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« Taxonomie », le mot qui inquiète les assureurs

Le projet européen de classification des activités économiques pouvant être considérées comme vertes suscite beaucoup d'inquiétudes chez les assureurs.

« J'aurais préféré que les acteurs eux-mêmes commencent à faire quelque chose de très mesurable parce que la taxonomie et les régimes réglementaires sont souvent extrêmement complexes et extrêmement coûteux », déclarait la semaine dernière Thomas Buberl, le patron d'AXA, à l'occasion d'une conférence organisée par « Les Echos ».
« J'aurais préféré que les acteurs eux-mêmes commencent à faire quelque chose de très mesurable parce que la taxonomie et les régimes réglementaires sont souvent extrêmement complexes et extrêmement coûteux », déclarait la semaine dernière Thomas Buberl, le patron d'AXA, à l'occasion d'une conférence organisée par « Les Echos ». (Photo Romuald Meigneux/Sipa)

Par Thibaut Madelin

Publié le 19 juin 2019 à 07:30

Sur le principe, toute la finance européenne est d'accord : le vert, c'est l'avenir. Les banques françaises, en pointe, revendiquent une part de marché de 25 % dans l'arrangement d'obligations vertes. Les grands assureurs redoublent d'annonces sur la sortie du charbon ou du gaz de schiste, par exemple. Mais tout se complique quand on doit fixer un cadre, plus contraignant et avec des critères mesurables sur ce qui est « vert » ou non.

Tel est le but du rapport sur la « taxonomie » présentée mardi par le groupe d'experts de la Commission européenne. Ce document de 400 pages vise à lister les activités économiques qui peuvent apporter une contribution substantielle à l'atténuation du changement climatique. Un enjeu de taille pour les assureurs européens, dont les choix d'investissements peuvent s'en trouver affectés.

Impact sur le cadre réglementaire

« J'aurais préféré que les acteurs eux-mêmes commencent à faire quelque chose de très mesurable parce que la taxonomie et les régimes réglementaires sont souvent extrêmement complexes et extrêmement coûteux », déclarait la semaine dernière Thomas Buberl, le patron d'AXA, à l'occasion d'une conférence organisée par « Les Echos ».

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Dans le secteur, on juge que cette classification est très structurante car elle va influencer le cadre réglementaire que les assureurs doivent respecter. Aussi bien les règles prudentielles que les exigences en matière de protection des consommateurs.

L'enjeu pour le secteur est d'éviter que cette taxonomie n'ait un effet s ur les actifs jugés « bruns » , comme des centrales à charbon. Leur valorisation au bilan pourrait s'en trouver amoindrie. Par ricochet, cela ferait augmenter les exigences de capital. « Après une vraie inquiétude il y a quelques mois, nos craintes se sont apaisées. Tout le monde a compris qu'on n'avait pas intérêt à introduire trop d'arbitraire », explique un professionnel. Autre risque : voir se déclencher entre investisseurs une course aux actifs verts.

Les assureurs restent vigilants sur l'issue des discussions menées en parallèle au niveau du Conseil européen. Les chefs d'Etat et de gouvernement doivent en effet encore se mettre d'accord sur le règlement qui encadrera cette taxonomie. Ceux-ci auraient pour l'instant introduit la notion de « transition » dans leur projet, ce qui pénalise moins les industries non vertes. « Nous avions peur que la taxonomie ne soit trop binaire », souffle-t-on dans une compagnie.

Laurent Thévenin et Thibaut Madelin

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