Emmanuel Macron : Sa réforme de l’apprentissage taclée par la Cour des comptes, dans un bilan surprenant

/SPUTNIK/SIPA

La Cour des comptes vient de publier un rapport qui dresse un bilan très sévère de la réforme de l’apprentissage d’Emmanuel Macron. Des remarques surprenantes tant cette réforme est considérée comme le grand succès du président de la République lors de son premier quinquennat.

En 4 ans, le nombre d’apprentis a été multiplié par 2,5

Dans un rapport publié le 24 juin, la Cour des comptes dresse un bilan très sévère de la réforme de l’apprentissage de 2018. Un jugement plutôt inattendu, alors que cette réforme est souvent considérée comme l’une des grandes réussites du premier quinquennat d’Emmanuel Macron. En effet, elle a permis en 4 ans à peine de multiplier par 2,5 le nombre d’apprentis pour le porter à plus de 700 000. L’objectif du million affiché par le gouvernement paraît tout à fait crédible d’ici à 2025. En clair, cette réforme aura réglé en un temps record l’un des problèmes de fond de notre économie, l’accès des jeunes à l’emploi. Elle a contribué significativement à la baisse régulière du chômage ces dernières années. Il faut donc sanctuariser ce nouveau dispositif. Pourtant, cela ne veut pas dire pour autant qu’il faille balayer d’un revers de main les remarques de la Cour des comptes. En effet, les magistrats mettent le doigt sur deux péchés de jeunesse de la réforme qu’il faut effectivement corriger.

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L’organisme qui pilote cette réforme est déficitaire de 5 milliards d’euros

Les magistrats de la rue Cambon soulignent notamment le fait que les étudiants du supérieur soient devenus majoritaires parmi les apprentis, alors que ce dispositif est censé favoriser d’abord les jeunes les moins bien formés. Il y a clairement eu un effet d’aubaine. L’embauche d’un alternant donnant lieu à une prime de 5 000 euros au minimum, certains employeurs ont recouru à cette formule pour tout un tas de recrutements qui se faisaient jusqu’ici de manière classique. Il faut donc sans doute durcir les critères pour cibler avant tout les jeunes ayant les qualifications les plus faibles. Le second point mis en avant par la Cour des comptes est le coût financier du dispositif. Il est vrai qu’il ne cesse d’enfler. Cette année, le déficit de France compétence, l’organisme qui pilote cette réforme devrait atteindre 5 milliards d’euros. Il est donc urgent de réduire les aides en les réservant aux PME par exemple ou aux entreprises opérant dans des secteurs en tension. Il faut toutefois faire attention à ne pas casser l’élan de l’apprentissage qui est enfin devenu pour de nombreux jeunes un passeport pour la vie professionnelle.

François Vidal 

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