Snap, tech-médias. Mauvais clichés
Wall Street n'avait pas vu venir l'avertissement de Snap. Les investisseurs doivent refaire le point sur son rythme de croissance.
Par Les Echos
On peut adorer les photos et devoir se garder des clichés. C'est le cas des supporteurs de Snap après sa dégringolade à Wall Street (-26,6 %). Car ils doivent s'y faire, les taux d'intérêt ne seront pas la seule préoccupation des amateurs de tech cotée.
Et pourtant, jusqu'à ce « profit warning » lié aux effets secondaires des restrictions publicitaires d'Apple, la « camera company » était considérée comme l'un des plus mémorables redressements boursiers. Tombé en 2018 à moins d'un tiers du prix d'introduction, son cours valait 5 fois plus à la fin septembre dernier.
Cuisine et dépendances
En accélérant les usages numériques, la pandémie a montré la force de nombreuses entreprises restées jusque-là dans l'ombre des géants Gafam. Ce devrait être une bonne chose pour la diversification du tissu économique et des portefeuilles financiers, sauf que la cuisine des analystes peine à quantifier les dépendances entre les modèles d'affaires.
Les leaders alignent des capacités d'investissements supérieures pour faire évoluer les leurs, mais ils risquent en revanche de s'attirer davantage les foudres de la régulation.
Au moins, Snap peut-il faire valoir la croissance de ses utilisateurs actifs quotidiens. Les publications à venir ne seront toutefois pas de trop pour affiner les prévisions de chiffre d'affaires, la clé de son multiple de valorisation supérieur à la moyenne (105 fois le bénéfice de 2022, contre 55 fois pour Twitter et 20 fois pour Facebook).
A noter
En repli de 32 milliards de dollars vendredi 22 octobre, la capitalisation boursière de Snap est revenue à 89 milliards de dollars. Elle est désormais 28 fois plus petite que celle d'Apple, qui s'élève à 2.458 milliards. Il a, d'ailleurs, suffi d'un léger repli à l'action de la firme à la pomme (-0,5 %) au cours de la même séance pour lui faire perdre une douzaine de milliards de capitalisation.