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737 MAX : la tension monte entre Boeing et le régulateur

Un échange entre employés de Boeing datant de 2016 révèle que le système automatique qui devait empêcher le 737 MAX de partir en piqué rendait l'avion difficile à piloter en simulateur. Le régulateur, jusqu'ici accusé d'une trop grande proximité avec Boeing, somme l'avionneur de s'expliquer. Le PDG du constructeur aéronautique sera auditionné au Congrès le 30 octobre.

L'agence fédérale de l'aviation (FAA) américaine a accusé Boeing de lui avoir caché ces documents importants liés à la certification du 737 MAX.
L'agence fédérale de l'aviation (FAA) américaine a accusé Boeing de lui avoir caché ces documents importants liés à la certification du 737 MAX. (Sipa)

Par Les Echos

Publié le 18 oct. 2019 à 20:39Mis à jour le 20 oct. 2019 à 17:37

C'est un document précieux dans l'enquête sur les 737 MAX de Boeing, et une illustration de la bataille engagée pour déterminer les responsabilités des deux crashs qui ont fait 346 morts. Un échange entre employés de Boeing datant de 2016 révèle que le système automatique, qui devait empêcher le 737 MAX de partir en piqué, rendait l'avion difficile à piloter en simulateur.

Dans cet échange sur messagerie instantanée, Mark Forkner, à l'époque en charge de mener la certification internationale du MAX, indique à un collègue que le MCAS − le système qui a depuis été mis en cause − « déraille dans le sim [le simulateur, NDLR] ». « En gros, ça veut dire que j'ai menti aux régulateurs (sans le savoir) », répond Mark Forkner. Huit mois avant ces échanges, il avait demandé à l'Agence fédérale de l'aviation (FAA) s'il pouvait ne pas faire mention du MCAS dans le manuel de vol, ce que le régulateur avait accepté.

« J'attends vos explications »

L'Agence fédérale de l'aviation (FAA), soupçonnée ces derniers mois d'une trop grande proximité avec l'avionneur de Seattle, accuse Boeing de lui avoir caché ces documents importants. « Tard jeudi soir, Boeing a alerté le département des Transports [dont dépend le régulateur, NDLR] de l'existence de messages instantanés entre deux employés de Boeing », indique le régulateur dans un courriel, notant que l'avionneur avait en réalité découvert ces échanges il y a plusieurs mois.

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Selon le « Seattle Times », Boeing avait transmis le contenu de cet échange au ministère de la Justice dès le mois de février, avant le deuxième accident. Le ministère avait, à l'époque, ouvert une enquête sur le développement du 737 MAX.

La FAA a adressé une lettre vendredi à Dennis Muilenburg, le patron de Boeing, le sommant de s'expliquer. « J'attends vos explications immédiatement concernant le contenu de ce document et les raisons pour lesquelles Boeing en a retardé la divulgation à son régulateur en charge de la sécurité », y écrit Steve Dickson , un des responsables de la FAA.

Audition du PDG au Congrès

Selon le « Seattle Times », Boeing avait demandé des explications à Mark Forkner et son avocat sur la teneur et la signification de ses échanges, sans succès. Selon un avocat du salarié de Boeing, cité par le « Wall Street Journal », la responsabilité de celui-ci ne saurait être engagée. « Si vous lisez l'intégralité du chat, il est évident qu'il n'y a pas eu de 'mensonge' et que le programme du simulateur ne fonctionnait pas correctement. D'après ce qu'on lui a dit, Mark pensait que l'avion était en sécurité et que le simulateur serait réparé », indique l'avocat.

Ce nouvel épisode donne du grain à moudre aux élus du Congrès, qui auditionneront pour la première fois depuis le début de la crise le PDG de Boeing, le 30 octobre à Washington. Selon l'agence Reuters, une réunion du conseil d'administration de Boeing devait aussi se tenir ce dimanche pour évoquer le rythme de production des 737 MAX, cloués au sol depuis sept mois.

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