Publicité

Pluie d'investissements dans la santé en Normandie

EXCLUSIF L'industriel médical Aptar Pharma (du groupe américain Aptar Group) investit 85 millions d'euros dans ses usines de Granville et de Brécey (Manche) pour accroître ses capacités de production de composants en élastomère pour les seringues. En parallèle, elle investit dans la R & D au Vaudreuil (Eure). Servier va aussi investir 100 millions d'euros et recruter 100 salariés sur son site normand de Bolbec.

L'objectif de l'industriel est d'accroître la production de protège-aiguilles et de pistons pour les seringues et de bouchons pour les flacons destinés aux médicaments.
L'objectif de l'industriel est d'accroître la production de protège-aiguilles et de pistons pour les seringues et de bouchons pour les flacons destinés aux médicaments. (APTAR PHARMA)

Par Claire Garnier

Publié le 27 oct. 2020 à 14:26Mis à jour le 28 oct. 2020 à 11:09

Les grues vont arriver sur les sites Aptar Pharma de Granville et de Brécey, dans la Manche. L'industriel médical, qui réalise 1,1 milliard d'euros de chiffre d'affaires avec 3.500 salariés, a décidé d'accroître la capacité de production de ces deux usines, qui produisent des composants en élastomère pour seringues et flacons. Le siège européen de l'entreprise se trouve à Louveciennes, dans les Yvelines.

« Nous investissons plus de 100 millions de dollars sur cinq ans pour l'extension de nos deux sites de Granville et de Brécey », indique Gabriel Zenker, président de la division injectable d'Aptar Pharma. « Nous avons embauché 150 personnes depuis début 2020 et d'autres recrutements sont à venir. » Cela porte l'effectif de Granville à 431, et celui de Brécey à 340 salariés, sans compter les 300 intérimaires employés sur les deux sites.

Augmentation de la demande

L'objectif est d'accroître la production de protège-aiguilles et de pistons pour les seringues et de bouchons pour les flacons destinés aux médicaments. « Cette décision d'investissement a été prise antérieurement au Covid, car le marché de l'injectable croit tous les ans », indique Gabriel Zenker, « mais elle est renforcée par l'accroissement de la demande en médicaments et vaccins injectables, du fait du Covid ».

Publicité

Aptar Pharma, entité du groupe américain Aptar Group, a aussi des ambitions au Vaudreuil (Eure), où il conçoit et fabrique des systèmes de diffusion et de pulvérisation (pompes, valves…) pour l'administration de médicaments. L'entreprise compte 1.200 salariés, dont 150 en R&D. Au total, 5 millions d'euros vont être investis dans l'extension du bâtiment de R&D et 10 millions d'euros dans la R&D elle-même, en direction notamment des systèmes de diffusion connectés . Le site est, par ailleurs, engagé dans une « digitalisation profonde », confie Yann Ghafourzadeh, responsable de la division prescription d'Aptar Pharma pour la zone Emea et président de l'agence de développement Rouen Normandy Invest. « Le Vaudreuil sera un site 4.0 d'ici à 2021 ! »

Fournisseurs locaux

Non content de pouvoir s'appuyer sur des clients proches - GSK à Evreux, Sanofi Pasteur à Val de Reuil ou AstraZeneca à Dunkerque - Yann Ghafourzadeh entend aussi continuer à s'appuyer sur un écosystème local. « Nos moulistes sont français, notre plastique est en partie fourni par Exxon Mobil à Notre-Dame-de-Gravenchon, nos machines d'assemblage sont fabriquées localement et nous travaillons avec un réseau de fournisseurs locaux en maintenance et en pièces détachées. »

De son côté, le groupe français Servier a annoncé le 21 octobre aux rencontres du G5 Santé qu'il allait continuer à s'appuyer sur sa filiale normande Oril Industrie, située à Bolbec (Seine-Maritime), qui produit 98 % de ses principes actifs. Pour doubler la production de son Daflon (médicament contre les maladies veineuses), il va investir 100 millions d'euros et recruter 100 salariés sur ce site, qui emploie 800 salariés. Il anticipe une « hausse de la demande mondiale pour ce produit, qui va doubler d'ici à dix ans ».

Ces investissements ont de quoi réjouir Bernard Leroy, président de l'agglomération Seine-Eure. Chargé par Hervé Morin, président de la région Normandie, d'une « mission de réindustrialisation » de la région, il a insisté sur la nécessité de « miser sur les produits de santé ». Ce secteur, selon ses calculs, 180 établissements et 30.000 salariés en Normandie (principes actifs, médicaments, medtech, applications médicales du nucléaire, masques, logistique..). Hervé Morin en a fait une « filière stratégique » de son plan « Normandie Relance ».

Claire Garnier

MicrosoftTeams-image.png

Nouveau : découvrez nos offres Premium !

Vos responsabilités exigent une attention fine aux événements et rapports de force qui régissent notre monde. Vous avez besoin d’anticiper les grandes tendances pour reconnaitre, au bon moment, les opportunités à saisir et les risques à prévenir.C’est précisément la promesse de nos offres PREMIUM : vous fournir des analyses exclusives et des outils de veille sectorielle pour prendre des décisions éclairées, identifier les signaux faibles et appuyer vos partis pris. N'attendez plus, les décisions les plus déterminantes pour vos succès 2024 se prennent maintenant !
Je découvre les offres

Nos Vidéos

xx0urmq-O.jpg

SNCF : la concurrence peut-elle faire baisser les prix des billets de train ?

xqk50pr-O.jpg

Crise de l’immobilier, climat : la maison individuelle a-t-elle encore un avenir ?

x0xfrvz-O.jpg

Autoroutes : pourquoi le prix des péages augmente ? (et ce n’est pas près de s’arrêter)

Publicité