Blé : la moisson 2020 s'annonce historiquement basse
La récolte de blé en 2020 pourrait être la deuxième plus faible en quinze ans après celle de 2016. Les pluies de l'automne ont empêché les semis dans certaines régions, réduisant les surfaces emblavées et le rendement. La production pourrait plonger de 20 % selon les estimations du ministère de l'Agriculture.
L'année 2020 s'annonce comme un très mauvais cru pour le blé tendre (le froment qui sert ensuite à faire du pain, des biscuits ou des fourrages). Dans les champs de l'Hexagone, les semis ont été extrêmement perturbés par les pluies d'automne dans plusieurs régions, notamment dans le Grand Ouest, selon FranceAgrimer.
Résultat, la production pourrait chuter de près de 21 % - ce qui ferait de la récolte 2020 la deuxième plus faible en quinze ans après 2016, une année marquée par les inondations , prévoit le ministère de l'Agriculture. A 31,3 millions de tonnes, elle serait inférieure de 11 % à la moyenne quinquennale.
Cauchemar possible
Toutes les régions ne sont pas logées à la même enseigne. Le ministère annonce « de fortes hétérogénéités ». Le rendement moyen serait 71,1 quintaux par hectare en 2020 contre 79,1 quintaux l'an passé. Plus significatif encore, les surfaces sont à leur plus bas niveau depuis 2003 à 4,4 millions d'hectares. A l'exception de l'Auvergne, où la production augmente (+10,9 %) après une année 2019 calamiteuse, toutes les régions voient leur production diminuer. Les baisses les plus notables concernent l' Aquitaine (-49 %), Poitou-Charentes (-43,2 %) et les Pays-de-la-Loire (-34,9 %).
Ces prévisions pourraient tourner au cauchemar pour les producteurs si les cours mondiaux sont bas. L'hypothèse est sur la table du ministère américain de l'Agriculture, qui prévoit des stocks mondiaux historiquement élevés à l'issue de la campagne 2020-2021 en raison d'une production très élevée à 315 millions de tonnes.
Le risque à l'exportation
Après avoir exporté près de 21,5 millions de tonnes en 2019 , la France pourrait voir ses expéditions fondre cette année à 15 millions de tonnes. Elles se répartiraient également entre les ventes à l'Union européenne et les pays tiers. Premier client de la France, l'Algérie, qui a souffert de la chute du pétrole, sera particulièrement attentive au prix, laissant peu de marges de manoeuvre aux céréaliers de l'Hexagone.
Même si le baril est remonté au-dessus des 40 dollars, « on est encore assez loin des cours qui permettent au budget algérien d'équilibrer ses comptes, qui se situeraient plutôt autour de 50 dollars le baril », estime Marc Zribi à FranceAgrimer. Le risque est réel que l'Algérie achète le moins cher possible sous réserve d'un cahier des charges qui serait strict mais pas aussi draconien que ce qu'il a été, a-t-il ajouté. La Russie , dont la production est en forte hausse cette année, ne manquera pas de courtiser l'Algérie.
Lire aussi :
Notre sélection d'articles
Tesla devient la première valorisation de l'automobile mondiale
Comment le PSG veut tripler ses ventes en ligne
L'étonnante hausse des prix de l'immobilier en juin
Total exclu du campus de Polytechnique
« Airbus doit se restructurer vite pour éviter le pire »
« L'heure n'est plus au patron héroïque qui sait tout »
Marie-Josée Cougard