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Panorama

Les présidents de l'Assemblée nationale sous la Ve République

Photo de l'hémicycle prise depuis le « perchoir » du fauteuil du président de l'Assemblée nationale. (THOMAS COEX/AFP)

Par Valérie Mazuir, Elisabeth Beyeklian

Publié le 28 juin 2022 à 16:39Mis à jour le 28 juin 2022 à 19:37

Première femme à occuper cette fonction sous la Ve République, la députée LREM Yaël Braun-Pivet a été élue le 28 juin 2022 présidente de l'Assemblée nationale , la France rattrapant ainsi son retard sur la quasi-totalité de ses voisins européens.

Ephémère ministre des Outre-mer et présidente de la commission des Lois au Palais-Bourbon sous la précédente législature, celle qui était encore novice en 2017 a été élue au deuxième tour par 242 voix, soit la majorité absolue des suffrages exprimés qui était nécessaire.

Yaël Braun-Pivet succède à 14 présidents de l'Assemblée nationale sous la Ve République, dont le premier fut le gaulliste Jacques Chaban-Delmas qui détient le record de longévité, avec seize ans passés au perchoir au total.

Qui sont les présidents de l'Assemblée nationale depuis le début de la Ve République ? Réponses en textes et images.

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Jacques Chaban-Delmas (1958-1969, 1978-1981 et 1986-1988)

Jacques Chaban-Delmas.

Jacques Chaban-Delmas.AFP

Jacques Chaban-Delmas (1915-2000), qui a marqué de son empreinte l'institution, siégea une première fois à l'hôtel de Lassay, la résidence des présidents, de 1958 jusqu'à sa nomination comme Premier ministre de Georges Pompidou, en 1969. Après avoir échoué à conquérir l'Elysée, en 1974, il sera de nouveau président à deux reprises.

Le titre de président d'honneur lui sera remis en 1996. Avant lui, seul Edouard Herriot, qui présida l'Assemblée de 1947 à 1953 avait obtenu cette distinction.

Achille Peretti (1969-1973)

Achille Peretti.

Achille Peretti.AFP

Le maire de Neuilly-sur-Seine a présidé l'Assemblée pendant le reste de la IVe législature. Un poste qu'il n'est pas parvenu à conserver ensuite. Il a siégé au Conseil constitutionnel de 1977 à sa mort en 1983.

Edgar Faure (1973-1978)

Edgar Faure.

Edgar Faure.Laski/SIPA

Ministre dans de nombreux gouvernements, Edgar Faure remporte le perchoir en 1973, face à Pierre Mauroy. « C'est un merveilleux attrait, écrira-t-il dans ses Mémoires, et je ne m'en suis jamais lassé, que d'aller au boulot dans un palais historique. »

En 1978, il brigue à nouveau la présidence de l'Assemblée. Mais se désiste finalement pour Jacques Chaban-Delmas.

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Louis Mermaz (1981-1986)

Louis Mermaz en 1981.

Louis Mermaz en 1981.GEORGES BENDRIHEM/AFP

Louis Mermaz devient le premier socialiste a accédé au perchoir en 1981, dans la foulée de la victoire de François Mitterrand à la présidentielle. Il succède alors à Jacques Chaban-Delmas, qui reprendra la tête de l'Assemblée en 1986, pour deux ans.

Laurent Fabius (1988-1992 et 1997-2000)

Laurent Fabius.

Laurent Fabius.THOMAS COEX/AFP

L'actuel président du Conseil constitutionnel et ancien Premier ministre, le socialiste Laurent Fabius, arrive, loin derrière, sur la deuxième marche du podium en termes de longévité au perchoir, avec près de sept années de présidence, de 1988 à 1992… puis de 1997 à 2000.

Henri Emmanuelli (1992-1993)

Henri Emmanuelli.

Henri Emmanuelli.Joel ROBINE/AFP

En 1992, Laurent Fabius, désigné premier secrétaire du PS, démissionne à la présidence de l'Assemblée. C'est Henri Emmanuelli qui lui succède, jusqu'au terme de la IXe législature.

Philippe Séguin (1993-1997)

Philippe Séguin.

Philippe Séguin.GERARD FOUET/AFP

Après la large victoire de la droite aux législatives en 1993, Philippe Séguin remporte le perchoir. C'est sous son mandat qu'est instauré le vote électronique, qui rend impossible la pratique jusqu'alors tolérée de vote par procuration en masse. Les pouvoirs de contrôle du Parlement seront aussi élargis. Les deux sessions parlementaires annuelles de trois mois deviennent une session unique de neuf mois.

Après l'échec de la dissolution de l'Assemblée décidée par Jacques Chirac en 1997 et la victoire de la gauche plurielle, Philippe Seguin cède son poste à Laurent Fabius, qui accède donc au perchoir à nouveau.

