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Un vaccin nasal contre la maladie d'Alzheimer testé aux Etats-Unis

Un essai clinique est en cours à Boston, qui vise à tester l'efficacité d'un nouveau vaccin administré par voie nasale destiné à prévenir et à ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer. Ce lancement est l'aboutissement de « deux décennies » de recherche.

Le vaccin nasal testé cible les plaques amyloïdes qui se forment dans le cerveau des personnes malades.
Le vaccin nasal testé cible les plaques amyloïdes qui se forment dans le cerveau des personnes malades. (iStock)

Par Leïla Marchand

Publié le 27 nov. 2021 à 10:01

La maladie d'Alzheimer a beau être la démence la plus connue et la plus répandue, il n'existe à ce jour aucun traitement qui permette de la guérir ou de l'éviter. Mais la recherche est en marche. Au Brigham and Women's Hospital de Boston, un vaccin nasal est en phase de test.

Dans un communiqué publié le 16 novembre, l'hôpital américain annonce le lancement d'un essai clinique visant à tester « l'innocuité et l'efficacité d'un nouveau vaccin administré par voie nasale destiné à prévenir et à ralentir la progression de la maladie d'Alzheimer ».

Après des essais sur des modèles de souris, leur « spray nasal » va donc être testé chez l'homme, « une étape remarquable », s'est réjoui le professeur de neurologie Howard L. Weiner, porteur du projet. « Au cours des deux dernières décennies, nous avons accumulé des preuves précliniques suggérant le potentiel de ce vaccin nasal contre Alzheimer », a-t-il ajouté.

Un vaccin pour détruire les « plaques séniles »

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Le vaccin agit en stimulant le système immunitaire et en activant les globules blancs dans les ganglions lymphatiques. Les cellules stimulées voyagent ensuite dans le sang et doivent aider à éliminer les plaques bêta-amyloïdes dans le cerveau.

Car chez tous les malades d'Alzheimer, on retrouve systématiquement la formation de plaques de protéines, dites amyloïdes (et aussi appelées « plaques séniles), qui compriment les neurones et les détruisent à terme.

« Depuis 20 ans, il est de plus en plus prouvé que le système immunitaire joue un rôle clé dans l'élimination de la bêta-amyloïde. Notre vaccin exploite un nouveau bras du système immunitaire pour traiter la maladie d'Alzheimer », a déclaré Tanuja Chitnis, professeur de neurologie à l'hôpital de Boston et chercheur principal de l'essai, cité dans le communiqué.

Le vaccin est basé sur un adjuvant dénommé Protollin, composé de protéines dérivées de bactéries et qui a déjà « été utilisé en toute sécurité chez l'homme comme adjuvant pour d'autres vaccins », souligne l'équipe de scientifiques. L'étude est par ailleurs financée par I-Mab Biopharma (I-Mab) et Jiangsu Nhwa Pharmaceutical (NHWA), qui sont responsables du développement, de la fabrication et de la commercialisation de Protollin, note le « New York Post ».

Des tests durant six mois avant la phase 2

Lors de l'essai, 16 participants âgés de 60 à 85 ans et présentant une maladie d'Alzheimer symptomatique précoce recevront deux doses du vaccin nasal à une semaine d'intervalle. L'objectif principal de cet essai de phase I sera de déterminer l'innocuité et la tolérabilité du vaccin. L'équipe de recherche mesurera également l'effet du Protollin sur la réponse immunitaire des participants.

« Nous allons faire des tests sanguins pour voir quelle dose stimule le mieux le système immunitaire », a précisé Howard Weiner. « Cela durera environ six mois, ensuite nous lancerons un essai sur 150 patients, qui seront traités pendant un an, probablement une fois par mois ».

En juin dernier, le laboratoire Biogen a été le premier à obtenir l'autorisation de commercialiser, aux Etats-Unis, un médicament contre la maladie d'Alzheimer. Son traitement, appelé Aduhelm, cible également les protéines amyloïdes, mais par le biais d'un anticorps monoclonal. Toutefois, son intérêt thérapeutique ne fait pas l'unanimité dans la communauté scientifique.

Décrite pour la première fois par le médecin allemand Alois Alzheimer en 1906, la maladie d'Alzheimer, qui voit le patient perdre irrémédiablement la mémoire et sa capacité de jugement, touche 15 % des plus de 80 ans. Elle peut aussi survenir bien plus tôt. On estime aujourd'hui en France à plus de 65.000 le nombre de patients de moins de 65 ans atteints de la maladie.

Leïla Marchand

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