Orange accélère dans la e-santé avec le rachat d'Enovacom
La société marseillaise, spécialisée dans les logiciels à destination des hôpitaux, doit renforcer la filiale de services aux entreprises de l'opérateur.
Orange veut devenir incontournable… dans les hôpitaux. Pour ce faire, l'opérateur vient de mettre la main - pour un montant inconnu - sur Enovacom, une petite structure de 140 salariés qui réalisait 9,3 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2016, mais qui a su se faire un nom dans la e-santé.
Ses logiciels, développés à Marseille depuis 2002, sont aujourd'hui utilisés dans 1.500 établissements de santé, dont 600 centres hospitaliers, 20 CHU, 250 cliniques privées, mais aussi des Etablissements français du sang ou encore l'Institut national de veille sanitaire.
Le rôle des produits d'Enovacom, comme Patient Connect, est de faire communiquer entre eux les multiples appareils médicaux et systèmes d'information qui cohabitent en milieu médical. « En moyenne, il y a plus de 200 applications informatiques dans un hôpital. A l'APHP, cela monte au-dessus de 500 », explique Elie Lobel, l'actuel directeur d'Orange Healthcare qui sera bientôt épaulé par les deux actuels dirigeants d'Enovacom.
Cinq acquisitions en sept ans
« En sept ans, Enovacom sera la cinquième acquisition pour Orange Business Services (OBS) », rappelle Thierry Bonhomme, le responsable de cette branche du groupe qui propose de la téléphonie mais aussi des services informatiques aux entreprises : stockage, traitement, analyse de données…
Orange a notamment racheté en 2016 l'entreprise de cybersécurité Lexsi ou en 2017 la SSII Business & Décisions. Avec Enovacom, il renforce son expertise santé et compte profiter de son empreinte internationale pour faire croître sa nouvelle recrue - déjà présente aujourd'hui dans cinq pays.
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Par petites touches, Orange muscle son ainsi offre de services aux professionnels - en parallèle de ceux à destination des particuliers comme la banque mobile lancée fin 2017. L'objectif fixé en 2015 par Stéphane Richard est de « faire croître de 10 points la part des services IT dans le mix de revenus d'Orange Business Services d'ici à 2020 » et ainsi atteindre 40 %.
L'an dernier, ceux-ci représentaient 2 milliards de revenus, sur les 6,3 milliards générés par les activités B2B de l'opérateur (et qui devraient dépasser les 7 milliards cette année).
Sébastien Dumoulin