Publicité
Chat

« Je surveille avant tout les signes de poussée inflationniste »

Lundi 29 avril, vous avez pu discuter avec Denis Lantoine, rédacteur en chef d'investir.fr, pour un nouveau chat « Bourse ». Il a répondu en direct à vos questions.

2032452_1662034279_2028192-1659015031-2027092-1658475470-2022858-1655977880-2021736-1655384147-denis-lantoine-large.jpg
Denis Lantoine, le 29 avril
Publié le 25 avr. 2019 à 19:21Mis à jour le 29 avr. 2019 à 17:15

Denis Lantoine : Bonjour à toutes et à tous. Je suis d'autant plus ravi de vous retrouver que cette séance est des plus ennuyeuses... Aucune tendance, à Paris comme à New York, pas de publication de premier plan avant Alphabet ce soir... Il n'y a guère de sujet sympa que de voir Disney grimper aux Etats-Unis après le démarrage canon du dernier Avengers, c'est dire...

Marwan : Bonjour M. Lantoine, ravi de vous retrouver ! Tout le monde s'accorde à dire qu'une correction nous attend dans les prochains mois. A ce titre, quels signaux économique (statistique à paraître, etc.) ou technique (bougie, etc.) pourront indiquer le début du retournement de tendance ? Également, jusqu'à quel niveau le Cac 40 pourrait-il retomber ? Je vous remercie et très bonne semaine !

Il est vrai que tout le monde s'accorde... Mais pour le moment elle ne vient pas cette correction. Peut-être qu'avec un « sell in may… ». Pour reprendre les explications de Rémi dans le journal de cette semaine, avec le mois d'avril s'achève la période statistiquement la plus favorable à la Bourse. Et qui plus est, quand le Cac 40 a fortement monté en début d'année, la séquence mai-août se révèle difficile.

Dans le détail, en 1992, quand le Cac 40 avait gagné 15% entre janvier et avril, l'indice a reculé de 6,4% sur mai-juin et de 17% sur mai-août. Mais il a gagné 5% sur l'année. En 1998, +29,4% jusqu'à fin avril, puis +8,3% sur mai-juin mais -5,9% sur mai-août. Enfin, pour l'année 2015, après +18,1% en janvier-avril, c'est -5,1% sur mai-juin et -7,8% sur mai-août. L'année 1998 s'est achevée sur un gain de plus de 30% et 2015 de 8,5%.

Publicité

Voilà, ce ne sont que des statistiques, et la forte hausse de ce début d'année est à mettre en regard de la chute du l'indice entre octobre et décembre. Mais s'il doit y avoir une pause au cours de cette année, ce pourrait être dans les mois qui viennent.

Je ne vous parlerai pas des bougies, je ne suis pas assez expert en matière d'analyse graphique pour vous établir un scénario sérieux, mais d'un point de vue macro, je surveille avant tout les signes de poussée inflationniste, qui seraient de nature à contrarier des institutions comme la Fed, qui ne prévoit plus de hausse de taux cette année.

Elle devrait en effet une nouvelle fois revoir sa copie de politique monétaire (un nouveau revirement pourrait être bien mal compris par le marché ), alors que la dernière communication accommodante de la Réserve fédérale a déjà donné son plein effet

Et quand on dit que les résultats des entreprises (dont la saison commence d'ailleurs à toucher à sa fin), sont supérieurs aux attentes, c'est quand même vite oublier que le consensus a été tellement abaissé récemment, de semaine en semaine, que l'exercice devient plus facile. Il est également bien plus aisé pour une entreprise d'augmenter ses bénéfices que son chiffre d'affaires. C'est donc ce que je regarde en priorité.

J'en termine avec cette question. Si une correction devait intervenir, elle ramener le Cac 40 vers les 5.200 points, qui avait été un seuil important dans la phase de hausse.

Oscar : Bonjour Monsieur. Chaque année, je perçois des revenus fonciers de mes locations. Sont-ils considérés comme des revenus exceptionnels ou bénéficient-ils de l'année blanche comme je l'ai compris dans votre supplément Fiscalité ? Je vous remercie de votre réponse.

