Qui est Ma Huateng, l'homme le plus riche de Chine ?
« Pony Ma », cofondateur de Tencent, à l'origine de la messagerie WeChat, est crédité d'un patrimoine de près de 47 milliards de dollars.
Par Claude Fouquet
Membre de l'Assemblée nationale populaire de Chine depuis 2013, Ma Huateng focalisera sans doute cette année les regards lors de la session annuelle du Parlement chinois qui s'ouvre ce samedi à Pékin.
Car parmi les 102 milliardaires en dollars qui vont y participer, il occupera la place enviée d'être l'homme le plus riche de Chine. Pour autant, pour le cofondateur et PDG de Tencent, la plus grande entreprise du secteur de l'internet en Chine, et à l'origine de la messagerie WeChat, occuper cette place n'est pas une totale nouveauté.
Surnommé « Pony Ma » parce que son prénom veut dire cheval en chinois, Ma Huateng avait déjà été consacré première fortune de Chine en 2014 par le Bloomberg Billionaires Index qui avait alors estimé sa fortune à quelque 13,4 milliards de dollars.
Cette année, le magazine chinois Hurun, le consacre à nouveau sur la première marche du podium avec une fortune, estimée à près 47 milliards de dollars (environ 38 milliards d'euros). Un patrimoine qui aurait doublé en un an grâce principalement aux bonnes performances en Bourse de Tencent, dont il détient 9 %.
Un séminaire de formation en Floride
Né en 1971, en Chine, dans la province de GuangDong, Pony Ma est connu pour sa discrétion qui tranche avec elle d'un autre milliardaire chinois, le très médiatique Jack Ma, fondateur et patron d'Alibaba.
Ma Huateng a la réputation d'éviter la presse autant que possible et n'accorde des interviews qu'au compte-gouttes.
Diplômé de l'université de Shenzhen, il commence son parcours professionnel en 1993 chez China Motion Telecom Ltd, au sein du département recherche et développement,
Tout bascule en 1998. L'histoire veut que, lors d'un séminaire de formation en Floride, il découvre l'essor des logiciels de messagerie instantanée, dont « ICQ ».
Il décide alors d'en créer la version chinoise qu'il baptise « OICQ », et confonde à cette occasion la société Tencent avec Zhang Zhidongn qu'il a connu quelques années plus tôt à l'université.
Ingénieur et manager doué
Ingénieur doué, il se révèle aussi très bon manager. Il renomme rapidement sa messagerie « QQ » (afin d'éviter toute confrontation juridique avec son homonyme israélo-américain) et l'enrichit en proposant des jeux, des avatars, ou encore des plateformes de rencontre et de discussion. Il se dit même que c'est sur l'une de ces plates-formes que Pony Ma aurait rencontré sa femme. Le succès est rapidement au rendez-vous pour QQ.
Entré en Bourse à Hong-Kong en juillet 2004, Tencent Holdings s'est permis le luxe de peser plus en Bourse que Facebook, et surfe aujourd'hui sur le succès d'une autre messagerie, WeChat, développée pour être spécifiquement utilisée sur mobile.
Lancée en juillet 2011 (elle s'appelle alors Weixin), WeChat est devenue la 5e application web la plus utilisée au monde, et tient désormais plus du réseau social, où l'on retrouve là encore de nombreux services dont par exemple une plateforme de gestion de patrimoine ou un système de paiement mobile.
Alors qu'en 2017, WeChat comptait 950 millions d'utilisateurs actifs par mois (ce qui équivaut à 70 % de la population chinoise) la barre du milliard aurait été franchie au mois de févier, pendant le nouvel an chinois, selon Ma Huateng.
Un tiers d'entre eux passerait plus de 4 heures par jour sur l'application.
Claude Fouquet