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Le Cac 40 en baisse de 1% après la contraction surprise de l’activité du secteur privé américain

Après une tentative de sursaut, la Bourse de Paris est repassée dans le rouge dans le sillage de Wall Street, la contraction de l’activité du secteur privé aux Etats-Unis occultant une amélioration surprise en Allemagne et dans la zone euro.

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Le Cac 40 en baisse de 1% après la contraction surprise de l’activité du secteur privé américain | Crédits photo : Sipa (Sipa)

Par John Wiburg

Publié le 21 févr. 2020 à 16:41

La Bourse de Paris est repassée dans le rouge, plombée par le recul de Wall Street après l’annonce d’une contraction de l’activité du secteur privé aux Etats-Unis. L’indice PMI composite (synthèse entre l’industrie et les services) établi par IHS Markit est ainsi tombé sous le seuil critique des 50 points à 49,6, son plus niveau depuis plus de six ans, plombé par le secteur des services. S’il se maintient au-dessus des 50, l’indice manufacturier recule de 1,1 point à 50,8, affecté par des retards d’approvisionnements liés à l’apparition du coronavirus.

A 16h35, le Cac 40 perd 1% à 6.001,61 points dans un volume d’affaires de 2,6 milliards d’euros. A New York, le Dow Jones recule de 0,95% et le Nasdaq Composite de 1,40%.

Première contraction depuis la crise financière

« Si l’on excepte le shutdown du gouvernement de 2013, l’activité des entreprises américaines a accusé en février sa première contraction depuis la crise financière », signale Chris Williamson, chef économiste chez IHS Markit. Il ajoute que « l’ensemble des nouvelles commandes a reculé pour la première fois en dix ans. La détérioration est en partie liée à l’épidémie de coronavirus, qui se manifeste par un affaiblissement de la demande dans différents secteurs comme les voyages et le tourisme, ainsi que par la baisse des exportations et les perturbations dans la chaîne d’approvisionnement ». Il relève dans le même temps que « les entreprises ont également fait état d’une prudence renforcée dans leurs dépenses en raison des craintes d’un ralentissement économique plus large et d’incertitudes avant l’élection présidentielle » de novembre.

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S’il relève que « l’enquête suggère un ralentissement du PIB d’un peu plus de 2% en janvier à seulement 0,6% en février », Chris Williamson signale cependant que l’enquête de février « reflète également une reprise notable de la confiance pour l’année en cours, témoignant d'un optimisme largement répandu que le ralentissement actuel sera de courte durée ».

La zone euro reléguée au second plan

Dans la zone euro, l’activité manufacturière a connu une amélioration surprise au mois de février, l’indice préliminaire PMI manufacturier IHS Markit ayant progressé de 0,4 point à 48,4, un pic de huit mois. Si l’indice ressort en-deçà du seuil critique des 50 points, synonyme de contraction de l’activité, les entreprises de la zone euro ont relativement bien résisté. L’indice composite, synthèse entre l’industrie et les services, est en effet ressorti en croissance à 51,6 points dans l’ensemble de la région, un plus haut de six mois.

Il reste que la vitesse de propagation du coronavirus incite les investisseurs à limiter les initiatives et à chercher la protection de valeurs refuges comme l’or, qui a touché un plus haut de sept ans, ou les emprunts d’Etats, avec un recul du rendement du 10 ans américain à 1,4485%, sous la barre des 1,5% pour la première fois depuis septembre.

Multiplication des cas en Asie

L’épidémie de Covid-19 est entrée dans une nouvelle phase avec la multiplication des cas dans le monde. Le PC chinois a d’ailleurs déclaré ce vendredi que le point d’inflexion n’était pas encore intervenu et que la situation dans la province de Hubei demeurait sévère et complexe, selon la télévision d’Etat. Plus de 200 nouveaux cas ont été recensés en Corée du Sud. Singapour et le Japon en ont rapporté plus de 85, sans oublier les quelque 600 cas signalés sur le Diamond Princess dans le port de Yokohama. Le dernier bilan des autorités chinoises faisait état de 118 décès supplémentaires dans le pays jeudi, tandis que le nombre de nouveaux cas totalisait 889, ce qui porte à 75.465 le nombre de personnes infectées en Chine continentale. L’épidémie touche désormais de nouveaux pays comme Israël ou l’Iran, où de nouveaux cas ont été signalés ce vendredi.

Plusieurs entreprises, dont Apple et Air France-KLM, ont prévenu qu’elles ne seraient pas en mesure de tenir leurs objectifs pour cause de coronavirus. L’Association internationale du transport aérien (IATA) a quant à elle estimé que les transporteurs risquent une perte de revenus de 29,3 milliards de dollars en 2020 à cause de l’épidémie. Pour les compagnies de la région Asie-Pacifique, ce montant est estimé à 27,8 milliards de dollars. De son côté, Goldman Sachs s’attend à un coup d’arrêt de la dynamique dans le secteur du luxe cette année en raison du coronavirus, et perçoit un risque de contraction en l’absence de reprise au second semestre. « Cependant, nous estimons que l’impact négatif sur la demande sera temporaire », tempère la banque américaine.

Sopra Steria en tête du SRD

Sopra Steria bondit de plus de 10%. La société de services informatiques a indiqué tabler pour 2020 sur une amélioration de son taux de marge opérationnelle d’activité et sur un ralentissement de sa croissance organique, après une progression de ses résultats au titre de l’exercice 2019.

Valeo recule après des résultats globalement conformes aux attentes. Le groupe a certes réaffirmé sa prévision de performances supérieures à celles du marché pour cette année et d’amélioration de sa rentabilité d’exploitation, il a néanmoins indiqué qu’il était trop tôt pour évaluer l’impact de l'épidémie de coronavirus sur son secteur comme sur ses activités.

ADP est stable. Le groupe a signé un accord pour l’achat d’une participation de 49% dans le groupe aéroportuaire indien GMR Airports pour environ 1,36 milliard d’euros, une opération visant à « créer le premier réseau mondial d’aéroports ».

Parmi les notes d’analystes, MainFirst a dégradé GTT de « achat » à « conserver ».

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John Wiburg

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