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“J’ai passé mon stage de fin d’études au placard”

TÉMOIGNAGE // Ana*, 23 ans, est une jeune diplômée d’école de commerce qui a mal vécu son stage de fin d’études. Elle nous raconte pourquoi.

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Help ! Mon stage se passe mal... (Shutterstock)
Publié le 22 déc. 2017 à 13:00Mis à jour le 2 janv. 2018 à 12:13

Cela fait deux mois que j'ai terminé mon stage de fin d'études en gestion de portefeuilles. Je suis maintenant diplômée d’une école de commerce et d’un Master spécialisé en finance de marchés et je ne sais pas où j'en suis dans ma recherche d'emploi.

Pour mon stage de fin d’études, j’ai choisi de rejoindre une boîte de gestion d’actifs avec une équipe d’une quinzaine de personnes. Je me disais que travailler au sein d’un effectif restreint était une vraie chance, puisque cela allait me permettre d’apprendre énormément de choses dans des domaines différents et dans de bonnes conditions.  En fait, cela a été tout le contraire.

Missions répétitives

Je me suis retrouvée sur un poste en remplacement d’une personne en congés et je devais remplir des missions très répétitives et administratives de support aux gestionnaires de portefeuilles. C’était clairement la partie la moins intéressante de l’entreprise : il n’y avait rien de technique ni de réellement en lien avec ma formation sur les marchés financiers.

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J'arrivais tous les jours entre 8h30 et 9h00 et repartais entre 18h00 et 18h30. Chaque journée était la même et je n'étais réellement occupée que 2 à 3h par jour grand maximum. Mon responsable principal ne m'expliquait rien et ne me consacrait pas de temps du tout. Je me suis donc retrouvée à leur rendre service sans rien avoir en retour en termes d'évolution personnelle ou d’apprentissage pour la suite de mon parcours professionnel.

Et même après que j’ai fait part de mon ennui et de ma déception, en demandant davantage de travail et de missions, rien n'a changé... En fait, j’avais l’impression de juste faire office de présence. Au début, j'avais envie d'apprendre, j'étais motivée et puis je suis rentrée dans un cercle vicieux : j’avais de moins en moins envie de faire quoi que ce soit. Je m'étais résolue à passer mes journées à regarder les heures défiler. J'en arrivais même à espérer qu'on ne me donne rien à faire par ennui de ces tâches identiques.

Cercle vicieux

Pire encore, à force de ne pas être mise à contribution, j'en perdais ma confiance en moi, je me dévalorisais et je me sentais nulle et inutile. J'avais peur de mal faire les seules rares fois où l'on me confiait une mission nouvelle.

Finalement, ce stage ne m'aura rien apporté de réellement concret pour la suite et maintenant, je ne suis même plus certaine de vouloir continuer dans ce domaine financier. Je n'ose pas postuler pour un premier emploi puisque que je ne me sens pas à la hauteur d'un poste, n'ayant rien appris.

Certains diront peut-être que j'ai eu de la chance de gagner 1400 euros bruts par mois pour un stage mais je pense qu’il vaut mieux être payé la gratification légale minimum et sortir riche de connaissances que d'être littéralement payée à rien faire.

*Le prénom a été modifié

Ana, jeune diplômée

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