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Le Cac 40, en repli de 6% en septembre, aligne un troisième trimestre de baisse d’affilée

L’indice parisien a rebondi aujourd’hui, s’extirpant de ses nouveaux plus bas de l’année touchés hier, mais pas suffisamment pour finir la semaine en hausse, et encore moins le mois et le trimestre.

Palais Brongniart
Le Cac 40, en baisse de 6% en septembre, aligne un troisième trimestre de baisse d’affilée | Crédits photo : Shutterstock
Publié le 30 sept. 2022 à 17:47

A la Bourse de Paris, le Cac 40 a rebondi de 1,51%, aujourd’hui, pour finir à 5.762,34 points. Sur le mois, l’indice perd tout de même 6%. Il aligne une sixième perte hebdomadaire en sept semaines et trois trimestres consécutifs de baisse (-2,7% sur la période juillet-septembre, malgré la forte hausse dans le vide de quasiment 9% en juillet), série la plus longue depuis 2009, dans un monde où l’accélération de l’inflation va certainement encore conduire les plus grandes centrales, le mois prochain, à relever leurs taux d’intérêt de référence à des rythmes inconnus depuis très longtemps.

A New York, le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq Composite repartent également de l’avant. Contre la tendance, Nike plonge de 10%. L’équipementier sportif a abaissé sa prévision de marge annuelle et vu ses stocks bondir de 44% au cours du trimestre écoulé. En Europe, Puma a abandonné plus de 5% et Adidas plus de 4%.

Le rebond des indices boursiers, ce vendredi, est vraisemblablement à mettre sur le compte d’un sursaut de « bear market », encouragé par la détente observée sur les marchés obligataires au terme d’une semaine particulièrement agitée, ponctuée par l’intervention d’urgence de la Banque d’Angleterre pour ramener le calme.

Sur le front géopolitique, Vladimir Poutine a annoncé la création de quatre régions administratives russes en Ukraine, officialisant ainsi l’annexion des territoires consultés par référendum. Les habitants de Louhansk, Donetsk, Kherson et Zaporijjia deviennent ainsi « nos citoyens pour toujours », a déclaré Vladimir Poutine. Il a également appelé l’Ukraine à cesser le combat et à reprendre les négociations, tout en écartant toute discussion sur les territoires qu’il vient d’annexer. La réaction américaine ne s'est pas fait attendre, l'administration Biden ayant annoncé de nouvelles sanctions économiques à l'encontre de dignitaires du régime et d'entreprises russes. 

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Inflation record en zone euro

Les investisseurs ont encaissé, ce matin, le choc d’un taux d’inflation record dans la zone euro. La hausse des prix à la consommation ayant atteint 10% sur un an en première estimation de septembre, contre 9,7% anticipé par le marché et 9,1% en août. La statistique intervient au lendemain de l’annonce d’une inflation à deux chiffres en Allemagne, la première depuis 1951, et renforce les anticipations d’action énergique de la BCE.

« Compte tenu de la vigueur de l’inflation et des signes persistants de pressions sur les prix, nous nous attendons à ce que la BCE relève à nouveau ses taux d’au moins 75 points de base lors de sa réunion de la fin octobre, à un minimum de 1,5%, réagit Jessica Hinds, économiste séniore pour la zone euro chez Capital Economics. Et, malgré les risques d’une récession plus profonde, nous n’écartons pas une hausse de plus grande ampleur. Globalement, nous nous attendons à ce que le taux de dépôt principal atteigne 2% avant la fin de l’année, avec d’autres hausses à suivre en début d’année prochaine qui le porteraient à 3%. Les risques que cela se produise restent orientés à la hausse », prévient-elle.

La Fed déterminée même en cas de récession

Aux Etats-Unis, les revenus des ménages américains ont progressé de 0,3% en août, comme prévu, et leurs dépenses ont augmenté de 0,4%, soit deux fois plus qu’attendu. L’indice « core » PCE des dépenses de consommation personnelle, mesure de l’inflation privilégiée par la Fed, la banque centrale américaine, est ressorti à 4,9% sur un an, contre 4,6% en juillet et 4,7% anticipé. Également scrutée par la banque centrale, la composante des anticipations d’inflation à 1 an a légèrement diminué à 4,7%, selon les données définitives de l’enquête de l’Université du Michigan pour le mois de septembre, après 4,8% en août.

Hier, la publication de chiffres économiques jugés trop bons dans la première économie mondiale « ont été considérés comme offrant à la Fed une plus grande marge de manœuvre pour continuer à relever les taux, commentait, ce matin, Jim Reid, stratégiste chez Deutsche Bank. Tout d'abord, les demandes hebdomadaires d'allocations chômage sont tombées à 193.000, leur plus bas niveau depuis cinq mois, au cours de la semaine se terminant le 24 septembre. Ce chiffre est inférieur aux 215 000 attendus, et la semaine précédente a également été révisée à la baisse de -4 000. Il ne s'agissait pas non plus d'un simple incident, puisque la moyenne mobile sur quatre semaines est désormais à son plus bas niveau depuis la fin mai. Nous avons également eu une révision à la hausse de l'indice des prix à la consommation de base au deuxième trimestre. »

La perspective d’un cycle de taux d’intérêt durablement élevés est régulièrement martelée par les responsables de la Réserve fédérale. James Bullard, président de l’antenne de St. Louis, a affirmé hier que les investisseurs ne pourront pas échapper à de fortes hausses des taux au cours des prochains mois, tandis que sa consoeur de Cleveland Loretta Mester a prévenu qu’une récession n’empêcherait pas la Réserve fédérale de durcir sa politique monétaire.

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