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G7 : Biarritz et le Pays basque en état de siège

Au-delà de la cité balnéaire devenue quasiment hermétique, c'est toute la côte qui est bouclée en prévision du sommet du G7. Plus de 13.000 policiers sont mobilisés, ainsi que des frégates, sous-marins et missiles sol-air.

Avec le G7 réuni à Biarritz, c'est toute la côte basque qui est sous cloche.
Avec le G7 réuni à Biarritz, c'est toute la côte basque qui est sous cloche. (IROZ GAIZKA/AFP)

Par Frank Niedercorn

Publié le 24 août 2019 à 09:00Mis à jour le 24 août 2019 à 09:40

Le G7 démarre samedi 24 août à Biarritz mais toute la côte basque est sous cloche depuis déjà plusieurs jours. Juste devant le casino qui accueillera les chefs d'Etat, la Grand plage avait fait le plein jusqu'à jeudi minuit, heure de sa fermeture pour toute la durée du sommet.

Les Rafales en état d'alerte

Les 3.000 participants et au moins autant de journalistes ont été précédés par un impressionnant déploiement de forces de plus de 13.000 policiers et gendarmes déjà omniprésents. Tout un dispositif de protection militaire a été prévu avec des radars et des missiles sol-air Crotale et des hélicoptères. La frégate anti-sous-marine « La Motte Picquet » croise au large et les Rafale de la base aérienne de Mont de Marsan sont en alerte.

Le centre-ville, qui fait face à l'océan, est désormais quasiment hermétique. L'Hôtel du Palais, seul palace de la côte sud rénové pour 60 millions d'euros, accueille les chefs d'Etat. Ceux-ci se réuniront dans l'ancien casino le Bellevue reconverti en centre de conférence. Juste en dessous, devant la plage, le casino municipal accueille le centre de presse. Tout ce périmètre du centre constitue une zone de sécurité renforcée , entourée d'un second périmètre s'étendant à une grande partie de la ville. On circulait encore à peu près librement ce jeudi mais la tension est montée depuis puisque, dans la soirée, ces zones n'auront été rendues accessibles qu'aux personnes dûment enregistrées. La préfecture ayant distribué quelque 20.000 badges aux habitants.

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Aéroport fermé

Si, depuis le XIXe siècle, Biarritz doit sa notoriété aux grands de ce monde, ce G7 voulu au Pays basque par Emmanuel Macron suscite l'ire d'une bonne partie de la population et surtout des commerçants. « L'événement aurait eu lieu fin septembre, personne n'aurait rien trouvé à y redire, mais au pic de la saison estivale tout le monde râle », analyse ce commerçant. Le maire Michel Veunac, 73 ans, auquel on prête la volonté d'avoir l'investiture de la République en Marche, pour se représenter, n'a cessé de répéter : « Une telle demande ne se refuse pas. » Et, dans une ville résidentielle à la population âgée, les fantasmes circulent vite, comme ces rumeurs de sous-marin aperçu au large ou de l'imminence de l'arrivée d'un porte-avions.

L'impact de ce G7 va pourtant bien au-delà de la ville et concerne tout le littoral basque. Réservé à l'arrivée des délégations étrangères, l'aéroport de Biarritz est fermé au trafic commercial. La piste étant trop courte, Donald Trump devrait atterrir avec Air Force à Bordeaux Mérignac. Jusqu'à Hendaye, tout près de la frontière, toutes les gares à l'exception de celle de Saint-Jean de Luz plus au sud ont été fermées. Le BAB, l'axe principal permettant de desservir l'agglomération Biarritz Anglet Bayonne, étant interdit à la circulation, celle-ci doit se reporter sur l'autoroute A63 qui longe la côte. Si bien que Vinci prévoit des embouteillages et recommande déjà de limiter les déplacements. Les contrôles vont être renforcés à la frontière avec l'Espagne et la préfecture recommande d'éviter le passage à la frontière de Biriatou.

70 avocats de permanence

La principale incertitude est liée aux possibles violences en marge du contre-sommet organisé à Urrugne, Hendaye et Irun en Espagne. Une grande manifestation a déjà été déclarée pour ce samedi à Hendaye, mais les autorités s'attendent à plusieurs autres non autorisées. Conséquence : de Bayonne à Anglet, la plupart des banques et une partie des commerces se sont calfeutrés.

Le tribunal de Bayonne s'est aussi mobilisé face à un possible afflux de procédures avec un renfort de magistrats et de greffiers de Pau et Mont-de-Marsan. Le périmètre du tribunal a été sécurisé et on a fait de la place dans les commissariats et le centre de rétention administrative d'Hendaye. Le barreau de Bayonne s'est aussi mobilisé avec 70 avocats qui assureront une permanence. « Cela nous permettrait d'assurer la défense de 300 gardés à vue par 24 heures. En effet on peut s'attendre à tout, même s'il peut ne rien se passer tellement la démonstration de force des autorités est importante. Cela pose tout de même la question des libertés individuelles », note Teddy Vermote, le bâtonnier de Bayonne.

Frank Niedercorn (Correspondant à Bordeaux)

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