Tout est parti du centre de la Chine, à Zhengzhou, où des émeutes ont éclaté. C’est là que Foxconn, l’industriel taïwanais qui assemble les 3/4 des iPhones dans le monde, possède sa plus grande usine.
Les émeutes des ouvriers de Foxconn ont été réprimées violemment par la police chinoise
Avant le Covid, le site employait presque 300.000 personnes. On surnomme d’ailleurs cette usine « iPhone City » car c’est une vraie ville fermée, avec ses rues intérieures, ses dortoirs, ses cantines. Mais pour éviter que l’épidémie se propage, Zhengzhou est devenue une gigantesque cité interdite. On empêche les salariés de partir depuis plusieurs mois. Ils n’en peuvent plus et ont commencé à se rebeller. Il y a eu des émeutes en début de semaine. La police est intervenue et des images très violentes ont circulé sur les réseaux sociaux avant que la censure chinoise ne bloque tout. Depuis 2007, Foxconn est le premier fabricant d’iPhone et presque 70% de la production est assurée en Chine. Et si les usines chinoises de Foxconn toussent, c’est toute la chaîne de production d’Apple qui est affectée. C’est ce qui explique les difficultés d’approvisionnement en Occident.
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Foxconn est le symbole d’une mondialisation efficace
A court terme, il n’y pas de solution miracle. A moyen terme, Apple peut faire deux choses. Diversifier le nombre de ses partenaires industriels pour moins dépendre de Foxconn mais aussi pousser Foxconn à produire moins en Chine et davantage ailleurs. Ce mouvement est entamé. L’entreprise sous-traitante met les bouchées doubles en Inde ou Vietnam. Il y a aussi des usines qui peuvent pousser un jour aux Etats-Unis ou en Europe. Car il est difficile de se passer de Foxconn qui est le symbole d’une mondialisation efficace. Pendant longtemps les industriels occidentaux avaient leurs usines chez eux. Ensuite, ils ont délocalisé la production en Chine pour profiter de coûts de main d’œuvre très compétitifs. Foxconn c’est le symbole du cran au-dessus. Les Occidentaux comme Apple conçoivent des produits et en confient la production à des sous-traitants hyper efficaces car ils travaillent pour tout le monde. On voit ça dans les smartphones, les semi-conducteurs, mais aussi les vélos, les raquettes de tennis ou le textile. Et demain l’automobile. C’est efficace et moins coûteux car on n’a pas besoin d’investir dans des usines. Mais le jour où le sous-traitant a un problème… on se retrouve piégé. C’est le cas d’Apple aujourd’hui.
David Barroux
