Échantillon de beauté antique par Baudelaire : focus sur un chef-d’oeuvre

Échantillon de beauté antique par Baudelaire : focus sur un chef-d’oeuvre
Charles Baudelaire, Échantillon de beauté antique, XIXe siècle, plume, encre brune, graphite, 19 × 12,5 cm, collection privée

Commencez votre journée en découvrant une œuvre d'art ! Aujourd'hui, une célèbre beauté baudelairienne issue de l'exceptionnelle collection de dessin de Louis-Antoine et Véronique Prat.

Poète mais aussi grand critique d’art, Charles Baudelaire (1821-1867) n’était pas artiste au sens professionnel du terme. Son activité de dessinateur occasionnel reste celle d’un amateur. Cependant, le grand nombre de croquis qu’il a laissés traduit un fort tempérament. Généralement exécutés à la plume sur un tracé à la sanguine, parfois au crayon, ils représentent des autoportraits ou des femmes au regard enjôleur.

Portrait de Charles Baudelaire par Nadar, 1855

Portrait de Charles Baudelaire par Nadar, 1855

Beauté grecque ou courtisane ?

Maîtresse du poète, Jeanne Duval apparaît à plusieurs reprises. Ces dessins évoquent par leur style Constantin Guys (1802-1892), artiste dont les écrits de Baudelaire ont contribué à faire la renommée. Avec le désordre de sa lourde chevelure ondulée, son nez mutin, ses yeux démesurément allongés par un trait de khôl, cet Échantillon de beauté antique évoque davantage une courtisane de l’époque romantique qu’une statue grecque. Cette déesse n’est pas de marbre !

Charles Baudelaire, Échantillon de beauté antique, XIXe siècle, plume, encre brune, graphite, 19 × 12,5 cm, collection privée

Charles Baudelaire, Échantillon de beauté antique, XIXe siècle, plume, encre brune, graphite, 19 × 12,5 cm, collection privée

La femme fatale et le Poète

Le dessin est dédié à Paul Chenavard (1807-1895), artiste lyonnais ami du poète. Baudelaire, qui classait Chenavard sous l’étiquette de « l’art philosophique », l’admirait tout en le trouvant moralisateur et « pas assez animal ». L’impudente beauté était-elle destinée à éveiller ses sens ? Elle porte une croix en pendentif : « De Satan ou de Dieu, qu’importe ? Ange ou Sirène, / Qu’importe si tu rends, – fée aux yeux de velours, / […] / L’univers moins hideux et les instants moins lourds ? » (Hymne à la beauté, Les Fleurs du mal).

Édouard Manet, La Dame à l’éventail ou La Maîtresse de Baudelaire, 1862 © Budapest, musée des Beaux-Arts

Édouard Manet, La Dame à l’éventail ou La Maîtresse de Baudelaire, 1862 © Budapest, musée des Beaux-Arts

Ce croquis célèbre, conservé dans la collection de Louis-Antoine et Véronique Prat bientôt présentée au Petit Palais, faisait partie d’un recueil de dessins du poète réunis par Auguste Poulet-Malassis, courageux éditeur des Fleurs du mal, amicalement surnommé « Coco mal perché » par Baudelaire.

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