Gaz : fin des fuites sur Nord Stream 2
Les infrastructures Nord Stream 1 et 2, construites pour acheminer le gaz russe en Europe, ont été endommagées par des explosions lundi. Les fuites ont pris fin sur Nord Stream 2. Les informations concernant l'état de la fuite du gazoduc Nord Stream 1 n'étaient pas immédiatement disponibles.
Par Les Echos
Le gazoduc Nord Stream 2, qui relie la Russie à l'Allemagne, a cessé de fuir sous la mer Baltique. « La pression de l'eau a plus ou moins fermé le gazoduc », a déclaré Ulrich Lissek, porte-parole de Nord Stream 2.
« Le gaz qui est à l'intérieur ne peut pas sortir », a-t-il précisé. « La conclusion est qu'il y a encore du gaz dans le gazoduc », a-t-il ajouté, sans être en mesure d'en préciser la quantité. Les informations concernant l'état de la fuite du gazoduc Nord Stream 1 n'étaient pas immédiatement disponibles.
Vendredi soir, les gardes-côtes suédois avaient annoncé que les fuites sur Nord Stream 2 montraient des grands signes de faiblissement du fait de l'épuisement du gaz contenu dans les tuyaux. Le diamètre du bouillonnement en surface provoqué par la fuite située dans la zone économique exclusive suédoise ne faisait plus que 20 mètres de large, dix fois moins qu'au début.
La fuite sur Nord Stream 1, plus puissante, avait elle aussi commencé à faiblir vendredi en fin de journée, avec un bouillonnement marin tombé à 600 mètres de diamètre, contre 900 à 1.000 au départ.
Un impact climatique certain
Au moment des fuites, les gazoducs Nord Stream 1 et 2 n'étaient pas en service pour cause de guerre en Ukraine. Mais ils contenaient des quantités importantes de gaz naturel, composé à 90 % de méthane.
Sans qu'on en connaisse exactement les volumes au moment de l'avarie, experts et ONG estiment que le gazoduc Nord Stream 2 contiendrait entre 150 et 300 millions de mètres cubes de gaz. Au moins 115.000 tonnes de méthane (soit 3 millions de tonnes équivalent CO2) auraient ainsi pu se retrouver dans l'atmosphère si la totalité du gaz s'échappait de Nord Stream 2.
L'UE veut protéger ses infrastructures
Des explosions sous-marines équivalant « à des centaines de kilos » de TNT sont à l'origine de ces fuites découvertes lundi sur les gazoducs Nord Stream 1 et 2, à l'est de l'île danoise de Bornholm.
« Toutes les informations disponibles indiquent que ces explosions sont la conséquence d'un acte délibéré », ont indiqué vendredi la Suède et le Danemark dans un rapport officiel remis aux Nations-Unies. La source et l'auteur des explosions restent mystérieuses, Washington et Moscou rejetant tous deux toute responsabilité.
Ce sabotage pousse l'Europe à se mettre en ordre de bataille. La protection des infrastructures critiques de l'UE sera discutée la semaine prochaine lors du sommet informel des dirigeants européens à Prague, a annoncé le président du Conseil européen Charles Michel. Les dirigeants de l'UE se réunissent jeudi à Prague avec leurs homologues de 17 pays de « la grande Europe » pour faire face aux défis lancés par la guerre menée par la Russie en Ukraine et lancer le projet de Communauté politique européenne.
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