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Deliveroo entre sur le marché des traiteurs, Fauchon en sort

La plateforme de livraison de repas accélère sa montée en puissance avec le lancement d'un réseau national de partenaires traiteurs. Acteur traditionnel du secteur, Fauchon s'en désengage et cherche un repreneur pour sa filiale Fauchon Réceptions.

Le désengagement de Fauchon du traiteur événementiel témoignerait des difficultés des acteurs traditionnels. La concurrence s'élargit alors que la demande et les prix baissent depuis 2015.
Le désengagement de Fauchon du traiteur événementiel témoignerait des difficultés des acteurs traditionnels. La concurrence s'élargit alors que la demande et les prix baissent depuis 2015. (M.Astar/SIPA)

Par Christophe Palierse

Publié le 25 janv. 2020 à 18:55Mis à jour le 26 janv. 2020 à 14:17

Chassé-croisé. La remuante plateforme de livraison de repas Deliveroo s'apprête à officialiser son arrivée dans les services traiteurs tandis que le vénérable Fauchon, présent dans le métier depuis 2009, s'en désengage.

Après avoir mis en place une offre de services dédiée aux entreprises, Deliveroo for Business, la société britannique entend désormais développer un réseau national spécifique à l'activité de traiteur, en s'appuyant sur des artisans partenaires. Ce réseau, qui couvre notamment Paris, Lyon et Bordeaux au départ, a vocation à s'étendre, et pourrait réunir à terme plusieurs centaines de partenaires.

Percée de Deliveroo for Business

La percée de Deliveroo for Business a stimulé les appétits. La branche française d'Uber Eats reconnaît avoir une réflexion sur le lancement d'une activité dédiée aux entreprises, laquelle existe déjà aux Etats-Unis depuis fin 2018, sachant que la plateforme livre déjà en France de nombreux repas aux salariés au bureau.

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Côté Fauchon, l'heure est, a contrario, au repli. A la demande du groupe, la filiale Fauchon Réceptions (une soixantaine de salariés pour une dizaine de millions d'euros de chiffres d'affaires pour l'essentiel réalisé auprès des entreprises), va faire l'objet dans les tous prochains jours, d'une procédure judiciaire par le Tribunal de commerce de Bobigny, en vue d'une cession.

Fauchon Réceptions suscite l'intérêt

Officialisée le 23 janvier, cette décision découle de l'abandon forcé de son laboratoire de Saint-Ouen, où Fauchon Réceptions prépare ses prestations. Le traiteur, qui s'était installé courant 2016 dans une ancienne unité de Raynier Marchetti, l'un de ses concurrents, est contraint de la quitter « à la suite d'une résiliation anticipée de son bail », l'établissement étant situé sur le site du futur village olympique de Paris 2024.

« Le marché a basculé depuis les attentats de 2015. Les volumes de commandes ont baissé de 15 %. Les opérations sont non seulement moins importantes en volume mais aussi en valeur », explique le président de Fauchon Réceptions, Christophe Renard. Un mariage de Fauchon Réceptions avec un concurrent est envisagé.

Emergence des « cuisines fantômes »

« Il n'y a pas que Fauchon qui souffre. Le métier de traiteur est toujours plus compliqué. Les clients sont plus exigeants. Il y a de nouvelles tendances de consommation. La concurrence s'est renforcée avec l'émergence des « cuisines fantômes » adossées de surcroît à des plateformes de livraison », pointe ainsi un connaisseur du marché parisien des traiteurs.

Le phénomène de « cuisines fantômes » - des cuisines sans restaurant qui travaillent à la demande-, est tangible à Paris. Deliveroo en compte une vingtaine sur deux sites, Courbevoie et Saint-Ouen, et travaille avec de nouvelles marques de restauration ou « jeunes pousses » comme Taster . Cette dernière s'appuie aussi sur Uber Eats pour sa livraison, tout comme la « start-up » Dark Kitchen.

La livraison fait saliver la finance

Les sociétés de capital-investissement ont engagé 1,6 milliard d'euros, un montant record, dans des entreprises de livraison de repas ou de services de nouvelle génération autour de la restauration, selon la base de données financière Dealroom. Près de 1 milliard d'euros a été misé sur trois plateformes : la britannique Deliveroo (523 millions), l'espagnole Glovo (319 millions) et la finlandaise Wolt (118 millions).

Christophe Palierse 

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