5 joueurs de tennis liés à la musique classique

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Efficacité, élégance, recherche du geste parfait et sens du rythme : tennis et musique classique sont pratiqués par des artistes. Revenons sur ces joueurs qui partagent une passion pour la musique classique.

Toujours actif sur et en dehors des courts de tennis, le numéro 3 mondial Novak Djokovic, en lice pour remporter un 23ème titre du Grand Chelem à Roland-Garros, n’a jamais caché son amour pour la musique classique et l’opéra.

Un brin moqueur sur ses propres performances, violon en main, en 2016, dans une vidéo publiée sur Instagram et qu’il avait légendée « Ma famille doit sûrement être heureuse de constater que j’ai choisi le tennis plutôt que le violon« , le Serbe s’est également essayé à plusieurs reprises au piano.

Rafael Nadal avait un grand-père musicien

Absent pour cause de blessure de son tournoi fétiche, Roland-Garros, qu’il a remporté à 14 reprises, Rafael Nadal partage lui aussi une histoire particulière avec la musique classique.

Le chef d’orchestre canadien Yannick Nézet-Séguin, grand admirateur de la petite balle jaune, ne cache pas sa passion pour Rafael Nadal. Les deux artistes n’hésitent d’ailleurs pas à s’encourager mutuellement avant chaque match ou concert sur Instagram.

Il faut dire que le grand-père de l’Espagnol aux 22 titres en Grand Chelem, dont il porte le même prénom, dirigeait, à tout juste 17 ans, une chorale à Manacor avant de se voir proposer d’interpréter la Neuvième Symphonie de Beethoven au cours d’un concert des Baléares, le plus grand depuis la fin de la guerre civile (1936-1939). Mais, comme son petit-fils, ce dernier mettra de côté cette carrière musicale pour devenir quant à lui un ébéniste réputé.

Roger Federer, modèle d’élégance et proche du Festival de Lucerne

Exemple de classe et d’élégance, Roger Federer n’a cessé de susciter les passions. Retraité depuis septembre dernier, la légende du tennis (vainqueur de 20 tournois du Grand Chelem), souvent comparé aux plus grands virtuoses, suscite l’admiration de certains musiciens.

C’est le cas notamment de la célèbre violoniste allemande Anne-Sophie Mutter, qui voue une admiration sincère à cette esthète de la raquette et qu’elle relate dans un documentaire biographique.

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Après avoir été à l’affiche d’un clip pour promouvoir le 75ème anniversaire du festival de Lucerne en 2013, l’image de Roger Federer a également inspiré le spectacle musical, Federer, derniers feux (de l’amour), créé par deux artistes suisses à l’occasion des 30 Ans de l’Orchestre de Chambre de Genève en 2022.

Dans une métaphore dont lui seul a le secret, Novak Djokovic est celui qui résume le mieux le trait de caractère du Suisse : « Roger est un violon, je pense que tout le monde choisirait cet instrument pour le définir. Pour Nadal, ce serait quelque chose d’énergique, alors disons une guitare électrique ou une batterie, moi du saxophone, qui colle bien avec tous les types de musique ».

Le parcours atypique d’Harmony Tan, entre piano et tennis

Eliminée en qualifications pour les Internationaux de France, Harmony Tan n’en demeure pas moins une passionnée de musique classique. Formée au sein de la Ligue du Val-de-Marne (TC Nogent et Alsacienne-Lorraine de Paris), la Française de 25 ans n’a jamais répondu aux attentes des instances fédérales. Et pour cause, elle a pratiqué le piano pendant sept ans au Conservatoire de Paris, en même temps que le tennis qu’elle a commencé à l’âge de quatre ans.

La jeune femme aux origines sino-cambodgiennes par son père et vietnamiennes par sa mère, désormais entraînée par Nathalie Tauziat, finaliste de Wimbledon en 1998, a néanmoins réussi à atteindre le plus haut niveau (son meilleur classement est 90ème en 2022) à la force du poignet et de son mental.

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« Le chemin à parcourir est long, d’abord parce qu’on n’a pas tellement cru en elle. Petit à petit, cela vient à force de lui donner les moyens de faire plus de choses », confiait son entraîneuse au micro de RMC Sport. Sa formation au Conservatoire y serait-elle pour quelque chose ?

Ugo Humbert, une passion pour le piano : « J’ai appris les morceaux mais je ne sais pas lire les notes »

Eliminé au deuxième tour du tournoi de Roland-Garros face à l’Italien Lorenzo Sonego, le numéro un français Ugo Humbert (40ème mondial) voue une véritable passion pour le piano. En particulier pour la bande-originale d’Amélie Poulain de Yann Tiersen, Comptine d’un autre été : l’Après-Midi, qu’il interprète régulièrement en vidéo, sur son compte Instagram.

Pendant le confinement, en décembre 2020, déjà, le gaucher de 24 ans faisait montre de son toucher musical. Un an plus tard, en marge du tournoi d’Estoril, Humbert jouait pour les employés de l’hôtel dans lequel il était logé. En décembre dernier, il publiait une nouvelle vidéo sur Instagram, montrant une évolution flagrante depuis 2019.

« Si je réfléchis en jouant, je n’arrive pas à jouer, déclarait-il en février 2021, dans les colonnes de L’Equipe. Je joue tout au feeling, à l’oreille. J’ai appris les morceaux mais je ne sais pas lire les notes. Parfois je n’arrive plus à jouer certains morceaux que je n’ai pas joués depuis longtemps, j’attends le lendemain et ça revient. »

Marie Jacquot, nommée première cheffe invitée de l’Orchestre symphonique de Vienne  à compter de la saison 2023-2024, fut une brillante joueuse de tennis, sport qu’elle a commencé à cinq ans, en même temps que le piano.

« Je me préparais à devenir joueuse professionnelle mais je me suis rendu compte que la joie procurée en jouant de la musique au sein d’un ensemble était devenue plus grande que celle de la compétition sportive », a-t-elle avoué, tiraillée entre ses deux passions.

Gaspard Dehaene, pianiste et ex-sportif classé au tennis : « je dois le tournant de ma vie à Chopin »

Comme Marie Jacquot, Gaspard Dehaene, pianiste français de 36 ans, eut une carrière sportive riche, au point d’être classé 5/6 dans son adolescence. Dans une interview croisée avec Gilles Simon, qui a mis fin à sa carrière professionnelle de joueur de tennis en 2022, il déclare : « C’est grâce à Chopin et sa Quatrième Ballade, qu’à l’âge de seize ans je vécus le tournant de ma vie : l’abandon de ma passion, le tennis, pour celle de ma vie, la musique ».

Oscar Korbosli

 

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