Affaire Huawei : un second Canadien arrêté en Chine
Tout comme le diplomate canadien arrêté lundi, ce gérant d'une agence de voyages est accusé de porter atteinte à la sécurité nationale de la Chine.
Par Les Echos
Cela risque-t-il de devenir préoccupant pour les Canadiens résidant en Chine ? Pékin a annoncé ce jeudi avoir ouvert une enquête contre un homme d'affaires canadien accusé d'avoir porté atteinte à la sécurité nationale, trois jours après l'arrestation d'un diplomate canadien pour les mêmes motifs.
Cette annonce survient dans un contexte diplomatique tendu entre Pékin et Ottawa , après que les autorités canadiennes ont procédé à l'arrestation de la directrice financière du géant des télécoms chinois Huawei, le 1er décembre à Vancouver, sur demande des Etats-Unis.
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Pékin a rejeté les accusations portées contre Meng Wanzhou, directrice financière de Huawei et fille du fondateur de la société, et demandé sa libération immédiate. La justice canadienne a autorisé mardi la remise en liberté sous caution de Meng dans l'attente d'une audience d'extradition vers les Etats-Unis fixée à février prochain.
Propriétaire d'une agence de voyages
Le porte-parole du ministère canadien des Affaires étrangères a déclaré mercredi soir que les autorités canadiennes n'étaient plus parvenues à entrer en contact avec l'homme d'affaires Michael Spavor depuis que celui-ci avait informé le gouvernement qu'il était interrogé par les autorités chinoises.
Selon le quotidien canadien « Globe and Mail », Michael Spavor gère une agence de voyages spécialisée dans la Corée du Nord. Il s'était fait connaître en aidant l'ancien basketteur américain Dennis Rodman à rencontrer le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un .
D'après un communiqué publié sur le site du gouvernement de la province de Liaoning, les services de sécurité de la ville de Dandong ont ouvert le 10 décembre une enquête contre Michael Spavor pour des accusations d'atteinte à la sécurité nationale. Aucune autre précision n'a été donnée.
Un diplomate arrêté lundi
Un autre ressortissant canadien, le diplomate Michael Kovrig, avait été arrêté lundi par les autorités chinoises pour avoir, selon la presse officielle chinoise, « pris part à des activités portant atteinte à la sécurité de l'Etat ». S'exprimant après l'annonce du placement en détention de Michael Kovrig, des représentants du gouvernement canadien avaient déclaré mardi qu'il n'y avait, selon Ottawa, aucun lien avec l'affaire concernant Huawei.
Certains analystes ont toutefois estimé qu'il s'agissait d'une mesure de représailles de la part de Pékin. Il n'y a « aucune coïncidence » en Chine, a dit en début de semaine à Radio-Canada l'ancien ambassadeur canadien en Chine, Guy Saint-Jacques. Assurant : « S'ils veulent vous envoyer un message, ils le font. »
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Avec AFP et Reuters