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Chat

« Nous sommes plutôt dans un marché de stock-picking. »

Lundi, à 16 heures, Rémi Le Bailly, rédacteur en chef d'Investir-Le journal des Finances, a répondu en direct à vos questions. Voici le compte-rendu de notre chat hebdomadaire.

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Rémi Le Bailly le 19 février
Publié le 15 févr. 2018 à 16:33Mis à jour le 19 févr. 2018 à 17:19

Rémi Le Bailly : Bonjour à toutes et à tous. Après l'agitation des dernières semaines, retour au calme aujourd'hui dans un contexte particulier : les marchés chinois et surtout Wall Street sont fermés. Cela n'empêche pas vos questions d'être encore très nombreuses. On commence donc tout de suite.

FREDERIC 59 : Bonjour M. Le Bailly, je vous interroge sur l'opportunité d'acheter (encore) le creux de marché depuis la récente correction du Cac. Jusqu'où pensez-vous que l'indice progressera jusqu'à l'été de cette année ? 5.500 ou plus ? Merci pour votre avis. Frédéric.

A court terme, la situation est techniquement assez confuse. Comme nous l'indiquons dans la rubrique analyse graphique du dernier numéro de l'hebdomadaire, le Cac 40 a encore un petit potentiel à court terme pour aller tester la zone des 5.312-5.370 points, ce qui donne un potentiel relativement limité.

Cela signifie que l'on est plutôt sur un marché de stock-picking où il est préférable de jouer les valeurs plutôt que l'indice.

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A un peu plus long terme, comme je l'ai dit la semaine dernière, je pense que le marché a le potentiel pour aller plus haut et retrouver les 5.500 points et venir tester à nouveau les plus hauts de fin janvier (5.567 points en séance).

Storse : Bonjour, de peur de prendre le train à contre sens, n'a-t-on pas raté le passage du train Airbus dont l'action a progressé d'environ 15% la semaine dernière ?

Nous avons pris le train (en l'occurrence l'avion) Airbus depuis assez longtemps puisqu'Investir était revenu à l'achat sur le titre il y a un an sous les 70 euros. Comme vous avez pu le lire dans l'hebdo de cette semaine, nous avons conseillé, au contraire, des ventes partielles après l'envolée du titre résultant de la publication des résultats 2017.

Nous ne considérons donc pas avoir raté la hausse des derniers jours... Nous en avons, au contraire, profité. A l'inverse, l'action nous semble maintenant un peu chère.

Bbournier : Bonjour, si L'Oréal veut acheter les actions que Nestlé voudra lui vendre, il vendra lui-même ses parts dans Sanofi. Quid du cours de Sanofi avec un grosse cession ? Le cours de Sanofi, déjà pas au mieux, risque-t-il d'en souffrir ? Merci de votre avis éclairé.

Vous êtes très nombreux à me poser des questions sur Sanofi dont le parcours est décevant depuis plusieurs mois. En ce qui concerne, la réaction en chaîne Nestlé-L'Oréal-Sanofi, on peut penser, comme nous l'avons expliqué en janvier après le rachat de la biotech américaine Bioverativ par Sanofi que la vente des actions détenues par L'Oréal pourrait être une opportunité. Malgré cette acquisition, Sanofi dispose encore d'une forte trésorerie. Elle a donc les moyens de racheter elle-même les actions détenues par L'Oréal, ce qui aurait un effet positif (« relutif ») sur le bénéfice par action de Sanofi et soutiendrait donc les cours.

En ce qui concerne la stratégie, il nous semble que les deux acquisitions récentes dans les biotechs vont dans le bon sens, c'est pourquoi nous restons acheteurs même si, c'est vrai, l'action a beaucoup déçu au cours des dernières années.

Fourrier : Pourquoi Total ne monte-t-il pas ? Merci beaucoup.

C'est effectivement une déception. Total n'a pas profité l'an dernier de la remontée des cours du pétrole. C'est pourquoi nous pensons que le titre est en retard. Il figure dans notre sélection Investir 10 rendement et dans notre récente étude sur le secteur pétrolier, il figurait parmi nos favoris.

Il faut aussi intégrer le rendement. Il dépasse nettement la barre des 5%, ce qui relativise quand même la sous-performance apparente. Si on raisonne en performance globale (plus-value et dividendes), l'action Total tire mieux son épingle du jeu.

Ludo : Bonjour, quel est votre avis sur l'action Teleperformance, qui stagne depuis quelques temps. Par ailleurs, faut-il conserver l'action Visiomed ? Merci pour tous vos conseils.

Nous en pensons toujours du bien. C'est un des piliers de notre Investir 10 valeurs moyennes : le cours a été multiplié par trois depuis que nous avons fait entrer le titre dans notre sélection. Le départ, annoncé en fin d'année dernière, du directeur général et son remplacement par le président et fondateur qui a décidé de reprendre les commandes a surpris.

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Nous en saurons plus le 28 février lors de la publication des résultats 2017. En attendant nous restons positifs sur le titre.

En ce qui concerne Visiomed, nous avons toujours été négatifs sur le titre depuis son introduction en Bourse en 2011. Depuis le début de l'année l'action perd encore 13% !

Crevasse : Monsieur, suite à votre dossier sur ce sujet, l'imputation des travaux réalisés en 2018 dans un bien loué me pose problème. Ces travaux vont-ils minorer mes impôts fonciers ou pas et dans quelle proportion (vous parlez de 50%). Pouvez-vous éclairer ma lanterne avec vos lumières. Merci beaucoup.

