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Industrie verte : Paris et Berlin revendiquent quelques progrès avec les Etats-Unis

Le premier déplacement conjoint de ministres français et allemand aux Etats-Unis s'est traduit par de modestes avancées sur le dossier de l'Inflation Reduction Act américain. Washington se serait engagé à une réelle transparence de ses aides à son industrie verte.

A Washington, le ministre français des Finances et de l'Industrie, Bruno Le Maire, et le ministre allemand de l'Economie, Robert Habeck, ont fait état d'avancées dans les discussions avec leurs homologues américains.
A Washington, le ministre français des Finances et de l'Industrie, Bruno Le Maire, et le ministre allemand de l'Economie, Robert Habeck, ont fait état d'avancées dans les discussions avec leurs homologues américains. (REUTERS)

Par Richard Hiault

Publié le 7 févr. 2023 à 20:57Mis à jour le 8 févr. 2023 à 17:50

Le voyage à Washington n'aura pas été vain . C'est du moins ce qu'ont laissé entendre le ministre allemand de l'Economie, Robert Habeck, et son homologue français, Bruno Le Maire, lors d'une conférence de presse, dans la capitale américaine, mardi après-midi.

A l'issue de leur rencontre avec la secrétaire au Trésor américain, Janet Yellen, et la secrétaire américaine au Commerce, Gina Raimondo, les deux ministres européens ont fait état d'avancées. « Nous nous sommes accordés sur une totale transparence » sur les subventions et les crédits d'impôts accordés dans le cadre de la loi américaine sur la réduction de l'inflation, a indiqué Robert Habeck.

Le but est d'éviter qu'une course aux subventions ne s'installe entre les deux blocs. Cette totale transparence permettra à la Commission européenne de mettre en place un système de « matching clauses » qu'elle a proposé la semaine dernière. Elle octroierait ainsi le droit à un Etat membre de l'Union d'aligner ses propres aides publiques accordées à son industrie à celles accordées par les Etats-Unis.

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Constante communication

« Nous avons fait de réels progrès sur les règles d'une concurrence équitable », entre les Etats-Unis et l'Union européenne, a insisté Bruno Le Maire. Outre cet accord sur une transparence totale, le ministre français a indiqué qu'Américains et Européens seraient en « constante communication au niveau ministériel en particulier en ce qui concerne les investissements stratégiques » dans le domaine des industries vertes.

Aucun détail n'a été donné sur les revendications européennes concernant les produits de l'Union qui bénéficieraient des effets de la loi américaine. Bruno Le Maire a seulement indiqué que la législation américaine « devrait inclure un maximum de composants européens » pour les batteries, les véhicules électriques et les matériaux critiques.

L'idée européenne n'est pas de changer la loi américaine - « ce n'est pas notre intention » a dit le ministre français avant d'ajouter être convaincu que « toutes les préoccupations européennes seront résolues » à terme. De part et d'autre de l'Atlantique, l'ambition est de bâtir une forte industrie verte indépendante et sûre de ces chaînes de valeurs.

L'inquiétude chinoise

Concernant les matières premières critiques composant par exemple les batteries ou les semi-conducteurs, Américains et Européens partagent une même inquiétude : une trop grande dépendance vis-à-vis d'un seul fournisseur sur certains produits, en l'occurrence la Chine . « L'indépendance n'est pas là. Il nous faut trouver d'autres fournisseurs », a martelé Robert Habeck.

D'où l'idée, à formuler plus précisément, de créer conjointement entre les Etats-Unis et l'Union européenne un club avec de nouveaux pays fournisseurs partageants des standards communs des deux blocs. «Si nous nous mettons d'accord sur les mêmes mesures ou des mesures comparables, nous créerons alors un marché commun des minéraux critiques. Si ce club fonctionne, les produits élaborés avec ces minéraux critiques seront fabriqués dans les mêmes conditions. Cela pourrait donner lieu à un marché commun. C'est l'idée», a commenté Robert Habeck. De ce fait, Etats-Unis et Union européenne éviteraient une concurrence inutile pour les minéraux tout en réduisant leur dépendance vis-à-vis de la Chine.

Lundi, à l'issue de leur rencontre, Janet Yellen et la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager, ont « souligné le besoin de stimuler le développement et le déploiement technologiques des deux côtés de l'Atlantique pour accélérer la transition vers l'énergie verte et accomplir nos objectifs climatiques collectifs » dans un communiqué du département au Trésor.

VIDEO. « Des choix qui vont fragmenter l'Occident » : Macron prévient Biden sur sa politique protectionniste (décembre 2022)

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Richard Hiault

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