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Vivendi/Telecom Italia : Rome, ville ouverte

Vivendi recule face à Elliott qui vante un spin-off « à la Ferrari » de Telecom Italia.

Par Les Echos

Publié le 22 mars 2018 à 19:48

Rome, l'unique objet de son ressentiment, mais peut-être plus pour longtemps ? La retraite tactique de Vincent Bolloré chez Ubisoft a fait le lit d'une plus-value de 1,2 milliard d'euros avant impôts, la capitulation stratégique effectué chez Telecom Italia espère enterrer la moins-value d'environ 1 milliard d'euros, aussi latente que persistante, sur son investissement dans l'ex-monopole de la téléphonie de la Botte.

La démission de huit des dix administrateurs élus l'an dernier sur la proposition du groupe français pour trois ans, dont le président exécutif du conseil Arnaud de Puyfontaine, ouvre grand les portes de l'opérateur au « hedge fund » Elliott Management qui vient de monter au capital. La meilleure défense, c'est la fuite !

Le camp tricolore peut certes arguer qu'il serait plus facile de redresser la Tour de Pise. Rome honore le pourfendeur de l'Argentine en faillite : le ministre de l'Industrie Carlo Calenda a jugé mercredi « cohérent » et dans l'intérêt de la défense de « l'intérêt public » le projet de Paul Singer.

Le patron d'Elliott fait jouer la fibre latine en vantant une scission du réseau de Telecom Italia « à la Ferrari », probablement l'une des meilleures opérations financières des dernières années dans la péninsule. Le cours du constructeur de voitures de luxe a bondi de 127 % depuis sa séparation de Fiat-Chrysler début 2016.

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Le « spin-off » complet du réseau valorisé autour de 14 milliards d'euros aurait le potentiel de porter le titre en Bourse pratiquement au prix de revient de Vivendi, calcule un courtier londonien. Vincent Bolloré n'a pas osé en rêver, Paul Singer est bien parti pour le faire.

À noter

Le président exécutif de Telecom Italia, Arnaud de Puyfontaine, a justifié jeudi la démission en bloc de huit des quinze administrateurs par le souhait « d'affranchir le conseil du climat d'incertitude qui s'est créé ». La démission de Giuseppe Recchi, vice-président exécutif de l'opérateur, est immédiate, tandis que celles de M. de Puyfontaine et des autres administrateurs prendront effet lors d'une première assemblée générale le 24 avril. Lors d'une deuxième assemblée générale convoquée pour le 4 mai, « les actionnaires pourront choisir rapidement un conseil renouvelé », selon M. de Puyfontaine. « Chaque actionnaire aura l'opportunité de choisir entre un plan industriel capable de créer de la valeur sur le long terme et un programme d'ingénierie financière à court terme ». Le directeur général de Telecom Italia, Amos Genish, reste administrateur.

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