Raymond Forni (2000-2002)

Raymond Forni.

Raymond Forni.JEAN-PIERRE MULLER/AFP

Nommé ministre de l'Economie par Lionel Jospin, Laurent Fabius est remplacé jusqu'en 2002 par Raymond Forni, fils d'immigrés italiens et ancien ouvrier de l'automobile, également socialiste.

Jean-Louis Debré (2002-2007)

Jean-Louis Debré.

Jean-Louis Debré.SIPA

Après les législatives de 2002, Jean-Louis Debré remporte le perchoir face à Edouard Balladur, autre grande figure de la droite.

Patrick Ollier (2007)

Patrick Ollier.

Patrick Ollier.HADJ/SIPA

Patrick Ollier est celui qui occupa le moins longtemps la fonction, de mars à juin 2007, après la nomination de Jean-Louis Debré au Conseil constitutionnel.

Bernard Accoyer (2007-2012)

Bernard Accoyer.

Bernard Accoyer.JACQUES DEMARTHON/AFP

Se présentant à sa réélection après les élections législatives de 2007, Patrick Ollier est battu au sein du groupe UMP par Bernard Accoyer.

Claude Bartolone (2012-2017)

Claude Bartolone.

Claude Bartolone.Nicolas messyasz/Sipa

En 2012, la gauche devient majoritaire à l'Assemblée nationale après la victoire de François Hollande à l'élection présidentielle. Le socialiste Claude Bartolone remporte le perchoir et y restera cinq ans. Son mandat sera marqué par des mesures de transparence comme la publication annuelle de l'affectation de la réserve parlementaire et la certification des comptes de l'Assemblée nationale par la Cour des comptes.

Il détient le record de présence au perchoir pour un président de l'Assemblée nationale pour avoir présidé 90 heures durant, en janvier et février 2013, le débat portant sur l'ouverture du mariage aux couples de personnes de même sexe.

François de Rugy (2017-2018)

François de Rugy.

François de Rugy.SIPA

Dans la foulée de la victoire d'Emmanuel Macron à la présidentielle, l'Assemblée nationale est profondément renouvelée : 424 élus sur 577 n'ont jamais été députés. Alors qu'il était envisagé de confier le perchoir pour la première fois à une femme, c'est finalement l'écologiste François de Rugy qui remporte la présidence de l'Assemblée nationale.

Il quittera le perchoir en septembre 2018 pour le ministère de la Transition écologique et solidaire, où il remplace Nicolas Hulot. Un poste dont il devra démissionner après des révélations sur son train de vie supposé fastueux, notamment des dîners lorsqu'il présidait l'Assemblée. Dans la foulée d'une enquête, il s'était engagé à rembourser trois de ces dîners jugés d'un « niveau manifestement excessif ».

Richard Ferrand (2018-2022)

Richard Ferrand en 2019.

Richard Ferrand en 2019.Jacques Witt/SIPA

Richard Ferrand, nommé au perchoir le 11 septembre 2018, est un incontournable de la macronie. Cet ancien socialiste (37 années de cotisation) au parcours d'élu plutôt modeste (conseiller général du Finistère de 1998 à 2011, conseiller régional depuis 2010) avant de devenir en 2012 député du Finistère, a émergé dans le sillage du météore Emmanuel Macron, dont il fut un des tout premiers soutiens. Il a présidé l'Assemblée trois ans et neuf mois, puis a dû quitter ce poste le 21 juin 2022 après son échec aux élections législatives . Une défaite que personne, dans la majorité, n'avait réellement envisagée, devenue l'un des symboles du vote sanction contre Emmanuel Macron après sa réélection à la présidentielle. 

Yaël Braun-Pivet (depuis le 28 juin 2022)

Yaël Braun-Pivet.

Yaël Braun-Pivet.Michel Euler/AP/SIPA

Yaël Braun-Pivet, la candidate de la majorité pour le Perchoir, a été élue le 28 juin 2022 présidente de l'Assemblée nationale, devenant, à 51 ans, la première femme à occuper le poste de quatrième personnage de l'Etat.

C'est une belle revanche pour celle qui avait déjà été candidate à ce poste contre Richard Ferrand en 2018 avant de se retirer. De longue date, elle se préparait pour le Perchoir, sans pour autant imaginer qu'elle y accéderait dans une configuration aussi inédite, avec une majorité loin d'être absolue et des groupes d'oppositions qui de LFI à LR en passant par le RN, vont vouloir peser de tout leur poids. Elle aura la mission difficile de veiller au bon déroulement des débats et des travaux dans ce potentiel chaudron.

Valérie Mazuir et Elisabeth Beyeklian

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