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Course à Downing Street : Boris Johnson creuse encore l'écart

L'ex-ministre des Affaires étrangères a atteint 126 voix, contre 46 pour son successeur à ce poste, Jeremy Hunt, et 41 pour le ministre de l'Environnement Michael Gove. L'ex-ministre du Brexit Dominic Raab a été éliminé.

Le grand favori de cette élection, Boris Johnson, a consenti à descendre dans l'arène, ce mardi soir, pour un débat télévisé sur la BBC avec les autres candidats. Il avait refusé de participer à un premier débat dimanche, sur Channel 4, prétextant des risques de cacophonie.
Le grand favori de cette élection, Boris Johnson, a consenti à descendre dans l'arène, ce mardi soir, pour un débat télévisé sur la BBC avec les autres candidats. Il avait refusé de participer à un premier débat dimanche, sur Channel 4, prétextant des risques de cacophonie. (Ben STANSALL/AFP)

Par Alexandre Counis

Publié le 18 juin 2019 à 19:22Mis à jour le 19 juin 2019 à 16:12

Boris Johnson a encore creusé l'écart sur ses rivaux, mardi, dans la course à la succession de Theresa May. Il a remporté haut la main le deuxième des votes qui doivent permettre aux 313 députés conservateurs de retenir, d'ici à la fin de la semaine, les deux finalistes que devront ensuite départager, d'ici à la fin juillet, les 160.000 militants du parti.

L'ex-ministre des Affaires étrangères a atteint 126 voix (12 de plus qu'au premier tour), contre 46 pour son successeur à ce poste, Jeremy Hunt, et 41 pour le ministre de l'Environnement Michael Gove, qui veulent tous deux éviter un Brexit sans accord de divorce au 31 octobre. Viennent ensuite le ministre du Développement international Rory Stewart, opposé à tout scénario de « no deal » (37 voix) et le ministre de l'Intérieur Sajid Javid (33 voix), prêt comme Boris Johnson à quitter l'UE sans accord.

Rory Stewart a fait sensation, ces derniers jours, en se détachant des autres candidats pour faire entendre une petite musique différente, dans le ton et sur le fond, à propos du Brexit. Avec un certain succès, puisqu'à la surprise générale, il se rapproche de Michael Gove. Ce qui laisse ouverte l'issue de la bataille pour la deuxième place.

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Puisqu'il fallait atteindre 10 % des voix, soit 33 soutiens, pour passer la rampe de ce deuxième vote, l'ex-ministre du Brexit Dominic Raab a en revanche été éliminé, avec 30 voix. D'autres votes éliminatoires sont prévus ce mercredi et ce jeudi.

Débat télévisé

Boris Johnson a encore accentué son avance en bénéficiant, depuis le premier tour de jeudi dernier, de plusieurs soutiens de choix. Le ministre de la Santé Matt Hancock, qui s'est retiré de la course vendredi après avoir remporté 20 voix au premier tour, s'est publiquement rangé derrière son étendard, officiellement pour faire valoir ses idées pro business et officieusement pour tenter de décrocher le poste de Chancelier de l'Echiquier - autrement dit de ministre de l'Economie. Eliminées au premier tour , l'ex-ministre du Travail et des Retraites Esther McVey et l'ex-ministre des Relations avec le Parlement Andrea Leadsom, toutes deux ouvertement favorables à un « no deal », lui ont aussi apporté leur soutien.

Le grand favori de cette élection a consenti à descendre dans l'arène, ce mardi soir, pour un débat télévisé sur la BBC avec les autres candidats. Il avait refusé de participer à un premier débat dimanche, sur Channel 4, prétextant des risques de cacophonie que présente de type d'exercice… auquel il a en réalité tout à perdre. « Si son équipe ne l'autorise pas à discuter avec cinq collègues aussi sympathiques que nous, comment pourra-t-il aller renégocier avec 27 pays de l'UE ?», a taclé dimanche Jeremy Hunt.

La même équation à résoudre que Theresa May

Le large soutien dont bénéficie Boris Johnson sera-t-il un atout pour rediscuter avec Bruxelles l'accord de Brexit conclu fin novembre par Theresa May mais qui a échoué à recueillir le feu vert des députés ? « Quel que soit le gagnant, l'équation restera la même, souligne Stuart Thomson, du cabinet spécialisé dans la veille politique BDB Pitmans. Il y a un accord sur la table et l'UE a prévenu qu'elle ne voulait pas rouvrir les négociations ».

Reste un autre risque, souligné mardi par le « Times » : que les soutiens reçus actuellement de toutes parts par Boris Johnson finissent par être une faiblesse plutôt qu'une force. Une fois au pouvoir, il devra en effet rendre des comptes à des gens défendant, sur le Brexit comme sur le reste, des opinions très diverses au sein du parti, ce qui pourrait lui compliquer la tâche. A-t-il un plan pour sortir de l'impasse ? Personne ne le sait, tant il entretient pour l'instant le flou sur ses intentions. « Nous allons nous assurer de trouver des conditions qui protègent le Royaume-Uni et également l'UE » a-t-il tempéré mardi soir durant le débat télévisé.

Alexandre Counis (Correspondant à Londres)

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