Publicité

La Chine met en service le premier réacteur EPR au monde

Commencé deux ans après Flamanville, le premier réacteur nucléaire de troisième génération vient d'entrer en service à Taishan, dans le sud de la Chine.

L'EPR de Taishan, d'une puissance de 1.750 mégawatts (MW), se fonde sur la technologie des réacteurs à eau sous pression, la plus utilisée dans le monde.
L'EPR de Taishan, d'une puissance de 1.750 mégawatts (MW), se fonde sur la technologie des réacteurs à eau sous pression, la plus utilisée dans le monde. (FactWire/NEWSCOM/SIPA)

Par Frédéric Schaeffer

Publié le 14 déc. 2018 à 11:03Mis à jour le 17 déc. 2018 à 13:56

Ca y est ! La Chine a mis en service le premier réacteur nucléaire EPR de la planète. Il s'agit d'un des deux réacteurs qu'EDF a construit à Taishan, dans le sud-est de la Chine, avec l'électricien China General Nuclear Power (CGN). L'ultime test réglementaire de fonctionnement en continu et à pleine puissance, qui dure 168 heures, s'est achevé jeudi. À la suite de quoi l'EPR a été déclaré prêt pour sa mise en service commerciale.

Cette entrée en exploitation était attendue. Après le chargement du combustible en avril, le réacteur avait été raccordé au réseau en juin , avant de progressivement monter en puissance. Dans la gamme des réacteurs dits de troisième génération (dotés d'une conception renforçant leur sûreté), l'EPR a été coiffé au poteau par la mise en service, en Chine aussi, de trois réacteurs AP1000 de conception américaine. Un quatrième est attendu début 2019.

Retour d'expérience de Flamanville

Compte tenu des retards des chantiers de Flamanville (Manche) et d'Olkiluoto (Finlande), le réacteur de Taishan est le premier EPR à démarrer dans le monde. Le béton y a pourtant été coulé en 2009, soit presque deux ans après Flamanville et quatre ans après le finlandais.

Publicité

« Le réacteur de Taishan a bénéficié d'un retour d'expérience important du chantier de Flamanville, ce qui lui a permis d'aller vite au début du projet », a expliqué à Pékin lors d'un point presse Fabrice Fourcade, directeur général d'EDF en Chine, qui détient 30 % de la coentreprise avec CGN. En outre, « avec deux à trois réacteurs en construction par an, la filière nucléaire chinoise a fortement gagné en maturité ». Cela n'a tout de même pas empêché le chantier de Taishan d'accumuler quatre années de retard.

Deuxième EPR en 2019

La centrale de Taishan, avec ces deux réacteurs de 1.750 mégawatts chacun, pourra fournir au réseau électrique chinois jusqu'à 24 térawattheures d'électricité par an, soit l'équivalent de la consommation annuelle de 5 millions de Chinois. Mais il faudra encore patienter un peu pour atteindre cet objectif : l'exploitation commerciale du deuxième EPR de Taishan n'est pas prévue avant octobre 2019.

Le site est par ailleurs prévu pour accueillir deux autres réacteurs. Mais CGN, qui a toujours dit qu'il attendait que le premier EPR entre en service avant d'en commander d'autres, a préféré botter en touche. Les ambitions de Pékin en matière nucléaire sont en outre toujours floues .

Prix d'achat inconnu

« En tant que premier EPR au monde, Taishan 1 apportera une pierre importante à la construction des réacteurs du même type dans le monde et servira de modèle pour le projet commun de Hinkley Point en Grande-Bretagne », a indiqué Gao Ligang, président de la coentreprise franco-chinoise TNPJVC (Taishan Nuclear Power Joint Venture Company).

Suite à des défauts de soudure, la mise en service de l'EPR de Flamanville n'aura pas lieu avant début 2020 . En Finlande, l'EPR d'Olkiluoto construit par Areva et Siemens connaît lui aussi un nouveau retard : la production « régulière » d'électricité n'est pas attendue avant janvier 2020. Au tout début du projet, sa mise en service était prévue pour… 2009.

En dépit du démarrage, les négociations sur le prix d'achat de l'électricité produite à Taishan se poursuivent avec l'administration chinoise, a précisé CGN - EDF indiquait début 2017 qu'il démarrait la négociation commerciale . L'électricien français, qui a investi 1 milliard d'euros en fonds propres dans le projet, espère en retirer rapidement les premiers dividendes.

Le contrat d'Orano en Chine pas encore signé

Début 2018, Emmanuel Macron tablait sur une signature au printemps du méga contrat entre le français Orano (ex-Areva) et le chinois CNNC pour la construction d'une usine de traitement des combustibles nucléaires. Plus prudentes, les deux parties tablaient sur la fin 2018 pour signer le contrat et passer les délais administratifs, évalués à quelques mois. A quelques jours de la fin de l'année, le dossier « poursuit son chemin », indique un porte-parole d'Orano.

Frédéric Schaeffer (Correspondant à Pékin)

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité