OPA de Véolia sur Suez : Comment Antoine Frérot, le PDG, a révélé son vrai visage au cours de la bataille

L’OPA de Véolia fait la une de tous les journaux : Véolia met la main sur Suez titre le Figaro. Véolia avec Suez crée un géant mondial après 7 mois d’une bataille boursière acharnée lit-on dans les Echos. Le Monde vous raconte ce matin comme s’est signé ce qu’on appelle l’accord du Bristol, du nom d’un palace parisien à deux pas de l’Elysée.

Antoine Frérot, PDG de Veolia, était accompagné de l’ancien patron de Renault, Louis Schweitzer

La rencontre s’est déroulée dimanche 11 avril vers 21 heures. Comme d’habitude, le capitalisme à la française est bien décrit par le Monde à travers un casting de bac+10 et de capitaines d’industrie faisant tous partie du même sérail… Il y avait là Antoine Frérot, PDG de Veolia, accompagné de l’ancien patron de Renault, Louis Schweitzer, administrateur clé du numéro un mondial des services à l’environnement.

 

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Face à eux se trouvaient Philippe Varin, président du conseil de Suez, flanqué de Delphine Ernotte, une administratrice de poids, par ailleurs présidente de France Télévisions. Et au milieu, Gérard Mestrallet, presque étonné d’avoir réussi aussi vite une médiation qui s’annonçait pourtant longue et difficile entre les dirigeants des numéros un et deux mondiaux des services à l’environnement (eau, déchets, énergie). Et vos journaux racontent 7 mois de bagarre, de coups tordus et des millions dépensés en consultants et conseils en communication d’influence.

 

Ferme, habile, pudique, secret jusqu’à l’extrême, la bataille a obligé Antoine Frérot à se révéler

Antoine Frérot, le PDG de Véolia a révélé son vrai visage au cours de la bataille, celui d’un homme absolument déterminé sous des dehors bonhommes. Valérie de Senneville dans les Echos tire le portrait de celui qui a réussi là où Henri Proglio ex patron de Véolia puis d’EDF et Gérard Mestrallet ont échoué. Ferme, habile, pudique, secret jusqu’à l’extrême, la bataille l’a obligé à se révéler. Et les Echos raconte l’histoire d’un homme qui a fait une partie de sa carrière dans l’ombre d’Henri Proglio dont il abandonne la stratégie une fois en place. Proglio devenu patron d’EDF ne lui pardonne pas et fait tout pour le déboulonner. La manœuvre échoue.

 

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Frérot doit ensuite affronter Dassault, premier actionnaire de Véolia, mais le putsch fait pschiit. Nombre de fois la rumeur parisienne l’a déclaré calciné, à chaque fois Frérot s’est rétabli jusqu’au zénith de sa carrière : cette OPA réussie. Alors qui est Frérot, cet ingénieur des Ponts et chaussées qui a commencé dans la recherche avec un doctorat et a fondé un laboratoire consacré à la gestion de l’eau et de l’environnement ? Qui est celui qui déclare « le monde des affaires, c’est d’abord des être humains, on y aperçoit comme partout des continents immergés de l’irrationnel »… Frérot est aussi un homme cultivé, enchanté par Spinoza, qui se passionne pour l’art brut. Les Echos parle d’un drôle de mélange d’intellectuel absolu et de rude bon sens pour ce lecteur du psychanalyste Jung dont il appréciera les premiers mot de l’autobiographie « ma vie est l’histoire d’un inconsicent qui a accompli sa réalisation ».

David Abiker

 

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