Nature morte avec coupe d’orfèvrerie par Pieter Claesz : focus sur un chef-d’œuvre

Nature morte avec coupe d’orfèvrerie par Pieter Claesz : focus sur un chef-d’œuvre
Pieter Claesz, Nature morte avec coupe d’orfèvrerie, 1636, panneau, 44 x 61 cm, Mauritshuis

Commencez la journée avec une œuvre d'art ! Aujourd'hui, immersion dans la peinture hollandaise du XVIIe siècle pour découvrir l'une des plus belles natures mortes monochromes de Pieter Claesz, conservée au Mauritshuis.

La Hollande du Siècle d’or donna ses lettres de noblesse à la nature morte, la hissant au rang de la « grande peinture ». Par sa description minutieuse des objets, des fruits, des fleurs et des insectes, ce genre répondait au goût d’une clientèle éprise de réalité matérielle. Mais ce réalisme concret se doublait souvent d’une signification morale. La preuve en image avec cette Nature morte avec coupe d’orfèvrerie exécutée par Pieter Claesz en 1636 et conservée au Mauritshuis, au Pays-Bas.

Nature morte monochrome

Né en Flandres, à Berchem près d’Anvers, installé avant 1617 dans la ville de Haarlem où il travailla jusqu’à sa mort, Pieter Claesz (1597/98- 1661) fut l’un des peintres de natures mortes les plus connus du XVIIe siècle. Il peignit des vanités, mais se spécialisa dans les déjeuners et les banquets. Marquées par l’influence flamande, ses premières œuvres très colorées présentent victuailles et riche vaisselle vues du dessus. Par la suite, il adopta un point de vue latéral, plus naturel, n’hésitant pas à faire se chevaucher les objets, en nombre réduit.
Comme l’autre grand maître haarlémois de la nature morte,Willem Claesz Heda, Claesz adopta dans les années 1630-1640 le genre monochrome en vogue dans la nature morte comme dans les paysages de Van Goyen ou les tableaux de genre de Pieter Codde. La tonalité de ses peintures décline une gamme de gris-bruns d’un grand raffinement, que relèvent le jaune et le blanc d’un citron et l’éclat de l’orfèvrerie. Dans les années 1640, sous l’influence de Jan Davidsz de Heem, sa production évolua vers des œuvres plus monumentales et décoratives.

Pieter Claesz, Nature morte aux pièces d'orfèvrerie et au jambon, vers 1639, Collections de peintures de l'État de Bavière

Pieter Claesz, Nature morte aux pièces d’orfèvrerie et au jambon, vers 1639,
Collections de peintures de l’État de Bavière

Objets symboliques

Pieter Claesz excelle dans le travail de la lumière et des matières, un talent qu’il met tout particulièrement en œuvre dans l’exécution du römer, haut verre à vin traditionnel d’Europe centrale, qui domine la composition. Les effets de transparence sont savamment rendus et l’on devine à la surface de l’objet le reflet d’une fenêtre par où entre la lumière qui éclaire la scène. Différents objets ont été abandonnés sur une table dressée : deux assiettes en étain portant, l’une, un citron et, l’autre, des olives dodues, une poignée de noix, une miche de pain ou encore une coupe en argent de type tazza, richement décorée, importée d’Italie.
Les éléments et leur mise en scène ont ici été savamment choisis par l’artiste pour leur complémentarité formelle mais également pour leur portée symbolique. Tout comme le motif traditionnel du crâne, la coupe renversée, le citron à demi épluché ou encore la montre, que l’on voit ici à droite du tableau, donnent à penser l’écoulement du temps et la vanité des choses humaines.

Pieter Claesz, Nature morte avec coupe d’orfèvrerie (détail), 1636, panneau, 44 x 61 cm, Mauritshuis

Pieter Claesz, Nature morte avec coupe d’orfèvrerie (détail), 1636, panneau, 44 x 61 cm, Mauritshuis

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