Si vous touchez vos revenus fonciers de façon régulière, ces revenus ne seront pas imposés sur 2018. La question se pose donc pour votre imposition 2019. A priori, comme nous l'avons indiqué, le fisc retiendra la moyenne des travaux réalisés en 2018 et 2019. Donc, effectivement, si vous effectuez des travaux en 2018 et pas en 2019, la moitié des travaux 2018 viendra s'imputer sur vos revenus fonciers de 2019.

Il s'agit là de ce que l'on peut déduire de la loi mais, attention, aucune instruction fiscale n'a encore été publiée sur le sujet.

MAZURE : Une partie de la CSG est déductible (6,8% sur les salaires ; 5,9% sur les retraites, 6,8% sur les revenus du capital soumis au barème de l'IR). Pourquoi ne l'est-elle pas sur les revenus immobiliers soumis au barème de l'IR ? Dans mon cas, un T2 que je loue et déclare avec mes autres revenus ne fait-il pas partie du capital ?

Normalement, les revenus du patrimoine, y compris les revenus fonciers, bénéficient de la CSG déductible à hauteur de 5,1%. D'ailleurs, les revenus fonciers n'étant pas concernés par la mise en place du Prélèvement Forfaitaire Unique (PFU), ils continueront, même au titre de 2018, à bénéficier de cette CSG déductible... ce qui ne sera pas le cas par exemple des plus-values sur valeurs mobilières si l'on opte pour le PFU.

Donc, en résumé, vérifiez-bien mais vous devez bénéficier de cette CSG déductible sur les revenus de votre appartement.

Christian Vallat : Je me permets de vous demander un conseil à propos de Suez. J'ai acheté en un premier temps pour une valeur de 4.400 euros. Par inexpérience, lorsque j'ai vu que le cours baisser j'ai tenté de diminuer mon PRU en rachetant une nouvelle fois pour 4.400 euros. Je me suis entêté une troisième puis une quatrième fois jusqu'à concurrence de 17.000 euros. Mon PRU est à 14.40 et le cours à 10.90. La moins-value sur la ligne est de plus de 4. 200 euros. Je me préparais donc à vendre en 5 ou 6 séquences de manière à lisser la perte dans le temps. Etes-vous à-même de me dire si ma première idée est souhaitable ou bien attendre jusqu'à mai, distribution des dividendes (qui à priori seraient inchangés) soit 1.145 x 0,65 =750 euros. Merci d'avance. Bien cordialement.

Vous avez pu lire dans Investir que nous sommes restés à l'achat de Suez malgré l'avertissement sur les résultats annoncé à la fin du mois de janvier. La sanction a sans doute été excessive et le titre devrait progressivement se reprendre. Le rendement élevé devrait faire office de parachute à la baisse.

Mais, je le rappelle, les moyennes à la baisse, surtout pour des montants aussi élevés, sont une erreur. Les moyennes à la baisse sont une façon pour l'investisseur d'éviter de reconnaître qu'il s'est trompé sur l'achat d'un titre. Il cherche à abaisser son prix de revient unitaire pour enfin devenir gagnant. C'est le meilleur moyen de persister dans l'erreur.

En conclusion : OUBLIEZ LES MOYEENES A LA BAISSE.

Contrariant : Il y a quelques semaines M. Monnier nous expliquait qu'il fallait être contrariant en investissant dans des foncières qui avait été injustement délaissées... Il avait alors entré Klépierre dans vos Investir 10... Mais subitement dans la foulée, il sort Unibail et Altarea. Les foncières sont-elles finalement un mauvais choix ?

Nous pensons, effectivement, qu'il faut être plus prudent sur les valeurs très exposées aux taux d'intérêt. Cela vaut pour les sociétés endettées comme les foncières ou comme Engie, que nous avons sorti cette semaine de notre Investir 10 Grandes Valeurs.

Cela vaut aussi pour certaines valeurs de croissance, dont le cours de Bourse résulte de l'actualisation à très long terme du flux futur de bénéfices. Quand les taux montent, le résultat de l'actualisation baisse mécaniquement.

Notre changement d'avis sur les foncières par rapport à notre position de la fin 2017 résulte de la hausse des taux plus rapide que nous le pensions.

Gérer une sélection, c'est aussi savoir arbitrer, changer de position quitte à reconnaître que les choix réalisés il y a quelques temps n'ont pas forcément été bons.

Lecteurdu21 : Bonjour Rémi. Dans le secteur automobile, pourriez-vous nous donner vos recommandations concernant l'action RACE (Ferrari) et Tesla ? Merci d'avance.

Vous aimez le haut de gamme ! J'aurais tendance à privilégier Ferrari qui vient de publier d'excellents résultats 2017 et que l'on peut assimiler à une entreprise de luxe (le prix moyen de chaque voiture vendue frôle des 300.000 euros).

Tesla rencontre toujours des problèmes d'industrialisation de ses modèles. L'automobile est un métier très industriel où il n'est pas évident de se faire de la place pour une société nouvelle.

Par ailleurs, les constructeurs classiques se mettant à l'électrique, Tesla va faire face à une très forte concurrence. Même Ferrari travaille sur une voiture 100% électrique !

Notre heure de conversation du lundi est déjà largement dépassée. Comme d'habitude, merci pour vos très nombreuses questions. Je vous donne rendez-vous dans deux semaines... mais vous laisse entre de bonnes mains.

Vous aurez l'immense plaisir de retrouver lundi prochain le grandissime Denis Lantoine.

Investir

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