La grève reconduite demain à la SNCF et jusqu'à lundi à la RATP
La grève dans les transports est extrêmement suivie ce jeudi. La SNCF a fait état d'un taux de grévistes de 55,6% en moyenne. La RATP ne communique pas sur le niveau de la mobilisation. Les perturbations de trafic devraient rester très importantes vendredi et au moins jusqu'à lundi inclus.
Par Elsa Dicharry
Les usagers des transports publics y étaient préparés depuis plusieurs jours : la grève à la SNCF et à la RATP contre la réforme des retraites est extrêmement suivie ce jeudi. A la mi-journée, la direction de la SNCF a annoncé un taux de grévistes de 55,6% (contre 33,9% le 4 avril 2018, au premier jour de la grève à épisodes contre la réforme du rail). Il atteint même 85,7% chez les conducteurs, 73,3% chez les contrôleurs et 57% chez les aiguilleurs. La RATP n'a pas souhaité de son côté communiquer sur le niveau de la mobilisation.
Ce jeudi, conformément aux prévisions, un train sur dix en moyenne seulement est en circulation sur l'ensemble du territoire. En Ile-de-France, certaines lignes de Transilien - la R, la U et la K - sont complètement coupées et sur les lignes A, B, C, D et E du RER, les circulations de trains sont extrêmement limitées et concentrées sur certaines branches, uniquement aux heures de pointe. Côté métros, dix lignes sur seize sont purement et simplement fermées. La ligne 8, qui devait être à l'arrêt, est néanmoins finalement en exploitation.
Consécration du télétravail
Sur Twitter, certains observateurs ont posté ce jeudi matin des photos de gares parisiennes fort peu fréquentées par rapport à l'habitude. Même sur les routes, aucun bouchon n'était constaté en Ile-de-France dans la matinée par Bison Futé. Idem pour les autres grandes agglomérations. Preuve que les Français ont tenté de s'organiser au maximum pour éviter les déplacements. Pour ceux qui en ont la possibilité, l'heure est notamment à la consécration du télétravail .
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La ministre de la Transition écologique, Elisabeth Borne, et le secrétaire d'Etat aux Transports, Jean-Baptiste Djebbari, se sont rendus dans la matinée à la cellule de crise de la RATP avec la patronne du groupe Catherine Guillouard. Une cellule dont les équipes sont chargées de s'assurer de la mise en oeuvre du plan de transport décidé avant le début du mouvement, et de la bonne information des voyageurs sur l'état du trafic.
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Le nouveau patron de la SNCF, Jean-Pierre Farandou, a quant à lui choisi d'être aux côtés des agents du Centre opérationnel de la Gare de Lyon. L'un des centres chargés de suivre en temps réel le trafic sur les lignes et d'informer, lui aussi, les usagers.
Durée du mouvement inconnue
Une grande inconnue demeure : la durée de ce mouvement social, les préavis de grève déposés à la SNCF et à la RATP étant reconductibles. « On ne pense pas qu'il y aura une amélioration sensible demain » vendredi dans les transports, a déclaré Elisabeth Borne. Les prévisions de trafic précises seront connues vers 17 heures. Les usagers sont néanmoins déjà prévenus.
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« Les stratégies vont changer pendant le week-end dans la mesure où les besoins de transports sont un peu différents (...). On aura plutôt un plan de transports relativement réduit dimanche (...). On pense qu'on reproduira le plan [de transports, NDLR] d'aujourd'hui pour lundi, mais il est encore un peu tôt pour vraiment faire le bilan. On fera un premier bilan ce soir en fin de journée et on essayera d'affiner la stratégie au bénéfice des Français tout le week-end », a déclaré un peu plus tard Jean-Baptiste Djebbari.
La grève a déjà été reconduite jusqu'à lundi à la RATP par « la quasi-totalité des agents grévistes dans les assemblées générales » jeudi matin, a ensuite indiqué l'AFP de sources syndicales. A la SNCF, la poursuite du mouvement a également été votée pour vendredi.
Le gouvernement continue de miser sur les solutions alternatives - covoiturage, autopartage, vélos, trottinettes ou même cars Macron - pour limiter les dégâts dans les jours à venir. Mais ces solutions seront totalement insuffisantes pour assurer le flux du trafic habituellement absorbé par les trains, métros, bus ou tramways.