On le sait, la pratique du vélo a explosé en France depuis le début de la pandémie l’an dernier. Malheureusement, le nombre d’accidents mortels augmente lui aussi : 197 cyclistes tués cette année. C’est près de 20% de plus qu’en 2019. Les associations montent au créneau et il est possible disent-elles, de mieux protéger les cyclistes.
« Combien de morts faudra-t-il encore pour que les villes comprennent qu’il y a une vie sur ces vélos ? »
Avec les associations il y a aussi les familles de victimes comme Anne, sa fille Grace a été tuée il y a un peu plus de deux ans à Rennes alors qu’elle se rendait à son travail. Renversée par un camion à un carrefour, c’est un drame qui aurait pu être évité : « cela faisait une dizaine d’années que ce carrefour était dans le collimateur des associations. Ma fille m’avait dit qu’elle empruntait les passages piétons avec son vélo car elle n’était pas en sécurité. Quand elle a démarré, elle s’est faite bloquée entre le camion et le terreplein. Elle n’avait pas d’échappatoire ».
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Anne Bagros a depuis décidé de se mobiliser. Avec le père d’une autre cycliste, Mélanie, tuée l’an dernier, en périphérie de Rennes elle mène un combat notamment pour revoir les aménagements cyclables : « les bandes cyclables doivent absolument être séparées par quelque chose en béton. On demande également à ce que les camions soient équipés de caméras, une caméra ce ne vaut rien. Combien de morts faudra-t-il encore pour que les villes comprennent qu’il y a une vie sur ces vélos ? ». C’est là un des sujets majeurs : les caméras sur les camions. Dans beaucoup d’accidents mortels en ville, des camions sont impliqués en raison des angles morts de ces véhicules.
« Une collision à 50 km/h est mortelle à 80% et si l’on baisse la vitesse à 30 km/h elle ne l’est plus que de 10% »
Les associations réclament depuis des années, l’obligation pour ces véhicules, de caméras latérales ou 360 degrés. Selon Olivier Schneider le président de la FUB, la Fédération des usagers de la bicyclette : « il existe des solutions techniques que l’on appelle la vision 360 c’est-à-dire que vous placez des petites caméras sur les bus ou les camions. Cela permet de voir sur un écran ce qu’il n’est pas possible de voir sans angles morts ». Dès l’an prochain, les nouveaux modèles de camions devront être équipés de ces caméras. Mais rien pour l’instant, pour les anciens modèles. Les associations demandent également la sécurisation des pistes cyclables avec plus de pistes en site propre, c’est à dire séparées des voies réservées aux automobilistes.
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Il faut également plus de continuité et il reste encore du travail reconnaît Catherine Pilon secrétaire générale du club des villes et territoires cyclables : « il y a beaucoup d’efforts qui ont été fait par les collectivités néanmoins il y a toujours des problèmes de continuité d’aménagements cyclables qui vont s’arrêter à un moment car on passe sur une autre commune ou que les travaux ne sont pas terminés. C’est donc là que doivent aller en priorité, les investissements. Il faut aussi baisser la vitesse parce qu’on sait qu’une collision à 50 km/h est mortelle à 80% et si l’on baisse la vitesse à 30 km/h elle n’est plus que de 10% ». Investir dans les pistes cyclables, ne pas se contenter d’un coup de peinture, repenser la circulation en ville mais pas que… Les associations et le club des villes et territoires cyclables rappellent que la majorité des accidents mortels ont lieu hors agglomération. Il y a là, aussi urgence avec par exemple, des aménagements demandés sur les routes nationales.
Baptiste Gaborit
