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Pivr, la startup pour réparer à distance son électroménager

Lancée il y a seulement trois semaines, la startup Pivr entend lutter contre l'obsolescence programmée en proposant aux consommateurs de réparer eux-mêmes leur électroménager par visioconférence, avec l’aide de professionnels.

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Beaucoup de femmes font appel au service de Pivr, “notamment des femmes seules, pas toujours rassurées si des inconnus doivent venir chez elles”, confient les cofondatrices. (Elena Matias Casacuberta)
Publié le 5 déc. 2019 à 13:00Mis à jour le 5 déc. 2019 à 14:03

Les rouages des machines à laver n’ont plus de secrets pour elles. Fraîchement diplômées, Marine Dufour (HEC) et Van Phan Thanh (Centrale), viennent de lancer Pivr, une startup qui propose aux consommateurs de réparer eux-mêmes leurs appareils avec l’aide d’un professionnel, par visioconférence. Avec leur startup, les deux jeunes entrepreneuses de 24 ans entendent ainsi lutter contre l'obsolescence programmée. Et il y a de quoi faire : en France, sur 28 millions d’appareils électroménagers qui tombent en panne chaque année, seuls 5 millions sont réparés.

Il suffit d’envoyer une demande sur le site, ensuite la startup appelle le client pour mieux cerner la panne. On renseigne ses disponibilités (en journée, le soir, le week-end…) et une visioconférence est programmée. “Si le problème est trop complexe, on fait venir sur place l’un de nos techniciens”, indique Marine Dufour. Et si l’appareil est définitivement mort, Pivr propose un produit reconditionné grâce à un partenariat noué avec le réseau Envie, spécialisé dans la rénovation et la revente d’équipements électroménagers.

25 euros, quelle que soit la durée

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A l’heure actuelle, la startup lancée depuis trois semaines, a réalisé une vingtaine de réparations, dont 60% sont dues à des problèmes d’entretien. Chaque prestation coûte 25 euros TTC au client, quelle que soit la durée de l’appel. En moyenne, un appel dure 30 minutes. S’il est nécessaire d’acheter une pièce, la startup propose un devis et le client bénéficie d’une seconde visioconférence gratuite pour son installation.

Sur les 20 euros hors taxes, 15 vont au professionnel et 5 à Pivr. Mais ces tarifs ont vocation à évoluer. “On n’ira pas au-dessus de 30 euros, car on souhaite que le service reste accessible. En revanche, on réfléchit à proposer des tarifs en fonction de la panne ou du type d’objet”, détaille Van Phan Thanh. L’entrepreneuse entend aussi se diversifier en proposant des ateliers de team building (réparation d’objets) aux entreprises.

Marine Dufour (à gauche) et Van Phan Thanh, cofondatrices de Pivr, ici aux "Echos". @Ines Clivio

Encore balbutiante, la startup n’a que quatre réparateurs professionnels dans son carnet d’adresse, tous sous un statut auto-entrepreneur pour arrondir leurs fins de mois. “Nous ciblons les jeunes retraités ou ceux qui ont des problèmes physiques et donc, des difficultés à se déplacer”, poursuit l’entrepreneuse.

Étendre le service au multimédia

La jeune pousse n’innove pas vraiment sur l’aspect technique, mais plutôt dans l’usage. A l’origine de l’entreprise, un projet étudiant sur la réduction des déchets et la volonté de favoriser l’économie circulaire. Pour rester fidèle à cette ambition, Pivr travaille à nouer des partenariats avec ressourceries (structures qui gèrent la récupération, la valorisation et la revente de biens) pour mettre à disposition de ses clients les outils nécessaires à la réparation de leurs objets. Sur ce marché de la réparation, d’autres jeunes pousses proposent leurs services, comme Spareka, spécialisée dans la pièce détachée ou Murfy, qui propose soit des tutos, soit d’envoyer des réparateurs à domicile.

Au-delà des fours, sèche-linges et autres lave-vaisselles, Pivr entend développer l’année prochaine son service à d’autres objets du quotidien : les ordinateurs, les téléphones et le petit électroménager. Un moyen aussi d'amener les clients à réutiliser leur service. Au niveau national, les choses bougent également, avec le projet de loi relatif à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire. Celui-ci prévoit notamment la création d’un indice de réparabilité obligatoire d’ici à 2021 sur les produits électroniques et électroménagers. Un coup de pouce pour la startup qui devrait ainsi voir son marché s’agrandir.

Camille Wong

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