Les conditions de travail des salariés ont arrêté de se dégrader
Selon une étude du ministère du Travail, les contraintes liées au rythme de travail se sont stabilisées depuis 2013. Les salariés ont toutefois l'impression de perdre de plus en plus en autonomie.
C'est un soulagement inattendu. Selon une étude du ministère du Travail réalisée auprès de 27.000 Français l'an dernier, les conditions de travail des salariés, telles que ces derniers les ressentent, ont arrêté de se dégrader. Les contraintes liées au rythme de travail se sont stabilisées depuis .
La pression temporelle ressentie s'est tassée légèrement : 45 % des salariés disent devoir se dépêcher « toujours ou souvent », soit 1 point de moins que lors de l'étude de 2013. Et le niveau de pression au travail chute : « 31 % des salariés déclarent travailler sous pression, alors qu'ils étaient 36 % en 2013. Cette baisse est particulièrement importante chez les cadres », note la Dares, la direction du ministère du Travail qui a effectué l'enquête. « La mobilisation des partenaires sociaux sur la question des risques psychosociaux a permis d'inverser la tendance », explique Thomas Coutrot, chef du département santé au travail de la Dares.
Un travail plus morcelé et plus exigeant
Les comportements hostiles sont aussi en baisse, sauf pour les salariés les plus précaires. Quant aux expositions aux risques physiques, elles sont globalement inchangées mais restent à un niveau « élevé ».
#DARES Quelles sont les évolutions récentes des conditions de travail et des risques psychosociaux ? Des pénibilités physiques encore importantes et une intensité du travail toujours élevée https://t.co/uLIy3cjoDX pic.twitter.com/2ojAI753IP
— Ministère du Travail (@Minist_Travail) 21 décembre 2017
Tout n'est pas rose pour autant. « Le travail devient plus exigeant, il demande plus de vigilance et est plus morcelé », indique Maryline Becque, coauteur de l'étude. Surtout, les salariés français se sentent de moins en moins autonomes. « L'autonomie et les marges de manoeuvre des salariés poursuivent le déclin entamé depuis 1998, et ceci pour toutes les catégories socioprofessionnelles », selon l'étude.
Des cadres moins autonomes
Les salariés sont ainsi moins nombreux à « choisir eux-mêmes la façon d'atteindre les objectifs fixés », même les cadres. « La tendance lourde est à la standardisation des tâches, y compris celles des cadres », confirme Thomas Coutrot.
Enfin, dernier point inquiétant à l'heure où l'on craint que la robotisation ne détruise des emplois, « le travail tend à devenir plus répétitif », selon la Dares. Ainsi, 43 % des salariés déclarent « répéter continuellement une même série de gestes ou d'opérations » contre 41 % en 2013 et 27 % en 2005.
Guillaume de Calignon