Non, puisque ce sont des revenus que vous percevez chaque année, ce ne sont pas des revenus exceptionnels, donc selon moi ils bénéficient aussi de l'année blanche d'un point de vue fiscal.

Theo : Bonjour Monsieur Denis Lantoine. Je suis dans la tranche des 14%, ma question est-il plus avantageux d’opter pour le PFU ou l’imposition normale sur les plus-values, percevant un loyer et des dividendes. A quel moment faire le choix ?

La réponse n'est pas aussi simple que cela. Si vous n'avez que des plus-values de plus de deux ans dans le cadre de votre déclaration, et que vous êtes dans la tranche des 14%, alors il est plus judicieux pour vous d'opter pour le barême. Attention cependant car si vous optez pour ce barême progressif, alors il sera élargi à l'ensemble de vos choix.

Vous devez dès lors réaliser un calcul personnalisé en fonction de vos autres types de revenus, comme celui de loyers que vous évoquez dans votre question. Cela peut remettre en question ce choix du PFU en fonction du poids et de l'équilibre de chacun de ces revenus.

Louis MJ : Bonjour Monsieur Lantoine. L'action Ipsen, figurant dans l'Investir 10 Grandes Valeurs, a fait une chute importante en cette fin de semaine, passant de 122,10 euros en clôture mardi 23 à 105,30 vendredi 26, soit 13,76% de chute. Vendredi, elle a même été la plus forte baisse du SRD. J'ai cherché sur le site d'Investir et dans le journal publié ce samedi une explication à cette dégringolade, mais je n'ai rien trouvé de convaincant. Avez-vous aujourd'hui un éclairage sur ce qui se passe pour cette valeur de croissance ? Merci de votre réponse. Cordialement.

Vous êtes nombreux à aborder la question Ipsen. Le problème vient, comme nous l'avons évoqué dans notre journal cette semaine, du risque générique concernant Somatuline, son produit phare. Si le produit est encore protégé jusqu'en 2021 aux Etats-Unis, son brevet a expiré en Europe. La société canadienne Advanz a déposé un dossier d'enregistrement du générique en Finlande. Pour autant, l'Europe ne représente que 30% des ventes de Somatuline. Notre journaliste a considéré que le risque était dans les cours désormais. A suivre de très près quand même car la valeur étant chère, la dynamique boursière pourrait bien être cassée à court terme.

Publicité

DUMA : J'ai cru au titre IMPLANET, qu'en pensez-vous aujourd'hui ? Cdt. Olivier.

Nous sommes à l'écart depuis nos ventes d'avril 2018. L'action a encore perdu les trois quarts de sa valeur depuis mais elle vient de rebondir de 20% après l'homologation de son implant Jazz aux Etats-Unis. Attendez donc un peu, histoire de voir si le rebond peut se poursuivre, elle a déjà tellement baissé en Bourse, de 98% depuis l'introduction...

John : Bonjour Monsieur. Faut-il conserver Parrot malgré l'OPA en cours ? Merci d'avance de votre réponse.

J'en terminerai avec cette question car je dois vous abandonner, promis je ferai un peu plus long la semaine prochaine. Pour ce qui est de Parrot, nous avons considéré dans notre journal de cette semaine qu'il valait mieux ne pas apporter pour ceux qui détiennent des titres, car nous sommes à l'écart depuis de nombreux mois sur le dossier. Il n'y aura pas de retrait obligatoire.

Voilà, comme vous l'avez compris, c'est moi que vous retrouverez une nouvelle fois la semaine prochaine, avant de laisser la place à Rémi, qui sera de retour avec nous. Je vous souhaite une excellente semaine ! 

Investir

Quelles actions acheter ?

Réaliser les meilleurs investissements nécessite une connaissance fine des marchés, de leurs mécanismes, de l’économie et implique de se plonger au cœur de la stratégie de chacune des entreprises cotées. La rédaction d’Investir le fait pour vous et réserve à ses abonnés ses conseils sur plus de 800 valeurs. Bénéficiez de leurs recommandations d’achat, d’achat spéculatif, d’écart ou de vente en vous abonnant à Investir.
Je découvre les offres
Publicité