Piaggio gagne son procès face à la Chine sur la propriété intellectuelle de la Vespa
La cour d'appel de Turin a reconnu la propriété intellectuelle du fabricant transalpin sur un objet qui, encore plus qu'un simple moyen de transport, est considéré comme une icône du design qui doit être protégée des contrefaçons et relève du droit d'auteur.
Par Olivier Tosseri
La Vespa se conduit, elle ne s'imite pas. C'est en substance ce qu'a décidé la cour d'appel de Turin. Les magistrats ont reconnu à la marque italienne Piaggio la propriété intellectuelle du célèbre scooter dont elle a déposé le brevet le 23 avril 1946. La « guêpe » - « vespa » en italien - a, depuis, essaimé dans le monde entier.
Symbole de la liberté du « miracle économique » d'après-guerre et de la Dolce Vita, 18 millions d'exemplaires ont été vendus en près de 75 ans d'existence, avec 150 variantes et modèles différents, mais toujours originaux et élégants.
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D'autres sont trop similaires - voire de vulgaires imitations -, a estimé le fabricant italien en observant le scooter du chinois Zhejiang Zhongneng Industry (ZNEN). Piaggio s'est donc lancé dans une bataille judiciaire en 2013 qui, depuis, a connu de nombreux rebondissements. La marque a même porté son cas devant le tribunal de l'Office de la propriété intellectuelle de l'Union européenne.
Icône du design
Entre les lignes rondes de la Vespa italienne et celles, anguleuses, de la Vespa chinoise, la première gagnait facilement la course de la grâce, mais la question du plagiat était moins aisée à trancher. Entre décisions discordantes, appel et contre-appel, le dernier mot est revenu aux magistrats turinois.
Ils ont reconnu la propriété intellectuelle du fabricant transalpin sur un objet qui n'est pas un simple moyen de transport, mais une icône du design qui doit être protégée des contrefaçons et relève du droit d'auteur. L'avocat de Piaggio a salué un énorme succès contre l'énième tentative d'un colosse chinois d'exploiter la notoriété de la Vespa à des fins commerciales.
Une décision qui fera plus de bruit que la principale intéressée, qui virevolte désormais dans les embouteillages en se faisant davantage remarquer par ses formes que par sa nuisance auditive : un modèle électrique de la Vespa a été présenté au public l'année dernière, et est désormais disponible dans le commerce. Un virage écologique pour une vieille dame qui est maintenant prête à vivre une seconde jeunesse.