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Climat : le SOS de Nicolas Hulot lancé aux banques centrales

L'ancien ministre de l'Environnement était invité à ouvrir une journée de conférence à la Banque de France sur le rôle de la finance dans la lutte contre le réchauffement climatique. Il a souligné le rôle d'entraînement de ces institutions sur le reste du secteur financier.

Pour Nicolas Hulot, les banques centrales devraient faire de la lutte contre le réchauffement climatique un élément essentiel de leur politique.
Pour Nicolas Hulot, les banques centrales devraient faire de la lutte contre le réchauffement climatique un élément essentiel de leur politique. (AFP FRANCOIS GUILLOT)

Par Gabriel Nédélec

Publié le 13 déc. 2019 à 18:25Mis à jour le 14 déc. 2019 à 13:06

Ce n'est pas un endroit où l'on s'attendrait à le voir. Et pourtant. Nicolas Hulot, l'ancien ministre de la Transition écologique, était invité vendredi à ouvrir une journée de conférence à la Banque de France portant sur le rôle de la finance face à l'urgence climatique. 

S'exprimant juste après l'introduction donnée par François Villeroy de Galhau, le gouverneur de l'institution, Nicolas Hulot a d'abord tenu à saluer la « création du réseau des banques centrales pour le verdissement du système financier » - le Network for greening the Financial System, créé il y a deux ans. « On se souviendra peut-être de cela comme le début d'un changement profond », a-t-il souligné.

Mais c'est loin d'être suffisant, selon lui. « Si la prise de conscience grandit chaque jour, les grands acteurs de la vie économique, ceux qui font les choix d'investissement, continuent d'accélérer dans le mur. Les efforts faits par quelques grands acteurs privés ou publics ne rééquilibrent pas encore la balance », a-t-il affirmé depuis la tribune.

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« La même que les subprime »

Pour Nicolas Hulot, les banques centrales devraient faire de la lutte contre le réchauffement climatique un élément essentiel de leur politique. « Si votre mandat premier est la stabilité des prix et du système financier, le changement climatique est quant à lui l'autre nom de la déstabilisation », a-t-il lancé au gouverneur.

D'autant qu'elles ont un atout de taille dans ce combat : la capacité d'entraîner avec elle le reste du secteur financier, a souligné l'ancien ministre. « Puisque chaque mot que votre institution utilise est pesé pour ne pas créer la panique sur les marchés, ils peuvent avoir valeur de norme. […] En confirmant le risque de voir 24 trillions de dollars d'actifs disparaître sous le coup des catastrophes climatiques, alors la mobilisation sera sonnée », a-t-il asséné. 

Et le principal levier que devraient actionner les banques centrales est celui de l'orientation des investissements loin des énergies fossiles, veut croire l'ancien présentateur qui n'hésite pas à faire appel à des souvenirs douloureux pour le secteur financier pour appuyer son message. « Mon rôle est de dire que la consommation d'énergie détruit notre avenir. Le vôtre est de dire qu'à partir de 2025 ou 2030, le surinvestissement dans les énergies fossiles fera peser sur le système financier la même menace que les subprimes ». 

Il faut dire que la marche est haute : les 12 plus grandes banques d'investissement au monde ont dégagé 2,9 milliards dollars de revenus l'an dernier en commissions (fusions, acquisitions, introductions en Bourse…) sur des projets d'énergie fossile, selon les données compilées par Coalition Development.

Gabriel Nedelec

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