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Le prochain G7 aura lieu dans un hôtel de Floride appartenant à Trump

La Maison Blanche a annoncé jeudi que le prochain sommet international prévu en 2020 aux Etats-Unis se déroulera dans un des complexes hôteliers du président américain. Une idée que le magnat de l'immobilier avait lui-même défendu cet été à Biarritz.

Le Trump National Doral présente 324 hectares de jardins, quatre terrains de golfs de compétition, 643 chambres luxueuses, 10.000 m² d'espace pouvant accueillir des conférences.
Le Trump National Doral présente 324 hectares de jardins, quatre terrains de golfs de compétition, 643 chambres luxueuses, 10.000 m² d'espace pouvant accueillir des conférences. (Mike Ehrmann/Getty Images/AFP)

Par Alexandre Rousset

Publié le 17 oct. 2019 à 19:42Mis à jour le 17 oct. 2019 à 20:24

Pour le prochain sommet du G7 en 2020, Donald Trump recevra à domicile. Jeudi, la Maison Blanche a confirmé que le sommet international se déroulera dans un luxueux complexe hôtelier de Miami : le Trump National Doral. Un lieu qui, comme son nom l'indique, appartient à l'empire immobilier du président américain. Au risque d'un possible conflit d'intérêts ?

A la sortie d'une réunion bilatérale avec la chancelière allemande Angela Merkel lors du dernier G7 qui se tenait fin août à Biarritz , Donald Trump avait affirmé que les autres leaders mondiaux n'étaient pas contre cette idée : « Ils adorent l'emplacement de l'hôtel », a-t-il déclaré, arguant que son complexe hôtelier se trouve juste à côté de l'aéroport international de Miami : « Nous n'avons rien trouvé qui soit aussi proche de l'aéroport chez la concurrence. Vraiment, vous pouvez y être quelques minutes à peine après votre atterrissage ».

Des conseillers inquiets

Le président américain avait ensuite vanté les mérites de sa propriété : 324 hectares de jardins, quatre terrains de golfs de compétition, 643 chambres luxueuses, 10.000 m² d'espace pouvant accueillir des conférences, dont une prestigieuse salle de bal de 2.000 m², modestement nommée « salle Donald J. Trump ». « Nous n'avons rien trouvé qui puisse rivaliser avec Doral », avait-il conclu.

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Malgré l'enthousiasme du président américain, l'affaire était pourtant loin d'être conclue. Le « Washington Post » expliquait alors que plusieurs de ses conseillers tentaient de le dissuader d'accueillir le G7 2020 dans un de ses complexes hôteliers, craignant de nouvelles accusations de conflit d'intérêts .

Des dizaines de millions de dollars en jeu

Car organiser un sommet du G7 a un prix. Selon le gouvernement français, l'édition 2019 à Biarritz a coûté 36,4 millions d'euros au contribuable. Si le G7 2020 se tenait bien au Trump National Doral, ce sont donc des dizaines de millions de dollars d'argent public américain qui pourraient tomber dans la poche de la Trump Organization, officiellement dirigée par le fils du président , Donald Trump Junior, depuis l'accession de son père à la Maison Blanche. Sans compter la publicité pour le complexe hôtelier après l'organisation d'un tel événement international.

Interrogé sur ce probable conflit d'intérêts, Donald Trump avait affirmé qu'il n'en tirerait aucun bénéfice : « Je ne veux pas gagner d'argent. Je me fiche de gagner de l'argent », a-t-il indiqué, avant d'ajouter que devenir président des Etats-Unis avait eu des effets négatifs sur sa fortune. « Tout ce qui m'importe, ce sont les intérêts de mon pays », a-t-il conclu.

Pourtant, de telles pratiques ont déjà été signalées depuis la prise de fonction du magnat de l'immobilier. En tant que président, il a organisé plusieurs conférences et rencontres dans des hôtels de l'empire immobilier familial ces dernières années. Selon un calcul du « Washington Post », la Trump Organization, qui a enregistré l'année dernière une baisse sensible de ses revenus , aurait ainsi empoché 1,6 million de dollars de la part d'entreprises privées mais aussi d'organisations fédérales venues assister à ces événements.

Le climat ne sera pas évoqué au sommet du G7 aux Etats-Unis

La question du réchauffement climatique « ne sera pas au programme » du G7 de 2020, a déclaré Mick Mulvaney, le chef de cabinet de Donald Trump. Climato-sceptique revendiqué, le président américain a pris l'habitude de se tenir à l'écart de toutes les initiatives sur le climat lors des grandes réunions internationales.

Alexandre Rousset

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