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Sous l'ère Hidalgo, le trafic automobile a reculé de 19 % à Paris

La maire de Paris a fait de la lutte contre la voiture une des priorités de son mandat. Le trafic automobile a reculé de 8 % rien que sur l'année 2019. Une baisse record qui peut s'expliquer par les chantiers dans la capitale. Dans le même temps, les bouchons ont augmenté.

La rue de Rivoli est devenue un symbole des travaux engag�és par Anne Hidalgo pendant son mandat.
La rue de Rivoli est devenue un symbole des travaux engagés par Anne Hidalgo pendant son mandat. (BALEYDIER/SIPA)

Par Adrien Lelièvre

Publié le 21 févr. 2020 à 07:00Mis à jour le 21 févr. 2020 à 10:34

Ce fut l'un des grands marqueurs du mandat d'Anne Hidalgo. A peine installée à la mairie de Paris en 2014, l'édile socialiste a fait de la diminution de la place de la voiture l'une de ses priorités politiques. Un objectif qu'elle entend amplifier en cas de réélection en mars prochain, puisqu'elle affirme vouloir faire de Paris une capitale « 100 % cyclable d'ici à 2024 », date des Jeux Olympiques.

En la matière, l'héritière de Bertrand Delanoë a obtenu des résultats significatifs. La circulation automobile à Paris a reculé de 8,1 % entre 2018 et 2019, selon un document de la direction de la voirie et des déplacements de la Ville, dont « Les Echos » ont obtenu une copie.

Grands travaux

Il s'agit d'un record depuis que des comptages automatiques sont effectués. Et la performance aurait pu être encore meilleure si la grève dans les transports publics (SNCF et RATP) n'avait pas poussé des Franciliens à rallumer le moteur en décembre.

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« Il y a rarement eu une baisse aussi spectaculaire de circulation automobile dans une capitale. Surtout une année où il n'y a pas eu de grands bouleversements au niveau des transports en commun en Ile-de-France, à l'exception de la réorganisation du réseau de bus et de l'extension des lignes de tramway (T1 et T4) », observe Sébastien Marrec, doctorant en aménagement et urbanisme à l'université Rennes II.

Ce recul du trafic automobile ne tient compte que des déplacements intra-muros - et exclut donc le périphérique qui enserre la capitale française. Il peut s'expliquer par les multiples chantiers qui ont eu lieu ces derniers mois. Plusieurs pistes cyclables sont sorties de terre sur des artères emblématiques (Sébastopol, Rivoli, Voltaire, etc.), tandis que des grandes places (Bastille, Nation, Gambetta, Maillot, etc.) subissaient un lifting.

Hausse des bouchons

Les travaux, régulièrement dénoncés par Rachida Dati, candidate LR à la mairie de Paris, ont pu dissuader les automobilistes de prendre le volant. D'autant que, dans le même temps, le niveau de bouchons moyen a augmenté de trois points, à 39 %, selon les données de Tom-Tom Index . La capitale française (et son agglomération) conserve ainsi le titre de la ville la plus embouteillée de France , devant Marseille et Bordeaux.

Au-delà des effets conjoncturels de 2019, le trafic automobile a reculé de 19 % sous le mandat d'Anne Hidalgo. Mais la dynamique est beaucoup plus ancienne. « C'est la droite qui a commencé à lutter contre la voiture », rappelle Frédéric Héran, maître de conférences en urbanisme à l'Université Lille 1.

La réduction automobile lancée par la droite

« Jacques Chirac a fait un premier pas en installant des potelets sur les trottoirs afin d'empêcher les automobilistes de s'y garer. Puis, sous Jean Tiberi, le trafic automobile a baissé de 9 % entre 1995 et 2001 », poursuit le chercheurLe record est toutefois détenu par Bertrand Delanoë (PS), qui a fait chuter le trafic automobile de 21 % lors de son premier mandat (entre 2001 et 2008).

Au total, le trafic à Paris a reculé de 52 % depuis 1992. Par ailleurs « la vitesse de circulation dans les rues est passée de 20,9 à 13,9 km/h », souligne Frédéric Héran. Soit une vitesse inférieure… à celle du vélo en ville (15 km/h), selon les calculs de l'Ademe .

Adrien Lelièvre

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