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Télécoms : la résorption des zones blanches progresse lentement

Depuis la signature du « New Deal mobile » entre l'Etat et les opérateurs il y a bientôt deux ans, seules trois nouvelles antennes ont commencé à émettre dans les campagnes. Des centaines d'autres sont dans les tuyaux.

Les quatre opérateurs mobiles doivent chacun ajouter 5.000 antennes 4G en zone rurale, sur des emplacements définis par les collectivités.
Les quatre opérateurs mobiles doivent chacun ajouter 5.000 antennes 4G en zone rurale, sur des emplacements définis par les collectivités. (Salom-Gomis Sébastien/Sipa)

Par Sébastien Dumoulin

Publié le 22 oct. 2019 à 19:16Mis à jour le 22 oct. 2019 à 19:24

La tentation de crier victoire était forte. Et le gouvernement ne s'en était pas privé en janvier 2018, en dévoilant le « New Deal mobile » - un accord « historique » entre l'Etat et les opérateurs pour « en finir avec les zones blanches » en renforçant drastiquement la couverture en 4G du territoire.

Près de deux ans plus tard, où en est-on ? « La dynamique est profondément lancée, assurait il y a quelques jours Julien Denormandie, le secrétaire d'Etat chargé du dossier au ministère de la Cohésion des territoires. Les opérateurs vont tenir les délais. »

Pourtant, à y regarder de plus près, les résultats sont encore très modestes. Les opérateurs devaient construire chacun 5.000 nouvelles antennes dans les campagnes. A ce jour, selon les décomptes du ministère, seules trois sont en service.

485 antennes d'ici juin

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Faut-il s'inquiéter, sachant que l'Arcep avait adressé une « mise en demeure anticipée » aux quatre opérateurs cet été ? Formellement, il n'y a aucun retard. Le « New Deal » donne deux ans à Orange, Bouygues, SFR et Free, à partir du moment où l'Etat leur a notifié un site par décret. La première vague de 485 sites, établie en juillet 2018, doit donc être en opération avant juin prochain.

Mais le timing est serré. D'autant plus que pour un tiers de ces sites, aucun bail n'a encore été signé. A date, seuls 32 pylônes sont sortis de terre… dont 29 n'émettent aucun signal. Selon plusieurs sources, les sites restent à l'arrêt car Free peine à gérer l'émission partagée de signaux pour les quatre opérateurs.

« Nous devrions être beaucoup plus avancés, regrette Ariel Turpin, délégué général de l'Avicca (association de collectivités engagées dans le numérique). Grâce aux simplifications administratives de la loi Elan, un déploiement devrait prendre six mois. Et dans les cas les plus difficiles, jusqu'à dix-huit mois. »

5.000 communes passées à la 4G

Du côté des opérateurs, comme du gouvernement, la sérénité est de mise. Selon Julien Denormandie, une trentaine d'emplacements seulement posent problème - moins de 3 % des sites identifiés. Les élus y invoquent des problèmes avec les Architectes des bâtiments de France. Ou encore la réticence des habitants, pour des raisons esthétiques ou de santé, à voir une antenne mobile de 40 mètres s'élever dans leur village - ce qui n'est pas neutre en période préélectorale. Mais ces cas restent marginaux.

Le ministre insiste aussi sur un autre indicateur. « L'un des engagements du 'New Deal' est de passer 10.000 pylônes de la 3G à la 4G, explique Julien Denormandie. C'est déjà le cas pour plus de 5.000 communes. Vous voyez à quel point ça va vite. »

« Les choses avancent, ce serait malhonnête de dire le contraire, reconnaît Michel Sauvade, chargé de la téléphonie mobile à l'AMF. Mais les opérateurs arrosent là où c'est déjà mouillé : ils équipent le Rhône avant le Cantal. Globalement, le reproche n'est pas la réalité de l'accélération, mais l'absence de visibilité. » Le gouvernement a annoncé la fin des zones blanches. Les collectivités aimeraient savoir quand.

Sébastien Dumoulin

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