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L’épave d’un légendaire navire refait surface plus d’un siècle après son naufrage

L’épave d’un légendaire navire refait surface plus d’un siècle après son naufrage
Le navire sommeillait à 3 000 mètres de profondeur ©Falklands Maritime Heritage Trust / National Geographic

Une équipe de chercheurs a pris le large pour tenter de retrouver les vestiges de l'Endurance, légendaire navire de l'explorateur Ernest Shackleton, brisé par les glaces en 1915. Ils ont récemment annoncé avoir découvert l'épave à 3 kilomètres de profondeur.

En 1914, l’explorateur britannique Ernest Shackleton embarque pour une expédition, devenue légendaire, à bord de son navire l’Endurance pour tenter la première traversée à pieds du continent antarctique. Mais en janvier 1915, le trois-mâts se retrouve prisonnier des glaces et sombre quelques mois plus tard. À l’occasion du 100e anniversaire de la mort de Shackleton, l’expédition Endurance22, menée par le Falklands Maritime Heritage Trust, est partie à la recherche de cette épave considérée comme la plus inaccessible au monde. Elle gisait à plus de 3 km de profondeur.

Un récit glaçant de l’exploration navale

En août 1914, l’Endurance, un trois-mâts de 44 mètres de long, quitte le port de Plymouth (Angleterre), avec à son bord 28 hommes, 69 chiens, un chat et l’équivalent de deux ans de vivres. Quelques mois plus tard, dans la mer de Weddel, le navire est définitivement bloqué par les glaces, qui font vont progressivement faire pression sur la coque. L’équipage, spectateur de son agonie, décide d’abandonner le bâtiment en octobre 1915 et commence un long périple sur la banquise.

Quand l'équipage essayait de libérer le navire de la glace ©️Wikimedia Commons / Frank Hurley

Quand l’équipage essayait de libérer le navire de la glace ©️Wikimedia Commons / Frank Hurley

Les hommes campent durant des mois sur la banquise puis parviennent à rallier l’île de l’Éléphant, une terre inhospitalière et glacée. En avril 1916, Ernest Shackleton et cinq de ces hommes partent chercher de l’aide et traversent plus 1300 km d’océan sur un canot de sauvetage, jusqu’à la Géorgie du Sud. Les 22 naufragés restés sur l’île de l’Éléphant seront sauvés en août 1916.
Le récit du naufrage a été relayé par les membres de l’équipage qui ont survécu au drame. Les journaux de bord et les clichés pris par le photographe australien Frank Hurley constituent de formidables archives qui documentent cette histoire. « On a des images d’hommes jouant au foot sur la banquise, c’est incroyable », s’enthousiasme Alban Michon, explorateur polaire français.

L'équipage de l'Endurance sur l'île Elephant, mai 1916 ©️Wikimedia Commons / Frank Hurley

L’équipage de l’Endurance sur l’île de l’Éléphant, mai 1916 ©️Wikimedia Commons / Frank Hurley

Une étape importante dans l’histoire polaire

Cette expédition de légende est aujourd’hui ressuscitée par l’équipe de chercheurs, qui s’enthousiasme de cette découverte. Si toutes les tentatives précédentes pour retrouver l’épave se sont soldées par un échec, l’expédition Endurance22 est un véritable succès. Elle s’est armée d’une technologie de pointe, nécessaire pour supporter les conditions extrêmes de l’exploration d’une zone décrite par Ernest Shackleton comme « la pire portion de la pire mer du monde » : plongeurs, véhicules et drones sous-marins autonomes ont enfin découvert les vestiges du navire. Les mesures détaillées de l’emplacement décrites par le capitaine Frank Worsley après le naufrage en 1915 ont aidé les chercheurs à concentrer leur effort de recherche, et à localiser le navire. « Nous sommes très émus d’avoir localisé le navire et d’en avoir capturé des images », a affirmé Mensun Bound, directeur de l’expédition d’exploration.

Les équipes se sont basées sur les anciens écrits du capitaine Frank Worsley ©Falklands Maritime Heritage Trust / National Geographic

Les équipes se sont basées sur les anciens écrits du capitaine Frank Worsley ©Falklands Maritime Heritage Trust / National Geographic

Le caractère inédit de cette trouvaille tient notamment à l’excellent état de conservation du navire : « Sans aucune exagération, c’est de loin la plus belle épave en bois que j’ai jamais vue. Elle est intacte et dans un brillant état de conservation », souligne-t-il. Dans un communiqué, le chef d’expédition John Shears a déclaré : « Nous sommes entrés dans l’histoire polaire avec la découverte de l’Endurance et avons mené à bien la recherche d’épave la plus difficile au monde. » L’épave est désormais protégée en tant que site et monument historiques, en vertu du Traité sur l’Antarctique.

L'épave a été retrouvée dans un très bon état de conservation ©️ Falklands Maritime Heritage Trust / National Geographic

L’épave a été retrouvée dans un très bon état de conservation ©️ Falklands Maritime Heritage Trust / National Geographic

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