La faillite épistémologique de ChatGPT Contenu réservé aux abonnés
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Pour Gaspard Koenig, ChatGPT constitue une indéniable régression dans la production de la connaissance. En effet, pour la première fois en 2500 ans, on croit possible de s'affranchir de la notion de source. Ne nous plaignons pas si dans quelques années la moitié de l'humanité est devenue platiste…
Par Gaspard Koenig (philosophe)
ChatGPT, l'agent conversationnel mis au point par OpenAI, ravive les fantasmes sur la fin du travail ou le robot conscient. Cet éternel faux débat sur la technologie, nourri de science-fiction, donne un os à ronger à l'opinion publique en obérant les questions socio-économiques bien réelles. Plutôt que d'ouvrir le cycle habituel de l'émerveillement naïf, de l'adoption massive et de l'affolement impuissant, peut-être pourrions-nous pour une fois garder la tête froide et exercer notre esprit critique ex ante.
Sur le plan technique, ChatGPT représente une application ingénieuse et ludique des méthodes d'apprentissage profond qui se développent depuis dix ans sous le triple effet de la puissance informatique, de l'accumulation de données et de la redécouverte des réseaux neuronaux. En se nourrissant de 570 gigaoctets de pages Internet, les algorithmes d'OpenAI parviennent à générer des textes sur tout et n'importe quoi, formulés de manière crédible et reprenant des raisonnements plausibles.
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