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Lundi noir pour le Cac 40 qui dégringole de 4%, le coronavirus pris très au sérieux en Europe

La Bourse de Paris a chuté lundi face à l’accélération de l’épidémie de coronavirus, l’Italie étant désormais le pays le plus touché hors d’Asie. Un choc pour l’Europe. Les valeurs du tourisme comme Accor et Air France-KLM ont plongé.

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Lundi noir pour le Cac 40 qui dégringole de 4%, le coronavirus pris très au sérieux en Europe | Crédits photo : Andy Wong/AP/SIPA (Andy Wong/AP/SIPA)

Par Denis Lantoine

Publié le 24 févr. 2020 à 17:42

C’est d’Italie que tout est venu ce lundi. Alors que les marchés s’étaient finalement peu inquiétés au cours des dernières semaines de la montée des cas de coronavirus en Chine, voire en Asie, l’annonce, ce week-end, de la découverte de plus de 100 cas du Covid-19, a été à l’origine des lourds dégagements observés en Europe en ce tout début de semaine.

En clôture, le Cac 40 accuse sa plus grosse contre-performance quotidienne depuis le 24 juin 2016, lendemain du référendum sur le Brexit, en chutant de 3,94%, à 5.791,87 points, dans de gros volumes d’échanges. Attention, sur notre site comme sur l’ensemble de ceux de nos confrères, la cotation du Cac 40 était différée d’une heure depuis le milieu de la matinée, à cause de problèmes techniques rencontrés par Euronext. Tout devrait revenir dans l’ordre mercredi matin. Heureusement, la séance n’a pas été très volatile, l’indice phare avait déjà démarré en forte baisse de 3%, ce qui n’a pas troublé notre analyse de la journée.

Tourisme, loisirs et transports en première ligne

Du côté des valeurs, les valeurs exposées à la Chine et à l’expansion du coronavirus ont été sous pression, notamment celles liées au tourisme, aux loisirs et au transport. On notera ainsi les forts décrochages d’Air France-KLM, Accor, mais aussi, hors valeurs emblématiques des grands indices, Pierre & Vacances. Le secteur du luxe, de l’automobile, STMicroelectronics et ArcelorMittal ont également fat partie des victimes du jour.

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Forte baisse également à New York, le Dow Jones et le Nasdaq Composite abandonnant tous deux environ 3% au moment de la clôture des places européennes. Là aussi, on craint l’accélération des cas de coronavirus, qui alimenteraient, au final, un ralentissement économique mondial. Apple, le mastodonte de la Bourse, présent dans les trois grands indices, pèse fortement, en recul de plus de 4%, alors que les ventes de smartphones ont chuté de 36,6% en Chine le mois dernier, selon les chiffres de l’Académie chinoise des technologies de l’information et des communications. On craint aussi beaucoup pour les approvisionnements en composants et des pénuries d’iPhones 11, dernier né du groupe et gros contributeur actuel à la croissance du chiffre d’affaires.

« Plus de cas et, malheureusement, plus de morts »

« L’idée que le coronavirus a été entièrement contenu est maintenant fermement écartée et les investisseurs sont désormais prévenus qu’ils doivent s’attendre à plus de cas, et, malheureusement, à plus de morts », écrit Chris Beauchamp, chef analyste marché chez IG. Et d’ajouter que « cela implique que, en l’état actuel, les prévisions économiques sur l’impact [de l’épidémie] devront être révisées et que des conséquences plus importantes doivent être attendues ».

L’espace d’un week-end, l’Italie est devenue le troisième pays le plus touché dans le monde, avec un nombre de cas recensés qui dépasse désormais les 200, tandis que cinq personnes sont mortes. Rome a décidé la mise en quarantaine d’une douzaine de villes du nord du pays, annoncé la fermeture d’écoles, de musées, de cinémas, annulé des événements sportifs comme les matchs de football et interrompu le festival de Venise.

La croissance mondiale touchée cette année

Les ministres des Finances et les banquiers centraux des pays du G20 ont annoncé dans le communiqué final de leur réunion de ce week-end qu’ils allaient renforcer leur examen de l’impact de la crise du coronavirus sur l’économie sans pour autant fournir de détail sur une éventuelle réponse coordonnée.

La directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Georgieva, a déclaré que les effets de l’épidémie pourraient amputer la croissance mondiale de 0,1 point de pourcentage cette année sans pour autant écarter la possibilité d’un scénario plus sombre. Quant à la croissance chinoise, elle devrait ralentir à 5,6%, contre 6% estimé dans les perspectives annoncées en début d’année, a-t-elle estimé.

Ce matin, le président chinois Xi Jinping a annoncé des ajustements économiques afin d’atténuer les effets de la crise du coronavirus, selon la presse officielle. La Banque populaire de Chine va de son côté adopter de nouvelles mesures de soutien, dont des injections de liquidités supplémentaires et l’abaissement des coûts de financement des entreprises. Enfin, le comité permanent de l’Assemblée populaire de Chine a annoncé le report de sa session annuelle, initialement prévue le 5 mars, selon la télévision publique chinoise. 

Denis Lantoine

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