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Prison ferme pour deux leaders de la « révolte des parapluies » à Hong Kong

Quatre des neuf prévenus reconnus coupables du mouvement de protestation de 2014, qui avait paralysé plusieurs quartiers de Hong Kong pendant trois mois, ont été condamnés à des peines de prison ferme. Parmi eux, les professeurs Benny Tai et Chan Kin-man, deux des trois fondateurs du mouvement « Occupy ».

Les manifestations « Occupy » de 2014 à Hong Kong ont constitué le plus grand mouvement de désobéissance civile de l'histoire de l'ex-colonie britannique
Les manifestations « Occupy » de 2014 à Hong Kong ont constitué le plus grand mouvement de désobéissance civile de l'histoire de l'ex-colonie britannique (Anthony Wallace/AFP)

Par Frédéric Schaeffer

Publié le 24 avr. 2019 à 07:25Mis à jour le 24 avr. 2019 à 07:26

La sentence est tombée ce mercredi matin à Hong Kong. Quatre des neuf prévenus reconnus coupables des manifestations « Occupy » de 2014 à Hong Kong ont été condamnés à des peines de prison ferme pour leur rôle dans le plus grand mouvement de désobéissance civile de l'histoire de l'ancienne colonie britannique.

Parmi eux, le professeur de droit Benny Tai, 54 ans, et le professeur de sociologie Chan Kin-man, 60 ans, se sont vu infliger les plus lourdes peines, condamnés à une peine d'emprisonnement de 16 mois et immédiatement placés en détention. Ils avaient été reconnus coupables il y a deux semaines de conspiration en vue de commettre un trouble à l'ordre public et d'incitation à commettre un trouble à l'ordre public. Le troisième fondateur du mouvement « Occupy Central », le pasteur à la retraite et à la santé fragile, Chu Yiu-ming, 75 ans, a été condamné à une peine de prison mais a obtenu un sursis lui évitant une incarcération.

Autres condamnations

Parmi les six autres co-prévenus moins connus, le parlementaire Shiu Ka-chun, 49 ans, et le vice-président de la Ligue des sociaux-démocrates, Raphael Wong Ho-ming, 30 ans, ont également été condamnés et emprisonnés pour huit mois. Tous avaient été reconnus coupables, il y a deux semaines, d'au moins un chef d'accusation à l'issue d'un procès qui a vu le ministère public se servir de la « Common law », l'ancien système hérité de l'ère coloniale et rarement utilisé. Condamnés pour leur participation à la « révolte des parapluies » de l'automne 2014 qui avait fait perdre la face aux autorités de l'ancienne colonie britannique, incapables de contenir ce gigantesque élan de protestation, ils encouraient jusqu'à sept ans de prison.

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Le but « d'Occupy » était de bloquer le quartier d'affaires de Hong Kong si un suffrage universel libre n'était pas instauré pour élire le président du gouvernement local - lequel est désigné par un comité pro-Pékin. Mais les anciens furent débordés par la jeunesse et le mouvement étudiant, la situation explosant en 2014 quand les policiers tirèrent du gaz lacrymogène sur les protestataires, qui se protégèrent avec des parapluies.

Dénonciation par les défenseurs des droits de l'Homme

En début de matinée ce mercredi, les prévenus avaient été accueillis au tribunal par une foule de leurs partisans dont certains chantaient « We shall overcome » (« Nous triompherons »), qui était devenu un des hymnes du mouvement des droits civiques aux Etats-Unis. Tanya Chan, une des neuf prévenus, par ailleurs membre du Conseil législatif (« LegCo », le « Parlement » de Hong Kong) était en pleurs au moment de prendre la parole en public : « Restez forts et positifs », leur a-t-elle lancé. Devant subir une opération du cerveau dans deux semaines, elle a vu sa peine ajournée.

Le procès de ces militants a été dénoncé par les défenseurs des droits de l'Homme, Amnesty International et Human Rights Watch en tête, qui ont crié à la manoeuvre politique et se sont inquiétés des restrictions de libertés dans la mégapole revenue en 1997 dans le giron de la Chine. Il existe « un réel danger de voir de plus en plus de gens être poursuivis pour militantisme pacifique. Les autorités semblent déterminées à tenter d'étouffer tout débat sur les sujets sensibles à Hong Kong, surtout ceux ayant trait à la démocratie et à l'autonomie », avait déclaré il y a deux semaines Man-kei Tam, directeur d'Amnesty Hong Kong.

Frédéric Schaeffer (Correspondant à Pékin)

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