Publicité

Les radars gérés par des sociétés privées font leur apparition sur les routes

Le dispositif est inauguré lundi en Normandie. Il sera étendu à toute la France à la mi-2019.

0301590872459_web.jpg
Le dispositif des radars mobiles gérés par des sociétés privées sera étendu à toute la France en 2019

Par Adrien Lelièvre

Publié le 20 avr. 2018 à 13:47

Avec les beaux jours, les stations balnéaires de Normandie vont être prises d'assaut. Ceux qui s'y rendront en voiture ont toutefois intérêt à mettre la pédale douce. Car, à partir de lundi, les premiers véhicules-radars gérés par des sociétés privées y seront déployés. Nos explications.

Qu'est-ce que ces voitures radars ?

Il s'agit de véhicules banalisés dont les chauffeurs sont salariés de sociétés privées, et non de la police ou la gendarmerie. Difficilement identifiables par les autres conducteurs, ces voitures sont tenues de suivre un itinéraire déterminé à l'avance par la préfecture.

Un robot bardé de capteurs est logé à leur bord. Ce dernier est capable d'estimer, avec une marge de 10 % de précision environ, si les automobilistes sont en excès de vitesse. En cas d'infraction au Code de la route, il peut les flasher.

Publicité

Ces sociétés privées seront payées au forfait et non en fonction du nombre de PV distribués. La verbalisation sera de la compétence des policiers.

Pourquoi la Normandie ?

Le dispositif, qui est à l'essai depuis plusieurs mois sans contravention, sera inauguré officiellement lundi sur les routes de l'Eure, en Normandie. Mais il sera ensuite étendu à d'autres régions.

« Toute la France sera couverte mi-2019 », précise la Sécurité routière à « 20 Minutes ».

Quels avantages du dispositif ?

Annoncée par le gouvernement de Manuel Valls en octobre 2015, la mise en place de ce dispositif était motivée par la nécessité de réduire la mortalité routière et pour des questions d'efficacité. « Ces contrôles sont extraordinairement chronophages et prennent beaucoup de temps aux forces de l'ordre », déplorait ainsi Bernard Cazeneuve, qui préférait que les policiers luttent « contre le terrorisme, la maîtrise des flux migratoires, la sécurité publique ».

Des arguments aujourd'hui repris à son compte par Gérard Collomb. Les Français « devraient se réjouir parce que ça veut dire autant de policiers qui seront demain devant chez eux pour les protéger », estime le locataire de la place Beauvau.

A ce jour, les radars embarqués dans des véhicules conduits par des forces de l'ordre ne fonctionnent que 1h13 par jour en moyenne. Déléguer cette mission au secteur privé permettra de faire des contrôles jusqu'à 8 heures par jour. Le nombre de flashs pourrait donc, en théorie, passer de 2 millions à 12 millions par an.

Quelles craintes des automobilistes ?

L'externalisation des contrôles de vitesse à des sociétés privée fait craindre des dérives. L'association 40 Millions d'automobilistes dénonce une « privatisation des radars embarqués » qui n'a « d'autre but que de générer » des revenus importants pour l'Etat, sans avoir « un quelconque effet positif sur la sécurité routière ». A l'inverse, le Comité national de la sécurité routière (CNSR) se félicite du dispositif, rappelant « que rouler trop vite reste la première cause de la mortalité sur les routes et que c'est un facteur aggravant dans tous les accidents ».

Publicité

Les radars automatiques ont flashé plus de 25 millions de fois en 2016, un chiffre en hausse de 26,3 %. Mais la mortalité routière reste élevée. L'an dernier, 3.693 personnes ont perdu la vie sur les routes de métropole et des Outre-mer, soit 45 de moins qu'en 2016 (-1,2 %), selon les estimations provisoires de l'Observatoire national interministériel de la sécurité routière (ONISR).

Pour lutter contre la mortalité routière, le gouvernement d'Edouard Phillipe a lancé cette année une série de mesures, notamment la réduction de la vitesse de 90 à 80 kilomètres heures sur les routes secondaires. Cette mesure, qui doit entrer en vigueur le 1er juillet 2018, est approuvée par seulement un Français sur quatre, selon la dernière enquête l'Ifop-Fiducial pour « Paris-Match ».

Adrien Lelièvre

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité