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Témoignage

« Après dix ans dans la Silicon Valley, je suis rentré en France prendre mon nouveau poste en pleine pandémie »

TEMOIGNAGE// Antoine Barbier, 42 ans, est senior vice-president product au sein d'Ogury. Après dix années passées en Californie, il est rentré en France in extremis pour gérer sa nouvelle équipe en télétravail.

Antoine, 42 ans est senior vice-president product au sein d'Ogury.
Antoine, 42 ans est senior vice-president product au sein d'Ogury. (DR)
Publié le 13 juil. 2020 à 16:41Mis à jour le 13 juil. 2020 à 17:40

« Après avoir passé une dizaine d'années à diriger les équipes produit d'entreprises de la Silicon Valley, j'ai décidé de revenir en France. Le retour était prévu en avril, période pendant laquelle je devais commencer mon nouveau boulot. Oui, en plein confinement. J'ai donc dû à la fois me confiner, me réacclimater à mon pays et prendre la direction d'une équipe de douze personnes que je ne pouvais même pas rencontrer. Comment vous dire… le timing ne pouvait pas être pire.

Je n'ai jamais fantasmé la Silicon Valley. C'est ma femme, traductrice, qui voulait s'expatrier dans un pays anglo-saxon. J'ai tout d'abord rejoint une start-up américaine basée à Londres qui produisait des publicités vidéo sur téléphone. C'était un an avant la sortie du premier iPhone, innovation qui a totalement bouleversé le marché ! J'y ai travaillé un an et demi avant de partir pour la Californie, rejoindre une start-up qui avait à l'époque à peine un an de trésorerie devant elle. Je pensais donc que l'expérience serait de courte durée… et j'y suis finalement resté dix ans.

Un retour en France bousculé

San Francisco est une ville agréable, entre la nature et la mer avec un melting-pot important, qui demande de s'adapter à la culture de chacun. En tant que Français, je n'avais au départ pas le même mode de communication que mes collègues américains, pas les mêmes codes. J'ai notamment suivi des formations de leadership, où l'on apprend à mettre des mots sur des actions qui semblent a priori intuitives. J'ai appris à communiquer plus efficacement, en me mettant à la place des autres.

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Cette expérience américaine restera formatrice, mais avec ma femme, nous avons toujours voulu rentrer en France, « chez nous ». Pourtant, nous avons bien failli rester sur le territoire américain car notre départ était prévu en avril. La crise sanitaire a tout précipité : déménagement avancé et billets sur le dernier vol San-Francisco-Paris attrapés en catastrophe avant la fermeture des frontières ! L'appartement que nous devions prendre en région parisienne étant encore occupé à cause du confinement. Nous avons donc atterri en France et loué une voiture pour nous installer temporairement dans une maison de famille dans le Sud. Drôle de retour, donc, dans ce contexte si exceptionnel, car ce retour « chez nous » nous l'avons d'abord passé enfermés.

Être un « mini CEO »

Mais l'humain est intéressant car il s'adapte à tout, et grâce à une communication constante j'ai pu prendre mes fonctions de senior vice-president product chez Ogury dans des conditions aussi normales que possible - au regard du contexte. J'ai rencontré mes collaborateurs, découvert mon équipe et ma nouvelle entreprise, tout ça en télétravail. Le poste de product manager a été une révélation professionnelle. C'est un peu comme être un mini CEO : on doit tout faire pour que la ligne des produits que l'on coordonne fonctionne, c'est une fonction de touche-à-tout riche en contacts humains, et c'est précisément ce qui me plaît.

Dans cette boîte, je retrouve aussi le côté cosmopolite, avec un CEO français basé à New York, un senior vice-president development américain basé à Paris… le concept d'entreprise globale prend tout son sens. »

Antoine Barbier

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