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Le choc pétrolier, nouveau risque pour l'économie française

Le prix du pétrole a augmenté de 40 % en un an, ce qui pèsera sur le pouvoir d'achat des ménages et les marges de certains secteurs industriels. 

Au prix actuel, la facture pétrolière française s'alourdirait d'environ 0,6 point de PIB en 2018, selon les économistes d'Oddo.
Au prix actuel, la facture pétrolière française s'alourdirait d'environ 0,6 point de PIB en 2018, selon les économistes d'Oddo. (Shutterstock)

Par Guillaume de Calignon

Publié le 24 mai 2018 à 18:45Mis à jour le 25 mai 2018 à 10:38

C'est l'un des nouveaux risques qui pèsent sur la reprise mondiale, et particulièrement sur l'économie de la zone euro. En un an, le prix du pétrole a grimpé de 40 %. Le baril de Brent flirte désormais avec les 80 dollars, contre 55 dollars à la même époque de 2017. Sans compter que l'euro a légèrement fléchi ces dernières semaines face au dollar, ce qui renchérit l'or noir pour les Européens, puisque celui-ci est libellé en billets verts. Au prix actuel, la facture pétrolière française s'alourdirait d'environ 0,6 point de PIB en 2018, selon les économistes d'Oddo.

Théoriquement, pour une économie comme la France ou la zone euro, l'effet est doublement négatif : la hausse des prix du pétrole entraîne une « mauvaise inflation » qui ampute le pouvoir d'achat des ménages et réduit les bénéfices des entreprises consommant beaucoup de carburant. La consommation, les investissements, voire les embauches, peuvent alors en pâtir. Tout dépend de ce que font les acteurs économiques : les ménages vont-ils puiser dans leur épargne pour consommer et les entreprises vont-elles réduire leurs marges plutôt que d'augmenter leurs prix de vente ?

Pas suffisant pour faire caler l'économie

Pour les économistes d'Oddo, à un horizon de deux à trois ans, l'effet négatif sur la croissance française représenterait environ 0,3 point de PIB. S'il ne s'agit assurément pas d'une bonne nouvelle, « ce n'est pas suffisant pour faire caler complètement l'économie », écrivent-ils dans une étude. « La robustesse de la demande dans la zone euro devrait permettre d'absorber le choc d'une remontée du prix du pétrole », pense même William De Vijlder, chef-économiste de BNP-Paribas.

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Il est vrai que le chômage continue à reculer en zone euro. S'il y a eu un accroc en France au premier trimestre, le recul du taux de chômage est réel sur un an. Certes, les créations d'emplois se sont un peu tassées en début d'année, mais elles restent fortes. Le secteur privé a créé 58.000 emplois au cours des trois premiers mois de l'année. Et les salaires accélèrent un peu. Quant au taux de marge des entreprises françaises, proche de 32 %, il est remonté à ses niveaux d'avant-crise et est même au plus haut depuis le début des années 2000 dans l'industrie, le secteur le plus exposé avec le transport à la hausse du prix du pétrole.

Les entreprises ont donc a priori les moyens d'absorber ce petit choc pétrolier. Mais il existe des effets à plus long terme : la croissance de nos partenaires commerciaux sera aussi affectée par la hausse du prix du pétrole. Et comme les achats de carburant par les ménages sont réguliers, la hausse pourrait créer une perception biaisée de l'inflation et peser sur leur moral.

Guillaume de Calignon

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