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Environnement : Macron appelle à « accélérer » la réduction des émissions carbone

La France doit « doubler » son « taux d'effort » pour atteindre les objectifs fixés pour 2030 en matière de réduction d'émissions carbone. Dans une vidéo, samedi, le président a défini les priorités par secteur.

Emmanuel Macron a reconnu que l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030 ne serait pas tenu, au rythme des efforts actuels.
Emmanuel Macron a reconnu que l'objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre à l'horizon 2030 ne serait pas tenu, au rythme des efforts actuels. (Aurélien Morissard/Pool/AFP)

Par Isabelle Couet

Publié le 29 janv. 2023 à 11:52Mis à jour le 29 janv. 2023 à 13:58

La France a pris du retard dans ses objectifs de transition écologique. Le président de la République l'a reconnu samedi, dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux. « Aujourd'hui, on n'y est pas. Et si on ne change pas les choses, on n'y arrivera pas », a affirmé Emmanuel Macron, deux jours après avoir réuni à l'Elysée un premier conseil de planification écologique pour faire un point d'étape sur les actions menées en la matière.

Conséquence : il faudra redoubler d'efforts pour tenir les objectifs fixés par Bruxelles d'une réduction de 55 % des émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030. « Si on veut atteindre notre cible 2030, on doit passer à 270 millions de tonnes de CO2 émises », a lancé Emmanuel Macron. « [Cela] veut dire qu'il faut entre maintenant et 2030 baisser de 140 millions de tonnes […], ce qui veut dire qu'on doit simplement doubler le taux d'effort par rapport à ce qu'on a fait ces cinq dernières années. »

Transports et agriculture

Pour répondre aux critiques récurrentes sur l'inaction du gouvernement, le chef de l'Etat a souligné que les efforts accomplis sur les cinq dernières années ont été deux fois plus soutenus qu'avant. Entre 2017 et aujourd'hui, les émissions de CO2 sont ainsi passées de 434 à 410 millions de tonnes par an, a-t-il indiqué.

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Dans son intervention filmée, Emmanuel Macron est aussi revenu sur la contribution de chaque secteur d'activité à l'effort de transition. Concernant les transports, premiers concernés, il a plaidé pour poursuivre l'électrification du parc des véhicules particuliers et salué l'efficacité de la prime à la conversion et du bonus écologique. Le gouvernement doit travailler à intensifier les efforts pour « produire des véhicules (électriques) sur notre sol en totalité ». La Première ministre, Elisabeth Borne, devra annoncer en février des mesures sur les infrastructures de transport public.

Autre secteur en première ligne, l'agriculture. « On doit aller beaucoup plus loin, beaucoup plus fort pour réduire nos émissions », selon le chef de l'Etat. Un plan, qui s'articulera avec une future loi en faveur de l'installation des jeunes agriculteurs, devra être finalisé en juin.

« Ce n'est pas une découverte, mais là maintenant on rentre dans le dur, il faut mobiliser les bons financements. Il faudra de l'argent public mais il faut aussi de l'argent privé », a martelé le président.

Réindustrialisation verte

Bercy est à pied d'oeuvre. Depuis la fin 2022, le ministre de l'Economie, Bruno Le Maire, dialogue avec son homologue allemand pour trouver la réplique au gigantesque plan américain de subventions en faveur du climat ( « IRA » ). La « réindustrialisation verte » constitue la priorité de Bercy pour 2023 : un projet de loi sera présenté en mai, a indiqué le ministre dans une interview au « JDD » ce dimanche.

Bruno Le Maire estime que pour réussir la transition énergétique, « 60 à 70 milliards d'euros supplémentaires par an » sont nécessaires. Il appelle les collectivités et les acteurs privés à participer à l'effort financier, estimant que « l'Etat peut en porter une partie mais pas la totalité » et qu'il doit jouer le rôle de « levier de l'investissement privé ».

La chasse aux dépenses fait aussi partie de l'équation, promet une nouvelle fois Bercy. Dans le collimateur, les dépenses dites « brunes ». « Nous ne pouvons pas vouloir décarboner notre économie et maintenir des avantages fiscaux favorables aux énergies fossiles », plaide Bruno Le Maire. « Rendons nos dépenses cohérentes avec nos objectifs politiques. Dès le budget 2024, nous pourrons ainsi programmer des réductions de dépenses significatives. » Le feuilleton du gazole non routier , dont la fin de l'avantage fiscal a été plusieurs fois reportée, démontre toutefois que la partie n'est pas gagnée d'avance.

Isabelle Couet

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