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Le confinement réduirait chaque jour les rejets de CO2 de 58 % en Europe

Si elle devait s'étendre sur 45 jours, la mise sous cloche de l'Europe pour lutter contre le coronavirus ferait chuter de 5 % le bilan annuel de ses émissions de gaz à effet de serre, selon le cabinet international Sia Partners. Le transport et la production d'énergie sont les premiers secteurs concernés.

Les restrictions de circulation destinées à enrayer la propagation du Covid-19, comme ici à Berlin, ne contribuent pas seulement à améliorer la qualité de l'air. Elles orientent aussi à la baisse les émissions de gaz à effet de serre, principal agent dans le réchauffement climatique.
Les restrictions de circulation destinées à enrayer la propagation du Covid-19, comme ici à Berlin, ne contribuent pas seulement à améliorer la qualité de l'air. Elles orientent aussi à la baisse les émissions de gaz à effet de serre, principal agent dans le réchauffement climatique. (Odd Andersen/AFP)

Par Joël Cossardeaux

Publié le 4 avr. 2020 à 11:53Mis à jour le 5 avr. 2020 à 15:45

C'est le cabinet de conseil en management Sia Partners qui l'affirme. Chaque jour de confinement se solde en Europe par une réduction de 58 % de ses émissions de CO2, principal responsable des gaz à effet de serre (GES) qui réchauffent la planète. Et si la période de quarantaine ouverte par l'Italie, puis par l'Espagne, la France et d'autres pays (qui ne sont pas tous allés aussi loin) devait durer 45 jours, ce sont 145 mégatonnes de CO2qui pourraient ne pas être rejetées en 2020 par l'Union européenne à Vingt-Sept. Un chiffre qui n'est pas négligeable : il correspond à 5 % de ses émissions en période normale.

Ce ralentissement n'est pas uniforme. Il varie fortement selon les secteurs et il augmente même dans un cas très précis, celui du logement. Les mesures de confinement font en effet monter les émissions dues au chauffage. Elles font aussi chauffer les data-centers, télétravail et divertissement en ligne obligent. Résultat, les rejets de CO2 qui se « jouent à domicile » sont en hausse de 29 % par rapport à une journée normale, durant laquelle l'habitat résidentiel émet 890 kilotonnes de ce gaz par jour en Europe.

Si le confinement devait durer 45 jours, ce sont 145 mégatonnes de CO2 qui pourraient ne pas être rejetées en 2020 par l'Union européenne à Vingt-Sept, d'après une étude du cabinet Sia Partners.

Si le confinement devait durer 45 jours, ce sont 145 mégatonnes de CO2 qui pourraient ne pas être rejetées en 2020 par l'Union européenne à Vingt-Sept, d'après une étude du cabinet Sia Partners.Sia Partners

Chute des émissions dues au transport

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La tendance est inverse dans l'automobile, où l'activité a baissé de 88 % et où les restrictions de circulation imposées avec plus ou moins d'intensité ont un fort impact environnemental. Le volume de CO2 ainsi évité chaque jour est estimé à 158 kilotonnes dans l'enquête express réalisée par Sia Partners. Un chiffre conséquent au regard des 1.311,5 kilotonnes relâchées par cette branche.

S'agissant du trafic aérien, largement suspendu à l'exception du transport sanitaire et du fret par avion-cargo, le quasi-arrêt des vols commerciaux et les fermetures d'aéroport se soldent par une baisse de 87 % des rejets de CO2. Ils ne s'élèvent plus qu'à 3.000 kilotonnes par jour, contre un peu plus de 39.000 kilotonnes en période normale.

Quant à la production d'énergie, principale source d'émissions, l'arrêt de sites industriels ou encore la réduction à l'essentiel des transports entraînent une chute de la consommation de matières fossiles (pétrole, charbon, gaz) dont l'impact positif sur les GES est on ne peut plus net. Ce sont, au quotidien, plus de 1.155 kilotonnes de CO2, soit 40 % de ce qui est émis par ce secteur en temps ordinaire (plus de 2.900 kilotonnes), qui ne sont pas envoyées dans l'atmosphère.

Un creux plus ou moins long

Ces 58 % de CO2 en moins, au total, représentent « une baisse d'une ampleur qui n'a jamais été constatée en Europe », estime Charlotte de Lorgeril, associée de Sia Partners dont les équipes ont produit cette étude. Reste à savoir quel sera l'impact du coup d'arrêt brutal donné à l'économie de l'UE sur le bilan annuel de ses émissions de GES. « Tout dépendra de la durée du confinement et de l'après-Covid-19 », juge-t-elle.

Le confinement devrait provoquer une baisse des émissions de CO2

Certaines branches comme celle des transports, et en premier lieu l'aérien, ne retrouveront pas le même niveau d'activité qu'auparavant, en tout cas pas tout de suite, selon Charlotte de Lorgeril, qui estime que la reprise s'y fera très progressivement.

« On le voit en Asie. Dans les zones où le confinement a été levé, le télétravail reste encore très pratiqué. Et même s'il y a une envie de reprendre son activité de plain-pied, les choses repartent en douceur. Ce sera aussi valable pour les pays d'Europe », détaille-t-elle. Cette période de creux plus ou moins longue, à laquelle il semble falloir s'attendre, se lira dans les courbes d'évolution des émissions de gaz à effet de serre de 2020.

Joël Cossardeaux

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