Ils glorifient la Russie de Vladimir Poutine : Des musiciens de l’Orchestre de Teodor Currentzis écartés de la scène

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Ce vendredi à Dortmund, Teodor Currentzis, à la tête de son orchestre MusicAeterna, devra se priver de quatre de ses musiciens accusés de comportements offensants sur les réseaux sociaux liés à l’intervention russe en Ukraine.

Un des musiciens écarté a publié des messages de soutien au groupe Wagner

Le parcours d’obstacles de Teodor Currentzis et de sa formation MusicAeterna (qu’il a créée en 2004) en Allemagne où il a déjà été écarté des programmations à Munich, Stuttgart et Cologne se complique. Il lui est reproché de ne pas avoir pris position contre l’intervention militaire russe en Ukraine et également de diriger un orchestre subventionné en partie par une banque et un grand groupe industriel proches du Kremlin.

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À Dortmund, où Teodor Currentzis doit diriger ce soir le Requiem de Giuseppe Verdi, c’est l’attitude ouvertement pro-russe de 4 de ses musiciens qui le contraint à se passer de leurs services. Sur les réseaux sociaux, l’un d’eux, un ténor, a ainsi posté une vidéo dans laquelle il chante une chanson nationaliste russe en soutien aux soldats envoyés sur le front ukrainien ainsi que des messages de soutien au groupe paramilitaire Wagner. Un autre a publié une vidéo dans laquelle on le voit pousser son chauffage au maximum indiquant qu’ainsi il participe à la destruction de l’économie allemande. Les 2 autres ont redécoré leurs comptes avec des drapeaux russes, marquant leur soutien à l’intervention en Ukraine.

Selon le directeur de la Konzerthaus de Dortmund « On ne peut pas demander à chaque artiste de devenir un martyr »

Pour justifier la mise à l’écart des musiciens incriminés, le directeur de la Konzerthaus de Dortmund, a déclaré, en accord avec Teodor Currentzis : « Nous avons toujours dit que quiconque se prononce clairement en faveur de la guerre ou du Kremlin ne peut pas monter sur scène avec nous ». Concernant le maintien du concert, malgré les informations sur le  financement contesté de la formation russe et l’absence de prise de position de son chef d’orchestre, Raphael von Hoensbroech rappelle que cette représentation était déjà programmée avant l’attaque russe contre l’Ukraine. Il ajoute « Nous ne pouvons pas demander à chaque artiste de devenir un martyr. Nous savons très bien que s’il prenait position contre la guerre et le pouvoir russe, il serait salué comme un héros dans le reste de l’Europe, mais devrait en payer le prix en Russie ».

Philippe Gault

 

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