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Comment choisir son vélo à assistance électrique pour aller au boulot ?

Avec le déconfinement et la nécessité de respecter les gestes barrières, vous vous êtes dit : pourquoi pas un VAE (vélo à assistance électrique) pour aller au boulot à vélo ? Avant d’investir une coquette somme, plusieurs aspects sont à prendre en compte pour une utilisation quotidienne.

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Comptez entre 1.700 et 2.300 euros pour un VAE à utiliser tous les jours. (Shutterstock)

Par Camille Wong

Publié le 19 déc. 2019 à 16:19

En France, selon les derniers chiffres de l’Observatoire du cycle, 388.100 vélos à asistance électrique (VAE) ont été vendus en 2019, soit un bond de 12,1% par rapport à l’année précédente. Avec un prix moyen de 1.749 euros, le VAE représente désormais plus de 45% du marché en valeur. Et avec la grève des transports de décembre-janvier et le déconfinement, les cyclistes envahissent les rues. 

Mais acheter un vélo à assistance électrique pour aller tous les jours au boulot, c’est comme acheter une voiture : il faut faire les bons choix et essayer. Batterie, freins, cadres, entretien, prix… Nous avons interrogé des spécialistes de la question, qui nous livrent leurs recommandations pour une quinzaine de kilomètres par jour.

Le style

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Pas la peine de vous jeter sur le VTT, sauf si durant votre trajet vous devez traverser une forêt. Dans une utilisation urbaine, un vélo de ville suffit amplement. Si votre trajet est cabossé ou la chaussée parfois mauvaise, pour pouvez ménager votre dos en vous tournant vers les vélos tout chemin (VTC), qui ont l’avantage d’avoir des suspensions. Un bon compromis.

Les freins

Ville et circulation obligent, vous serez amené à freiner souvent, parfois en cas d’urgence, et à vous arrêter aux feux rouges. Il est préférable de ne pas faire l’impasse sur un bon freinage. “Des freins à disques hydrauliques est l’idéal. Vous pouvez éventuellement vous tourner aussi vers les patins hydrauliques, mais ces derniers restent moins performants, notamment en temps de pluie”, explique Mathieu Froger, associé-gérant chez Ecox, une chaîne de magasins spécialisés dans la vente de vélos électriques. Dans tous les cas, évitez les freins à câble, “peu fiables et préhistoriques”, assène Jean-Claude Rault, président d’Avelec, l’Association française des usagers du vélo électrique.

La batterie

C’est ce qui coûte le plus cher dans votre vélo. En fonction de votre utilisation, sa durée de vie peut varier du simple au double. Mais pour un usage quotidien, les experts estiment sa durée de vie entre 4 et 6 ans. Après quoi, il faudra en racheter une nouvelle. Un coût non-négligeable, en moyenne entre 700 et 800 euros la batterie. La plupart des vélos à assistance électrique disposent d’une batterie amovible : pratique pour la charger à la maison et la garder près de vous pour dissuader les voleurs. Enfin, pour une meilleure gravité, “préférez la batterie sur le cadre plutôt que sur le porte-bagage”, conseille Mathieu Froger d’Ecox.

La motorisation

C’est la star de votre vélo. Comme une voiture, c’est à choisir en fonction des usages. Pour tous les jours, préférez le moteur dans le pédalier, qui va améliorer le centre de gravité du vélo. “Les moteurs dans la roue arrière ou avant sont les plus accessibles et les moins chers à fabriquer. Mais je recommande largement un moteur central, qui va s’adapter à l’utilisateur”, assure Jean-Claude Rault. “Cela augmente le prix, mais cela vaut le coup”, poursuit Olivier Schneider, président de la Fédération française des usagers de la bicyclette (Fub).

Ce moteur propose une assistance électrique dite progressive, c’est-à-dire qu’elle va s’adapter à la pression du cycliste sur les pédales. Elle s’oppose à l’assistance dite “tout ou rien”, qui va s’actionner dès le coup de pédale. “La simple peut suffire si vous faites moins de 10km par jour, au-delà, il vaut mieux passer à la progressive”, indique Mathieu Froger, qui conseille trois fabricants pour le moteur et la batterie : Bosh, Yamaha et Shimano. “Des grandes marques fiables et que tous les vendeurs de vélos savent réparer”, ajoute-t-il.

