Après plusieurs années d’expositions d’art contemporain assez pointues, la Monnaie de Paris a décidé de recentrer sa programmation culturelle autour de thématiques plus en phase avec l’histoire et l’activité de l’institution. En deux cents objets – pectoraux marangga en or de l’île de Sumba, textiles de Timor, bracelets-monnaie de Côte d’Ivoire, rouleaux de plumes des îles Santa Cruz, velours Kuba du Zaïre… –, « Monnaies et merveilles », présentée du 12 mai au 25 septembre, s’intéresse aux multiples formes, usages et symboles de la monnaie, au fil d’un passionnant voyage.
Jeux et décloisonnements
« Loin de prétendre à l’exhaustivité, j’ai conçu cette exposition comme un gigantesque cabinet de curiosités invitant le public à s’interroger sur les pratiques et les croyances attachées aux usages monétaires à travers le monde, explique la commissaire de l’exposition Bérénice Geoffroy-Schneiter, spécialiste de la symbolique du bijou et la parure non occidentale. Jouant sur la surprise et l’émerveillement, le parcours décloisonne les échelles et les matériaux, allant du plus matériel à l’immatériel, du plus rationnel à l’irrationnel, du plus intime au plus ostentatoire ».
L’exposition bénéficie de prêts exceptionnels de collectionneurs privés et de grandes institutions, comme le musée du Quai Branly-Jacques Chirac et le musée national des arts asiatique-Guimet à Paris, le musée des Confluences à Lyon, le Mucem de Marseille ou encore le musée Barbier-Mueller de Genève. Selon Marc Schwartz, président-directeur général de la Monnaie de Paris, « à l’heure de la dématérialisation croissante des échanges, cette exposition donne à voir la pluralité des formes et des usages de la monnaie au travers des continents et des cultures, comme la force de ses dimensions symbolique et rituelle ».