Sarah Halimi : le crime considéré comme antisémite, Kobili Traoré « irresponsable pénalement »

© Polymagou / Wikimedia Commons

La cour de cassation fait encore parler d’elle dans le cadre de l’affaire Sarah Halimi : tout est brillamment résumé dans un dessin publié par Chéreau sur son compte Twitter. Voici le titre du dessin : « affaire Sarah Halimi, le meurtrier jugé irresponsable par la cour de cassation ». Sous ce titre, un homme et une femme sont sceptiques. L’homme lance « si je tue une personne en conduisant parce que je suis sous l’emprise du cannabis, c’est une circonstance aggravante » une femme à côté de lui ajoute « Ouais mais si tu tues sous l’emprise du cannabis une vieille dame juive chez elle, ce sont des circonstances atténuantes ».

Kobili Traoré pouvait-il imaginer les effets hallucinogènes de sa consommation de cannabis ?

A défaut de résumer la décision de la Cour de Cassation, voilà un dessin qui résume le scepticisme d’une partie de l’opinion et des proches de la victime et dont le Figaro fait ce matin état. Le quotidien résume ainsi l’affaire : le meurtrier de Sarah Halimi ne sera donc pas jugé, la cour de cassation a rejeté le pourvoi formé par la famille de la sexagénaire juive torturée puis défenestrée aux cris d’Allah Akbar il y a 4 ans à Paris. Paradoxe, la Cour de cassation a entériné le caractère antisémite du crime mais a aussi confirmé l’irresponsabilité pénale de Kobili Traoré qui aurait commis les faits « lors d’une bouffée délirante aiguë » accentuée par la prise de cannabis.

 

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En clair l’homme n’avait pas sa raison au moment des faits, il était d’autant plus fragile mentalement qu’il avait fumé. Voilà qui fait dire à l’un des avocats de la famille « la cour de cassation vient d’entériner un petit manuel d’irresponsabilité pénale » Un autre ajoute « j’attends avec une joie mauvaise le jour l’on plaidera cette jurisprudence lorsqu’un conducteur pris d’une bouffée délirante aura écrasé deux enfants sur un passage clouté après une consommation de cannabis ». Que dire de l’homme ivre qui plaidera l’irresponsabilité après avoir violé une femme, bref, les exemples ne manquent pas. En fait, c’est aussi une affaire d’experts, explique le Parisien. Sur trois experts consultés dans cette affaire, l’un plaide pour la responsabilité pénale, les deux autres estiment que Kobili Traoré ne pouvait imaginer les effets hallucinogènes de sa consommation. Et le Parisien le cite « Je pensais que j’étais pourchassé par le démon ». Voilà une belle excuse à l’horreur.

David Abiker

 

 

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