Pliable, ou pas ?

Un VAE pèse plus lourd que les vélos classiques, entre 20 et 35 kg l’engin. Vous devez donc bien avoir en tête que les vélos pliables, aussi pratiques soient-ils, ne seront pas de tout repos à transporter. Néanmoins, ils offrent une alternative intéressante “pour quelqu’un qui n’a pas de local à vélos au travail ou chez lui, ni la possibilité de le stationner à l’abri des intempéries”, soulève Olivier Schneider de la Fub.

Le budget

Clairement, c’est cher. Beaucoup plus qu’un vélo classique. Mais c’est un investissement, sur le long terme. Pour un vélo de bonne qualité, à utiliser tous les jours, comptez entre 1.700 et 2.300 euros, indiquent les experts.

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Attention aux offres dans la grande distribution, type Décathlon ou Go Sport, qui proposent des entrées de gamme à 700-800 euros. “Des vélos peu adaptés au vélotaf (contraction de "vélo" et "taf", le travail), qui ont un inconvénient majeur pour les grands rouleurs, c’est la motorisation”, explique Jean-Claude Rault. “Il vaut mieux mettre un peu de côté et investir 2.000 euros plutôt que de chercher le VAE le moins cher possible”, poursuit Olivier Schneider. Si le budget fait vraiment défaut, il conseille de se tourner plutôt vers la location, comme le Véligo en Ile-de-France, ou l'offre Decathlon. Sinon, l’occasion. Mais attention, “il faut demander une décote importante sur la batterie, en intégrant le risque de devoir vite en acheter une nouvelle”, précise-t-il.

Sachez que si vous achetez un VAE d’occasion, vous ne pourrez pas bénéficier de la subvention de l’Etat. Au niveau national et régional, de nombreuses aides sont conditionnées à l'achat d'un VAE neuf. On vous détailles toutes les aides par région dans cet article

Les accessoires

Le vélo c’est bien, mais il se vend rarement tout seul. Dans votre budget, vous devez ajouter le casque (à partir d’une trentaine d’euros), et surtout l’antivol. Comptez une centaine d’euros pour un antivol de qualité. La marque Kryptonite est une référence. Sans oublier une sacoche ou un panier (sur le cadre et pas sur le guidon) pour mettre vos affaires. “Je déconseille le port du sac à dos, surtout au quotidien, qui fragilise le dos”, poursuit Olivier Schneider. Préférez également un vélo équipé de garde-boue, très utile pour le vélotaf sous la pluie. Pour la selle, c’est vraiment au confort de chacun, mais il existe des modèles plus adaptés au corps de l’homme ou de la femme.

L’entretien

Prévoyez une révision une fois par an. Plus précisément, “tous les 5.000 km, pour un coût de 150 euros environ”, prévient Mathieu Froger de Ecox. A savoir que tous les mois, il faut vérifier la pression des pneus et le bon état du vélo.

Assurance or not ?

Elle n’est pas obligatoire pour les VAE, néanmoins, ce genre d’objet peut attiser la convoitise. Certains revendeurs de vélos offrent une année d’assurance antivol. Vous pouvez également vous tourner vers votre assurance habitation. Mais “les offres restent relativement pauvres à l’heure actuelle”, regrette le président de la Fub.

Essayer, essayer, essayer

Choisir son vélo, c’est aussi (et surtout) une question de feeling. Tous les experts sont unanimes : avant d’acheter, il faut essayer. Exit l’achat sur internet. “Vous devez vous créer votre cahier des charges et bien comprendre votre utilisation : où je vais, comment est ma route, est-ce que j’ai une conduite plutôt tranquille ou suis-je plutôt du genre à me faufiler ?” détaille Mathieu Froger d’Ecox. De même pour le cadre : dans une utilisation quotidienne, il est indispensable d’être à l’aise et de choisir celui adapté à votre morphologie.

Camille Wong

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